Le 5 avril 2022, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu, sur demande, une conversation téléphonique avec la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly.
Wang Yi a noté que les peuples chinois et canadien entretenaient des échanges amicaux de longue date, et que le Canada avait été l’un des premiers pays occidentaux à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. « Cependant, ces dernières années, les relations sino-canadiennes ont subi un sérieux revers en raison de l’affaire Meng Wanzhou. C’est ce que nous ne voulons pas voir », a-t-il indiqué. « L’essence de cette affaire est que les États-Unis cherchaient à réprimer les entreprises chinoises de haute technologie par la coercition. Un tel comportement est méprisable et les gens du monde entier le voient clairement. Aucun pays ne doit prêter la main au mal et encourager ce genre d’intimidations unilatérales, et tous les pays ont le droit d’apporter les réponses nécessaires à ces pratiques », a-t-il ajouté.
Notant que la Chine envisage et gère les relations sino-canadiennes dans une perspective stratégique et de long terme, M. Wang a déclaré que l’état actuel des relations bilatérales n’était pas dans l’intérêt des deux pays, et que le Canada devrait faire face aux problèmes et travailler dans la même direction avec la Chine. Il a avancé trois propositions à cet effet.
Premièrement, le Canada doit considérer la Chine de manière positive et objective et adopter une politique stable et pragmatique à l’égard de la Chine. Le système politique et la voie de développement de la Chine sont les choix du peuple chinois lui-même. Ils s’inscrivent dans une logique historique inévitable, et sont conformes aux conditions nationales de la Chine et aux besoins de son peuple. Le développement et les progrès de la Chine sont non seulement un droit légitime pour ses 1,4 milliard d’habitants, mais constituent également une part importante de la modernisation de l’ensemble de l’humanité. La Chine et le Canada n’ont pas de différends historiques ni de conflits d’intérêts réels. La Chine espère que le Canada gardera à l’esprit l’objectif de bénéfice mutuel et de résultats gagnant-gagnant, fera davantage d’efforts pour renforcer la confiance entre les deux pays et promouvoir le développement des relations bilatérales.
Deuxièmement, les deux pays doivent respecter leurs intérêts fondamentaux respectifs et ne pas créer de nouveaux obstacles au développement de leurs relations bilatérales. Le principe politique d’une seule Chine constitue le fondement politique des relations sino-canadiennes. Si la question de Taiwan n’était pas gérée correctement, les relations sino-canadiennes subiraient de profonds dommages. La Chine espère que le Canada adoptera une attitude et une position correctes sur les questions touchant aux intérêts fondamentaux de la Chine.
Troisièmement, le Canada doit maintenir son indépendance et éliminer toute perturbation extérieure inutile. L’ancienne génération des dirigeants des deux pays avait surmonté les obstacles et pris la décision d’établir des relations diplomatiques. Les échanges sino-canadiens sont riches en histoires et en traditions, et doivent être chéris et perpétués. La Chine espère que le Canada travaillera de concert avec la Chine pour éliminer les perturbations extérieures, surmonter les difficultés et parvenir à un développement sain, stable et durable de leurs relations bilatérales.
Selon Mélanie Joly, le Canada a été l’un des premiers pays à reconnaître la République populaire de Chine, et les relations entre le Canada et la Chine reposent sur des bases solides. Le Canada respecte la souveraineté de la Chine, son système et les choix faits en toute indépendance par le peuple chinois, et apprécie positivement les grandes réalisations de la Chine en matière de développement, notamment en matière de lutte contre la pauvreté. Notant que les relations entre le Canada et la Chine ont traversé une phase difficile ces dernières années, Mélanie Joly a affirmé que le Canada était prêt à travailler avec la Chine pour remettre progressivement les relations entre le Canada et la Chine sur de bons rails et construire une relation bilatérale plus résiliente, en se considérant en toute sincérité, en se respectant mutuellement et en portant le regard vers l’avenir. « Le Canada apprécie les importantes contributions de la Chine à la lutte mondiale contre la pandémie de COVID-19, et est prêt à renforcer la coopération avec la Chine en matière de changement climatique, de protection de l’environnement et de lutte contre la pandémie », a-t-elle souligné.
Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur la question ukrainienne. Selon Wang Yi, le président chinois Xi Jinping avait déjà fait une analyse complète et faisant autorité sur la position de la Chine. La partie chinoise appelle toutes les parties à réfléchir calmement et rationnellement, à créer des conditions propices à la paix et à ouvrir de nouvelles perspectives de négociations. Actuellement, les négociations sont confrontées à des revers et à des difficultés, mais tant que les négociations se poursuivront, il y aura la possibilité d’un cessez-le-feu et l’espoir de la paix. En défendant une position objective et impartiale, la Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard. Selon Mélanie Joly, le Canada est prêt à maintenir la communication avec la Chine.
