DOCUMENT DE PRISES DE POSITION DE LA CHINE POUR LA 65e SESSION DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES

2010-09-13 18:17

I. RÔLE DE L'ONU

Actuellement, la situation internationale connaît toujours des changements profonds et complexes. La multipolarisation et la globalisation économique gagnent en profondeur. La paix, le développement et la coopération s'affirment, avec plus de vigueur, comme le courant de notre époque et représentent une aspiration de plus en plus forte de tous les pays du monde. L'économie mondiale connaît une lente reprise, mais les bases de la reprise sont encore faibles et les progrès, inégaux ; les problèmes planétaires dont le changement climatique, la sécurité énergétique et la santé publique se posent toujours avec acuité tandis que le déséquilibre du développement s'aggrave davantage ; des crises régionales se succèdent et des tensions locales surgissent de temps à autre, ce qui rend la situation sécuritaire plus complexe et variée. La situation internationale présente de nombreux facteurs d'instabilité et d'incertitude. La paix et le développement dans le monde sont confrontés à de multiples difficultés et défis nouveaux.

L'ONU est une organisation intergouvernementale ayant la plus grande universalité, la plus grande représentativité et la plus grande autorité. Elle est la plate-forme la plus importante pour la réalisation du multilatéralisme. Depuis sa création, elle a joué un grand rôle irremplaçable pour le maintien de la paix mondiale, la promotion du développement commun et le renforcement de la coopération internationale. La Chine qui attache toujours une grande importance à la place et au rôle de l'ONU défend les buts et principes de la Charte des Nations Unies. Elle soutient les efforts déployés par l'Organisation dans le contexte actuel pour mieux valoriser ses atouts, prendre des actions efficaces dans la coordination des efforts internationaux en réponse aux menaces et défis planétaires et continuer à jouer un rôle central dans les affaires internationales.

II. RÉFORME DE L'ONU

La Chine est favorable à ce que l'ONU procède à une réforme nécessaire et rationnelle suivant l'évolution de la situation internationale pour accroître son autorité et son efficacité et renforcer sa capacité de faire face aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis. Cette réforme doit permettre aux pays en développement d'avoir plus de droit à la parole et de jouer un rôle accru dans les affaires onusiennes. La série de mesures prises par l'Organisation depuis 2005 ont donné d'importants résultats, mais restent insuffisantes par rapport aux attentes des États membres. La réforme doit être globale et multisectorielle pour permettre surtout des avancements dans les trois grands domaines que sont la sécurité, le développement et les droits de l'homme. Pour la prochaine étape, la communauté internationale devra, sur la base des acquis, faire avancer la réforme dans tous les domaines à travers des consultations amples et démocratiques. Il faut, en particulier, prévoir davantage d'investissements dans le domaine du développement pour que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) soient réalisés à la date prévue, au grand bénéfice des nombreux pays en voie de développement.

La réforme du Conseil de Sécurité est un volet important de la réforme des Nations Unies. La Chine est d'avis que le Conseil de Sécurité doit être réformé pour renforcer son autorité et son efficacité et mieux remplir les devoirs qui lui sont assignés par la Charte des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. La réforme doit privilégier l'augmentation de la représentation des pays en développement, notamment des pays africains. Il est nécessaire de poursuivre les consultations larges et démocratiques, en tenant compte des intérêts et des préoccupations de toutes les parties, en vue de trouver une solution globale et de dégager le plus large consensus. La Chine est prête à œuvrer de concert avec les autres pays du monde pour faire avancer la réforme dans un sens favorable à l'intérêt général de l'ONU et à l'unité des États membres.

III. SÉCURITÉ

1. Opérations de maintien de la paix de l'ONU

Outil important et efficace pour la préservation de la paix et de la sécurité internationales, les opérations de maintien de la paix de l'ONU gagnent maintenant sans cesse en ampleur avec des mandats toujours plus larges, mais elles sont également confrontées à des défis plus nombreux. La Chine appuie fermement les opérations de maintien de la paix de l'ONU et y prend une part active. Elle est d'avis qu'il est nécessaire d'y introduire une réforme et une innovation rationnelles, sur la base des trois principes définis par Dag Hammarskjöld, pour donner la primauté aux plans stratégiques, renforcer la communication et la concertation avec les pays concernés, améliorer le système logistique, optimiser l'allocation des ressources, renforcer l'efficacité et les résultats des opérations et améliorer le déploiement, la conception et la gestion des missions. Les différentes parties devront accorder une plus grande importance à la cohérence entre les opérations de maintien de la paix et les efforts d'instauration et de consolidation de la paix. La Chine appelle l'ONU à continuer à accorder une grande attention au renforcement de sa coopération avec les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix, en prenant en compte notamment les besoins des pays africains.

2. Consolidation de la paix

La consolidation de la paix est une mission qui implique tout le système des Nations Unies. La Commission de la Consolidation de la Paix (CCP), acquis important de la réforme de l'ONU, est le premier organe chargé de coordonner les efforts de reconstruction post-conflit dans le système onusien. Elle a un statut particulier et joue un rôle important. La Chine a toujours soutenu le rôle leader des Nations Unies dans la reconstruction post-conflit et appuyé le travail de la CCP et du Fonds de Consolidation de la Paix (FCP). Pour la prochaine étape, la CCP doit continuer à améliorer son mécanisme interne, accroître sa coordination avec les autres organes de l'ONU, renforcer son partenariat avec les pays concernés, et mieux faire jouer le rôle du FCP. L'Assemblée générale, le Conseil de Sécurité et le Conseil économique et social devront apporter leur appui au FCP en faisant valoir leurs atouts respectifs.

3. Protection des civils dans les conflits armés

Profondément préoccupée par les conséquences et les menaces que les conflits armés font peser sur la vie des populations civiles et la sécurité de leurs biens, la Chine exhorte toutes les parties aux conflits à respecter scrupuleusement le droit humanitaire international et les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité pour assurer une protection pleine et entière des civils.

Selon la Charte des Nations Unies et le droit humanitaire international, il incombe d'abord au gouvernement du pays concerné de protéger ses populations civiles. Les aides de la communauté internationale et des organisations extérieures doivent s'effectuer conformément aux principes de l'impartialité, de la neutralité et de l'objectivité, avec le consentement du pays concerné et dans le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce dernier, en évitant toute implication dans les querelles politiques locales et tout impact négatif sur le processus de la paix.

La question de la protection des civils doit être placée dans le processus politique visant au règlement pacifique du conflit. Elle mérite également une grande attention durant la période de reconstruction post-conflit. Les différentes institutions de l'ONU doivent renforcer leur coordination afin de créer une synergie dans ce sens.

4. Lutte contre le terrorisme

La Chine soutient la lutte contre toute forme de terrorisme. Les efforts de la communauté internationale contre le terrorisme doivent s'appuyer sur la Charte des Nations Unies, le droit international et les autres principes régissant les relations internationales universellement reconnus. Les Nations Unies et le Conseil de Sécurité doivent jouer pleinement leur rôle de direction et de coordination dans cette lutte.

La Chine soutient le rôle actif du Comité contre le Terrorisme du Conseil de Sécurité et de l'équipe spéciale de lutte contre le terrorisme de l'Assemblée générale des Nations Unies qui ont pour vocation de coordonner les efforts des différents pays pour combattre le terrorisme. Elle est favorable, tout en y prenant une part active, à l'élaboration d'une convention générale sur le terrorisme international et espère que les différentes parties poursuivront leurs consultations dans un esprit de coopération constructive pour parvenir à un consensus dans les meilleurs délais.

La Chine se prononce pour une approche globale dans la lutte contre le terrorisme pour s'attaquer à la fois aux symptômes et aux racines du mal. Les Nations Unies devront faire valoir leurs propres atouts et jouer un rôle actif dans l'élimination des causes du terrorisme comme la pauvreté, en encourageant le dialogue entre civilisations et en aidant les pays en développement à renforcer leurs capacités anti-terroristes. La Chine s'oppose à lier le terrorisme à un pays, une nation, une religion ou une civilisation quelconque et à appliquer les doubles critères à ce sujet.

La Chine participe toujours activement au processus de coopération internationale contre le terrorisme. Elle entend continuer à renforcer sa coopération et ses échanges sur la lutte anti-terroriste avec les différentes parties pour faire progresser sans cesse la lutte internationale contre le terrorisme et préserver la paix et la stabilité régionales et mondiales.

5. Situation dans la Péninsule coréenne

La situation actuelle dans la Péninsule coréenne reste complexe et sensible. Une Péninsule où règnent la paix, la stabilité, le développement et la prospérité correspond aux intérêts communs de la Chine, des pays de la région et de toute la communauté internationale. La Chine espère que les différentes parties adopteront une vision de long terme, régleront les problèmes par le dialogue et les consultations et feront avancer le processus des pourparlers à six afin de préserver ensemble la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne et de réaliser par là la tranquillité durable dans la région.

6. Myanmar

La Chine souhaite voir le Myanmar maintenir la stabilité, réaliser la réconciliation nationale à travers des consultations entre différentes parties, organiser sans encombre les élections générales et renouer avec la démocratie et le développement. La question du Myanmar relève, de par sa nature, des affaires intérieures d'un pays. La communauté internationale devra apporter une aide constructive au Myanmar, en y créant un environnement propice au déroulement sans à-coups des élections, à la promotion de la réconciliation politique et à l'instauration progressive de la démocratie et du développement. Les sanctions et la pression n'aideront nullement au règlement du problème. La Chine soutient les bons offices du Secrétaire général des Nations Unies et de son Conseiller spécial.

7. Afghanistan

La situation en Afghanistan représente un enjeu tant pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde que pour le bon déroulement de la lutte internationale contre le terrorisme. La reconstruction de l'Afghanistan a enregistré des progrès significatifs. Cependant, elle a encore à relever de nombreux défis. Son achèvement dépend en premier lieu des efforts fermes du gouvernement afghan, mais aussi du soutien énergique de la communauté internationale.

La Chine apporte toujours son soutien et participe activement à la reconstruction pacifique de l'Afghanistan, tout en exprimant son appréciation vis-à-vis de la Stratégie nationale de développement du gouvernement afghan et son soutien aux projets de développement prioritaires fixés par celui-ci. Elle est favorable à la poursuite de l'application du Contrat pour l'Afghanistan et du Processus de Kaboul et respecte le rôle central du gouvernement et du peuple afghans dans ce processus. La Chine appelle la communauté internationale à accorder des attentions soutenues et des investissements à l'Afghanistan et à intensifier la coordination et la coopération mutuelles. Elle est favorable à ce que les Nations Unies continuent à jouer un rôle leader dans le règlement de la question de l'Afghanistan.

8. Question nucléaire iranienne

La Chine est favorable au maintien du système international de non-prolifération nucléaire comme à la préservation de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient. Elle estime que l'Iran, en tant que pays signataire du Traité sur la non-prolifération des Armes nucléaires, a le droit à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire et, en même temps, le devoir de remplir ses obligations internationales.

La Chine se prononce pour un règlement de la question nucléaire iranienne par le dialogue et les négociations. Les différentes parties doivent multiplier leurs efforts diplomatiques pour reprendre rapidement le dialogue, et adopter une attitude souple et pragmatique pour que ce dialogue enregistre des progrès positifs.

La Chine œuvre depuis toujours pour une solution pacifique et négociée et entend continuer à jouer un rôle constructif dans la recherche d'une telle solution.

9. Moyen-Orient

La Chine appuie toujours le processus de la paix au Moyen-Orient et estime que les différentes parties concernées doivent trouver une solution judicieuse et négociée à leurs différends sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du principe dit « la terre contre la paix », de l'Initiative de paix arabe et du plan de la Feuille de route au Moyen-Orient, afin de fonder finalement un État palestinien indépendant et de normaliser les relations entre Israël et tous les pays arabes.

Les négociations constituent le seul moyen juste pour régler le problème du Moyen-Orient. La Chine espère que les parties palestinienne et israélienne suivront la voie des négociations et feront avancer sans cesse les négociations de paix avec une attitude sérieuse et responsable. Les négociations Syrie-Israël et Liban-Israël, éléments majeurs du processus de la paix au Moyen-Orient, sont également à privilégier et à promouvoir. La Chine entend œuvrer en commun avec la communauté internationale pour promouvoir une solution équitable, globale et durable de la question du Moyen-Orient dans les meilleurs délais.

10. Soudan

La Chine soutient le processus de la paix entre le Nord et le Sud du Soudan et estime que les deux parties doivent trouver une solution adéquate à leurs divergences dans un esprit de compréhension et de concessions mutuelles et à travers le dialogue et les consultations, afin de mettre en œuvre sur tous les plans l'Accord de Paix global (APG). Elle a noté que l'APG avait souligné qu'il faudrait rendre l'unification attractive, et que les parties concernées ne devraient pas établir à l'avance le résultat du référendum dans le Sud. La communauté internationale doit respecter pleinement la souveraineté du Soudan et la volonté et le choix du peuple soudanais pour assurer la paix et la stabilité au Soudan et dans la région.

La Chine est favorable à un règlement politique du problème du Darfour. Elle est d'avis qu'il faut faire jouer pleinement le rôle essentiel du mécanisme tripartite qui associe l'ONU, l'UA et le gouvernement soudanais, et poursuivre de façon équilibrée la stratégie de la « double voie » qui consiste à faire avancer parallèlement le déploiement des forces de maintien de la paix et le processus de négociations politiques, en essayant notamment d'associer le plus tôt possible les principales fractions du Darfour à ce processus. En même temps, il faut aider le Soudan à améliorer la situation humanitaire et sécuritaire au Darfour pour réaliser au plus tôt la paix, la stabilité et le développement dans cette région.

La Chine accorde une grande importance au problème d'impunité. Elle exprime ses vives préoccupations devant l'action de la Cour pénale internationale contre le Président soudanais El-Béchir et appelle la communauté internationale à prendre en compte et à respecter la position réaffirmée à ce sujet lors du Sommet de l'UA en juillet dernier. Elle est d'avis que toutes les mesures sur le dossier du Soudan doivent favoriser la stabilisation de la situation et le règlement du problème de ce pays.

La Chine a apporté sa part de contribution au règlement du problème du Soudan. Elle a accordé une assistance sans contrepartie d'une valeur de 66 millions de yuans RMB au Sud du Soudan, organisé des formations pour le Sud du Soudan et participé à la construction de la région. Elle a fourni des aides humanitaires au développement d'une valeur de 180 millions de yuans RMB à la région du Darfour, des dons d'un montant de 2,3 millions de dollars US à l'UA et des dons d'un montant d'un million de dollars US au Fonds fiduciaire des Nations Unies. La Chine a participé par ailleurs activement aux opérations de maintien de la paix menées par la MINUS et la MINUAD. Elle continuera à jouer son rôle pour contribuer à une solution adéquate du problème du Soudan.

11. Somalie

La Chine suit de près la situation en Somalie et souhaite voir les différentes parties résoudre leurs divergences par voie de dialogue et de consultations dans l'intérêt du pays et du peuple pour retrouver au plus tôt la paix et la stabilité. La Chine soutient les efforts du gouvernement fédéral de transition somalien pour réaliser la réconciliation nationale et ceux de l'Union africaine et des organisations régionales visant à faire avancer le processus de paix en Somalie, et appelle la communauté internationale à accroître son soutien au gouvernement de transition et à l'opération de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Ayant fourni à plusieurs reprises des aides au gouvernement de transition et à l'AMISOM ces dernières années, la Chine est prête à travailler ensemble avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle constructif dans la promotion du processus de paix.

Ces derniers temps, la coopération internationale contre la piraterie somalienne a porté des fruits, mais les menaces d'attaque de pirates sont loin d'être éradiquées, d'où la nécessité d'une coopération concertée et des efforts communs renforcés des différents pays. La Chine soutient la lutte contre la piraterie menée conformément au droit international et aux résolutions du Conseil de Sécurité ainsi que la coopération internationale engagée à cet effet en vue de sauvegarder l'ordre et la sécurité de navigation dans cette zone. Dans le même temps, la communauté internationale devra également s'attaquer aux origines du fléau en réalisant rapidement la paix et la stabilité du pays et en appuyant le renforcement des capacités de Somalie et des autres pays riverains.

12. Kosovo

Trouver une bonne solution au problème du Kosovo et construire un Kosovo où les différentes ethnies coexistent en harmonie, tel est un objectif commun de la communauté internationale. Laisser le gouvernement serbe et les autorités du Kosovo négocier une solution mutuellement acceptable dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité est le meilleur moyen pour régler le problème du statut du Kosovo. C'est aussi dans cette direction que la communauté internationale doit poursuivre ses efforts.

Le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale d'un pays est un principe fondamental du droit international contemporain et un des fondements de l'ordre juridique international de nos jours. La Chine respecte la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Serbie et a pris note de l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur le Kosovo. Nous estimons que cet avis n'empêche pas les parties concernées de trouver une solution négociée adéquate dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité.

IV. DÉVELOPPEMENT

1. Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

Les OMD des Nations Unies constituent un document-programme de la coopération internationale pour le développement. Ces dix dernières années, la communauté internationale a obtenu des progrès dans la réalisation des OMD, mais, à l'échelle planétaire, elle a encore un long chemin à parcourir pour les réaliser comme prévu d'ici 2015.

Les Nations Unies tiendront en septembre une réunion de haut niveau pour discuter de la réalisation des OMD avant 2015 et en définir les stratégies d'action. La communauté internationale devra saisir cette occasion pour parvenir à un plus large consensus politique et obtenir des résultats positifs et réalisables par des actions concrètes. Il convient d'encourager et de soutenir les différents pays dans leurs efforts visant à trouver une voie de développement adaptée à leur réalité nationale et à explorer un modèle permettant le développement du pays et l'éradication de la pauvreté. Il est indispensable d'établir un partenariat planétaire équitable et gagnant-gagnant pour le développement, et de renforcer et perfectionner le mécanisme de travail des Nations Unies sur les OMD en mettant l'accent à la fois sur la concertation et l'évaluation de l'état d'avancement des OMD et le contrôle de la concrétisation des engagements en matière d'aide internationale. La communauté internationale doit faire preuve de détermination d'agir et adopter des mesures pragmatiques et efficaces pour créer un environnement extérieur propice et aider les pays en développement, surtout les pays africains, à réaliser les OMD le pus tôt possible.

2. Développement de l'Afrique

Le développement constitue pour l'Afrique une tâche aussi urgente qu'ardue. La communauté internationale, et les pays développés en particulier, devront accorder une grande importance au développement de l'Afrique et continuer à accroître leurs aides au continent en appliquant effectivement leurs engagements et en aidant les pays africains à renforcer leurs propres capacités de développement par l'ouverture de marchés, le transfert de technologies, l'augmentation des investissements, etc. Il est essentiel d'aider l'Afrique à préserver et à consolider la paix et la stabilité, et de respecter les choix des pays africains en matière de mode de développement, afin d'assurer le développement de ces pays. Il convient d'établir un nouvel ordre politique et économique international plus juste et plus équitable pour créer un environnement extérieur propice au développement du continent africain, et de renforcer la coopération Sud-Sud pour en faire un complément utile à la coopération Sud-Nord.

La Chine a toujours œuvré activement pour la paix et le développement en Afrique. Malgré les impacts négatifs de la crise financière internationale de ces dernières années, elle a mis en œuvre scrupuleusement les diverses mesures d'aide et de coopération avec l'Afrique, accru sensiblement ses aides en faveur du continent, annulé des dettes de PPTE et de PMA africains et s'est efforcée de maintenir le volume du commerce et des investissements en Afrique. À la 4e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) tenue en novembre dernier, le gouvernement chinois a annoncé un train de mesures visant à soutenir le développement de l'Afrique. La Chine travaille actuellement à la concrétisation de ces engagements pour qu'ils profitent au plus vite aux pays et aux peuples africains. Elle est prête à travailler ensemble avec les pays africains et la communauté internationale pour continuer à contribuer au développement de l'Afrique.

3. Sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est le fondement de la croissance économique et de la stabilité sociale et aussi un préalable de l'indépendance d'une nation et de la paix du monde. Il s'agit au fond d'une question de développement. La communauté internationale doit considérer et traiter cette question en ayant l'idée qu'elle représente un enjeu pour l'existence et le développement commun de l'humanité et renforcer la coopération en la matière afin de préserver ensemble la sécurité alimentaire mondiale. La Chine estime qu'il faut :

- accroître les investissements agricoles pour augmenter la production céréalière. Garantir l'approvisionnement alimentaire pour maintenir l'équilibre général entre l'offre et la demande.

- promouvoir les réformes institutionnelles et améliorer les systèmes de gouvernance. Mettre en place des dispositifs de gouvernance et de garantie équitables, pragmatiques, équilibrés et durables en matière de sécurité alimentaire mondiale, et faire en sorte que les systèmes mondiaux de production, de réserve et de distribution soient plus équitables et durables.

- tenir compte de l'intérêt global et à long terme pour faire progresser les négociations du cycle de Doha sur l'agriculture et créer un environnement international favorable aux pays en voie de développement dans les domaines liés aux produits agricoles comme le commerce, la finance et la propriété intellectuelle.

- adopter une vision globale pour réaliser un développement général et équilibré. La sécurité alimentaire est étroitement liée à la croissance économique, au progrès social, au changement climatique et à la sécurité énergétique. La communauté internationale devra adopter une approche globale pour assurer la durabilité de la sécurité alimentaire.

4. Sécurité énergétique

La sécurité énergétique est étroitement liée à la croissance de l'économie mondiale et au bien-être de tous les peuples. Depuis l'éclatement de la crise financière internationale, la sécurité énergétique revêt une grande importance pour apporter une réponse efficace aux chocs de la crise et promouvoir la reprise générale et le développement durable de l'économie mondiale.

À cet effet, la communauté internationale devra stabiliser les cours de l'énergie, prévenir la spéculation excessive et satisfaire les besoins énergétiques des différents pays, notamment des pays en développement. Il faut optimiser le mix énergétique et renforcer le développement de nouvelles énergies et d'énergies renouvelables ainsi que la coopération en la matière. Il est nécessaire de créer un système de développement et de généralisation de technologies énergétiques avancées, de faciliter les transferts technologiques et les aides financières aux pays en développement et d'incorporer la coopération internationale énergétique dans la coopération internationale du développement pour que la lutte contre la pauvreté sur le plan énergétique contribue à la croissance économique et à l'amélioration du bien-être des populations des pays en développement.

5. Changement climatique

Le changement climatique constitue un défi majeur du monde d'aujourd'hui et appelle de ce fait une solution mondiale. Il est corollaire d'une longue histoire d'émission et d'un haut degré d'émission par tête d'habitant à présent dans les pays développés. Ces derniers, qui ont à assumer des responsabilités irrécusables sur cette question, doivent continuer, après 2012, à réduire en premier leurs émissions et à accomplir effectivement leurs obligations prévues par la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique et le Protocole de Kyoto, à savoir, fournir des fonds et transférer des technologies aux pays en développement. Et ceux-ci, principales victimes du changement climatique, et bien que confrontés aux tâches pressantes du développement et de l'élimination de la pauvreté, continueront à apporter leur part de contribution, en poursuivant la voie de développement durable, à la lutte commune contre le changement climatique.

Le changement climatique est au fond un problème de développement qui peut être réglé dans le cadre du développement durable. Dans la coopération internationale pour lutter contre le changement climatique, il faut s'en tenir aux principes de l'équité et des « responsabilités communes mais différenciées » et respecter la Convention-cadre et le Protocole de Kyoto qui servent de canaux principaux. Étant donné le grand écart entre les pays en développement et les pays développés en termes de stade de développement et de niveau de développement socio-économique, la différence fondamentale entre les actions d'atténuation des pays en développement et les obligations chiffrées de réduction des pays développés correspond aux principes fondamentaux de la Convention-cadre et aux dispositions de la Feuille de route de Bali.

Pour faire aboutir la Conférence de Cancun sur le changement climatique, prévue pour la fin de l'année au Mexique, les différentes parties devront avancer dans la bonne direction définie par la Feuille de route de Bali et travailler à la mise en œuvre de la Convention-cadre et du Protocole de Kyoto sur la base des résultats de la Conférence de Copenhague et en tenant pleinement compte du stade de développement des pays en développement et de leur droit au développement. Nous espérons que les pays développés montreront pleinement leur volonté politique et rempliront effectivement leurs obligations et engagements pour contribuer à la coopération internationale contre le changement climatique.

Le gouvernement chinois attache une grande importance au rôle positif joué par les Nations Unies en cette matière. La Chine est disposée à procéder à des échanges de vues amples et francs avec les différentes parties sur les grandes questions de la coopération internationale dans un esprit actif et constructif pour donner une nouvelle vitalité à cette coopération.

6. Coopération Sud-Sud

La coopération Sud-Sud constitue un moyen important permettant aux pays en développement de s'inspirer les uns des autres pour réaliser le développement partagé et de s'entraider pour relever ensemble les divers défis. Ces dernières années, la coopération Sud-Sud a enregistré des progrès encourageants, marqués surtout par le dynamisme des échanges commerciaux et des investissements entre pays du Sud. Ceux-ci ont vu aussi s'établir entre eux de nouveaux mécanismes et initiatives qui ont injecté une nouvelle vitalité dans la coopération Sud-Sud.

La Chine estime que les pays en développement doivent mener activement des consultations et concertations sur les grandes questions internationales et agir de concert pour défendre ensemble leurs droits et intérêts légitimes ; ils doivent, en fonction de l'évolution de la situation et de leurs propres besoins et sur la base de l'égalité et des avantages réciproques, élargir sans cesse leur coopération, en l'enrichissant et en innovant les modalités ; enfin, il convient de renforcer leur coordination pour mieux profiter des mécanismes multilatéraux. Face à un environnement de développement qui ne prête guère à l'optimisme à cause de la crise financière internationale, les nombreux pays en développement ont davantage intérêt à renforcer la coopération Sud-Sud pour faire face de concert à la crise et promouvoir une croissance économique saine et soutenue.

7. Financement pour le développement

L'insuffisance du financement constitue depuis toujours un défi majeur pour le développement au niveau mondial. Elle prend une acuité particulière dans le contexte où la crise financière internationale cause de grosses difficultés aux pays à faibles revenus.

À l'heure actuelle, il y a urgence à construire et à améliorer un partenariat global pour le développement basé sur l'égalité, le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant, et à mettre en œuvre effectivement le Consensus de Monterrey pour assurer la réalisation des OMD conformément au calendrier prévu. Selon la Chine, il convient de déployer des efforts prioritairement dans les cinq domaines suivants : 1) accroître les ressources et renforcer les institutions du développement ; 2) s'agissant des pays développés, remplir leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l'aide publique pour le développement, et poursuivre les efforts d'annulation de dettes et d'ouverture de marché à l'égard des pays en développement ; 3) réduire les incidences de la crise financière sur les pays en développement et notamment les PMA et les aider effectivement à préserver la stabilité financière et la croissance économique ; 4) endiguer le protectionnisme commercial et faire avancer les négociations du Cycle de Doha pour le développement, pour atteindre au plus vite les objectifs prévus ; 5) créer un environnement extérieur favorable au développement des pays en développement et s'opposer au recours arbitraire à l'embargo économique, commercial et financier contre ces pays.

8. Négociations du Cycle de Doha

Il est de l'intérêt de toutes les parties que les négociations du Cycle de Doha aboutissent, car cela contribuera à rendre le commerce international plus ouvert, à juguler le protectionnisme commercial, à promouvoir la reprise et le développement durable de l'économie mondiale.

Très attachée à l'établissement d'un système commercial multilatéral juste, rationnel et non discriminatoire, la Chine a toujours participé activement et de manière constructive aux négociations du Cycle de Doha. Nous souhaitons que l'on travaille suivant le principe dit « respecter les mandats, consolider les acquis et négocier sur la base des textes existants », pour régler le plus tôt possible les questions en suspens et permettre aux négociations du Cycle de Doha d'aboutir à des résultats globaux et équilibrés.

Placé sous le signe du développement, le Cycle de Doha doit tenir pleinement compte des intérêts et des préoccupations des pays en développement, notamment des PMA, pour leur réserver effectivement un traitement particulier et différent.

9. Réforme du système financier international

La crise financière internationale a révélé au grand jour les défaillances et les insuffisances de l'actuel système de gouvernance économique mondiale. Renforcer la gouvernance économique mondiale pour établir un cadre institutionnel favorable au développement durable, sain et régulier de l'économie mondiale correspond aux intérêts communs de la communauté internationale. Toutes les parties s'accordent à estimer qu'une réforme de l'actuel système financier international est nécessaire pour établir un système financier international équitable, juste, inclusif et ordonné. Pour ce faire, la Chine est d'avis qu'il faut :

- perfectionner le système de gouvernance financière internationale et accélérer la réforme des institutions financières internationales pour accroître le droit au chapitre et la représentation des pays émergents et des pays en développement. Il convient d'atteindre les objectifs de la réforme des quotes-parts du FMI avant le Sommet de Séoul du G20.

- améliorer le système de régulation financière internationale, renforcer la surveillance sur les économies développées où se trouvent les grandes places financières et leurs politiques macroéconomiques, sur les institutions financières et les agences de notation d'importance systémique, ainsi que sur les mouvements de capitaux transnationaux, et élaborer des règles comptables unifiées au niveau international.

- enfin, perfectionner le système monétaire international et améliorer le mécanisme de contrôle de l'émission des monnaies de réserve afin de maintenir une stabilité relative des parités entre les principales monnaies de réserve.

V. CONTRÔLE DES ARMEMENTS, DÉSARMEMENT ET NON-PROLIFÉRATION

La Chine, depuis toujours, accorde une haute attention et son appui aux efforts internationaux en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération, et préconise l'interdiction complète et la destruction totale des armements nucléaires, chimiques et biologiques ainsi que d'autres types d'armes de destruction massive (ADM).

La Chine s'oppose fermement à la prolifération des ADM et de leurs vecteurs et honore scrupuleusement et strictement ses obligations internationales et ses engagements concernés. Pour lutter contre la prolifération, les différents pays du monde doivent œuvrer à créer un environnement sécuritaire international et régional où priment la coopération et la confiance mutuelle pour éliminer les motivations de la prolifération des ADM, veiller à régler les problèmes de la prolifération par voie politique et diplomatique, sauvegarder et renforcer effectivement le système international de non-prolifération, et traiter de manière équilibrée la non-prolifération et l'utilisation pacifique des sciences et technologies et rejeter les doubles critères à cet égard.

La Chine plaide depuis toujours pour l'interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires. Elle poursuit fermement une stratégie nucléaire d'autodéfense, observe fidèlement son engagement de ne jamais utiliser en premier les armes nucléaires à aucun moment et en aucune circonstance ainsi que son engagement inconditionnel de ne pas employer ni menacer d'employer les armes nucléaires contre les pays et régions sans armes nucléaires. La Chine a toujours fait preuve d'une très grande retenue concernant l'envergure et le développement de ses armes nucléaires. Elle n'a jamais déployé d'armes nucléaires hors de ses frontières, ni participé à la course aux armements nucléaires sous quelque forme que ce soit, et elle continuera à maintenir ses forces nucléaires au minimum nécessaire pour assurer sa sécurité nationale.

La Chine soutient fermement le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et œuvre activement à son entrée en vigueur dans les meilleurs délais. Elle donne son appui pour que la Conférence du Désarmement parvienne au plus tôt à un accord sur un plan de travail global et équilibré pour lancer sans tarder des négociations sur le Traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires et commencer les discussions de fond sur les sujets comme la prévention de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique et la garantie de sécurité pour les pays sans armes nucléaires.

La Chine estime toujours que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) constitue la pierre angulaire du régime international de non-prolifération. Elle salue les résultats positifs obtenus par la Conférence d'examen du TNP de 2010 et appelle les parties à œuvrer ensemble pour mettre en œuvre effectivement le document final de la conférence. Dans le contexte actuel, les différentes parties doivent continuer à préserver et à renforcer l'universalité, l'autorité et l'efficacité du TNP pour lui faire jouer un rôle croissant dans la prévention de la prolifération nucléaire, la promotion du désarmement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.

La Chine attache une grande importance à la question de la sécurité nucléaire, lutte contre le terrorisme nucléaire, soutient le renforcement de la coopération internationale en la matière, et salue les progrès enregistrés par le Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire.

La Chine soutient les buts et objectifs de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques et de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et elle s'est acquittée des obligations découlant de ces deux conventions de façon complète et stricte. Elle se prononce pour le renforcement continu de leur universalité et appelle les pays détenteurs des armes chimiques et ceux qui ont abandonné dans le passé des armes chimiques à redoubler d'efforts pour accélérer leur destruction.

La Chine préconise depuis toujours l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique et s'oppose à la militarisation de l'Espace et à la course aux armements dans l'Espace. Elle estime que la conclusion d'un instrument juridique international à ce sujet par le biais de négociations est le meilleur moyen pour préserver pour toujours la paix et la sécurité dans l'espace extra-atmosphérique.

La Chine accorde une grande importance à la sécurité de l'information et soutient le rôle central de l'ONU dans ce domaine. Elle a participé de manière constructive aux travaux des groupes d'experts gouvernementaux successifs de l'ONU. Elle salue le rapport final présenté pour la première fois par le groupe d'experts gouvernementaux, estimant que cela contribuera à la recherche par la communauté internationale d'une solution commune aux menaces et défis dans le domaine de la sécurité de l'information.

La Chine, qui veille à la transparence militaire, travaille au renforcement de la confiance mutuelle sur le plan militaire avec les autres pays du monde. À partir de 2007, la Chine a adhéré au système des Nations Unies pour l'établissement des rapports normalisés sur les dépenses militaires et réintégré le Registre des armes classiques des Nations Unies. Elle accorde son soutien et prendra une part active au travail du groupe d'experts gouvernementaux sur la transparence des dépenses militaires des Nations Unies.

La Chine, attachée à la question humanitaire dans le domaine du contrôle des armements, œuvre activement au renforcement de l'universalité et de l'efficacité de la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles. En avril 2010, elle a ratifié le Protocole relatif aux restes explosifs de guerre, protocole annexe de la Convention. La Chine a participé avec une attitude constructive aux négociations du groupe d'experts gouvernementaux de la Convention sur les armes à sous-munitions et pris une part active à l'assistance internationale en matière de déminage pour aider les pays concernés à éliminer les dangers des mines. Elle soutient les efforts internationaux visant à combattre le trafic illicite des armes légères, en appliquant consciencieusement le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et l'Instrument international d'identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites.

VI. QUESTION DES DROITS DE L'HOMME

Les gouvernements des différents pays du monde ont tous l'obligation de promouvoir et de protéger les droits de l'homme conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, tout en tenant compte de leurs réalités nationales. La communauté internationale doit respecter l'indivisibilité des différents droits de l'homme et accorder la même importance à la réalisation des deux catégories de droits de l'homme, à savoir les droits économiques, sociaux et culturels d'une part, et les droits civils et politiques d'autre part, tout en veillant à celle du droit au développement. Étant donné la diversité des réalités nationales, les pays adoptent de différents approches et modes sur la question des droits de l'homme. Il ne convient pas d'imposer le même mode de promotion et de protection des droits de l'homme.

Le gouvernement chinois, plaidant activement pour la coopération internationale en matière de droits de l'homme, préconise le règlement, à travers le dialogue et la coopération, des divergences sur la question des droits de l'homme, l'approfondissement de la connaissance mutuelle, l'échange d'expériences et le développement commun sur la base de l'égalité et du respect mutuel. Il s'oppose à la politisation de la question des droits de l'homme et à la pratique deux poids deux mesures.

Le gouvernement chinois participe avec une attitude constructive au travail du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et entend œuvrer ensemble avec les différentes parties, en profitant de la révision du Conseil, pour pousser ce dernier à améliorer son efficacité et à traiter les dossiers des droits de l'homme de façon plus juste, plus objective et non sélective.

VII. QUESTIONS SOCIALES

1. Criminalité transnationale

Souvent liée aux actes terroristes, la criminalité transnationale (production et trafic de drogue, traite des êtres humains, blanchiment d'argent, corruption…) sévit davantage. Elle porte une grave atteinte au développement économique et à l'ordre social des différents pays et pose un défi pour la stabilité régionale voire pour la paix mondiale.

Renforcer la coopération internationale, prévenir et combattre la criminalité transnationale organisée, telle est non seulement une nécessité commune pour la communauté internationale en vue de préserver la paix et la sécurité, mais aussi une responsabilité irrécusable pour tous les pays du monde. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée est un instrument important sur la lutte de la communauté internationale contre la criminalité transnationale. Les membres de la communauté internationale doivent, conformément aux buts et à l'esprit de la Convention, remplir consciencieusement les obligations définies dans celle-ci et collaborer sur la base du respect mutuel et de l'égalité. Les pays développés doivent prendre en considération les préoccupations des pays en développement et se garder de devenir des terres d'asile des éléments corrompus.

2. VIH/Sida

Grave menace pour la santé humaine, le sida est désormais un enjeu de développement socio-économique pour les différents pays. La lutte contre le VIH/sida constitue non seulement une tâche pressante pour la communauté internationale, mais aussi un volet important de la réalisation des OMD.

La communauté internationale, notamment les pays développés, doivent accorder aux pays en développement des assistances encore plus importantes pour le renforcement de leurs capacités en matière de lutte contre le VIH/sida. Il convient que l'ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que d'autres institutions internationales renforcent leur coordination afin de jouer un plus grand rôle dans l'aide à la lutte contre le VIH/sida dans les pays en développement.

Le gouvernement chinois a pris une série de mesures pour lutter contre le VIH/sida. Il s'est efforcé d'augmenter le niveau de protection des droits des malades du sida et de sensibiliser la société à la solidarité vis-à-vis des séropositifs et des malades du sida. Participant activement à la coopération internationale pour la lutte contre le VIH/sida, la Chine entend apporter sa contribution, de concert avec la communauté internationale, pour combattre ce fléau.

3. Sécurité de la santé publique

La question de la santé publique touche à la santé et à la sécurité de la vie des différents peuples. Il est de la responsabilité de l'ensemble de la communauté internationale d'assurer la sécurité de la santé publique à l'échelle mondiale. Les gouvernements des différents pays devront renforcer sans cesse leurs capacités dans le secteur de la santé publique afin de bien assurer la santé de leurs peuples et de promouvoir un développement socio-économique équilibré et durable.

Fidèle au principe de la primauté de l'homme et très attaché au développement des capacités de santé publique, le gouvernement chinois mène actuellement une profonde réforme du système de santé chinois. La Chine entend renforcer les échanges d'informations, d'expériences et de technologies et approfondir la coopération avec les différentes parties et les organisations internationales concernées, et œuvrer ensemble avec elles pour mieux répondre aux défis planétaires de santé publique et promouvoir la santé physique et mentale des peuples.

4. Lutte anti-corruption

Le problème de la corruption qui affecte le développement économique et social des différents pays est un sujet de préoccupation pour l'ensemble de la communauté internationale. Le renforcement de la coopération internationale à l'échelle planétaire et de l'échange d'expériences entre les différents pays permet de promouvoir la lutte des différents pays et régions contre la corruption.

Premier instrument juridique international contre la corruption établi à l'échelle planétaire, la Convention des Nations Unies contre la corruption a défini les principes juridiques et les règles applicables à tous les pays engagés dans la lutte commune pour prévenir et réprimer la corruption. Les différents pays doivent renforcer effectivement la coopération internationale dans la lutte anti-corruption sur la base du respect mutuel de la souveraineté, de l'égalité et des avantages réciproques. Le mécanisme d'examen de l'application de la Convention doit veiller à jouer un rôle constructif afin d'aider les États parties à mieux honorer leurs engagements et de faciliter la coopération internationale. Il convient que les États parties fassent preuve de davantage de volonté politique pour participer à la coopération internationale anti-corruption, réduisent les restrictions légales et procédurales internes en ce qui concerne l'extradition et le recouvrement des avoirs issus de la corruption, et fournissent des assistances techniques sans aucune condition politique au renforcement des capacités des pays en développement en matière d'application de la Convention.

VIII. FINANCES DE L'ONU

Le bon fonctionnement de l'ONU a besoin d'une base financière stable. Tous les États membres de l'ONU doivent, dans l'esprit de la Charte des Nations Unies et conformément au principe de la capacité de paiement défini par la résolution pertinente de l'Assemblée générale, continuer à remplir scrupuleusement leurs obligations financières en s'acquittant ponctuellement, totalement et inconditionnellement de leurs contributions et de leurs parts de contribution aux frais des opérations de maintien de la paix pour assurer une base financière solide et stable à l'Organisation.

L'utilisation des ressources de l'ONU doit se faire selon le principe dit « lier les ressources aux programmes ». Il faut améliorer encore plus le rendement de l'utilisation des ressources en tenant pleinement compte des préoccupations et des demandes légitimes des pays en développement.

Les États membres sont appelés à renforcer davantage la coordination et la communication entre eux pour augmenter l'efficacité du travail et mieux accompagner le Secrétariat dans la coordination des programmes et la gestion des budgets financiers.

IX. LÉGALITÉ

1. Légalité à l'échelle nationale et internationale

La réalisation de l'État de droit à l'échelle nationale et internationale représente une aspiration de tous les pays du monde. Chaque pays a le droit de choisir, en toute autonomie, le système légal adapté à ses réalités nationales. Les différents pays peuvent s'inspirer et se compléter mutuellement dans le domaine du système légal en vue d'un développement partagé. En ce qui concerne la légalité internationale, il faut préserver l'autorité de la Charte des Nations Unies, observer strictement les principes et les règles du droit international universellement reconnus, en assurer fermement l'application générale, rejeter la pratique deux poids deux mesures et perfectionner sans cesse la législation internationale, afin de promouvoir la démocratisation des relations internationales.

2. Lutte contre l'impunité

La Chine condamne les actes criminels sous toutes les formes. Elle soutient les efforts des différents pays pour en finir avec l'impunité et encourage la communauté internationale à coopérer dans ce sens. Les efforts de la communauté internationale visant à combattre l'impunité dans les zones de conflit doivent aller dans le même sens que l'objectif de garantir le bien-être de tous en zones de conflit, et ne doivent ni perturber le processus de paix en cours, ni entraver la promotion de la réconciliation nationale et la réalisation de la paix durable dans ces zones. Seuls l'apaisement de la situation et la stabilité politique dans les régions concernées permettent de mieux résoudre le problème de l'impunité.

3. Cour internationale de Justice

La Chine soutient le renforcement du rôle de la Cour internationale de Justice dans le règlement pacifique des conflits internationaux ainsi que l'amélioration continue des méthodes de travail de cette institution. Elle espère que la Cour jouera un rôle actif dans la préservation d'un ordre international stable et la défense de la justice. Il importe de respecter le droit des différents pays de choisir librement des moyens pacifiques pour régler leurs litiges.

4. Cour pénale internationale

La Chine appuie la création d'un organe judiciaire pénal international indépendant, impartial, efficace et universel pour juger les crimes internationaux les plus graves. La Cour pénale internationale doit remplir sa mission qui est celle de promouvoir la paix et la sécurité mondiales et de préserver le bien-être de toute l'humanité, travailler en coordination et en coopération avec les autres mécanismes internationaux, et se garder de perturber les processus de paix concernés. La Chine continuera à prêter attention au travail de la Cour pénale internationale.

5. Espaces marins et affaires du droit de la mer

La réalisation des océans harmonieux constitue une composante importante de la construction d'un monde de paix durable et de prospérité commune. Afin d'établir et de maintenir un ordre maritime international harmonieux, nous préconisons ce qui suit :

Premièrement, l'exploitation rationnelle des océans et leur protection scientifique doivent aller de pair. Tout en travaillant à une exploitation durable des océans pour le bien-être de l'humanité, nous devons renforcer leur protection afin de réaliser l'harmonie entre l'homme et les océans.

Deuxièmement, il faut veiller à un partage équitable des intérêts maritimes et de la responsabilité de protection. Il faut surtout tenir compte des réalités nationales et des préoccupations des pays en développement, et notamment celles des PMA et des petits pays insulaires en développement.

Troisièmement, il convient de maintenir un équilibre entre les droits des États côtiers et l'intérêt général de la communauté internationale. Il importe de délimiter scientifiquement et raisonnablement les limites extérieures des plateaux continentaux au-delà de 200 milles, et de protéger, en garantissant les droits dont jouissent les pays littoraux en vertu du droit international, les fonds marins internationaux, patrimoine commun de l'humanité tout entière.

Quatrièmement, il faut préserver l'ordre juridique maritime international basé sur la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. La Convention, fondement important pour régler les nouveaux problèmes et affronter les nouveaux défis dans le domaine maritime, constitue la base juridique sur laquelle repose l'ordre maritime contemporain. La communauté internationale doit agir de telle sorte que l'intégralité et l'autorité de la Convention soient effectivement sauvegardées.

 Recommander à    Imprimer

L'adresse: 2 Chao Yang Men Nan Da Jie,Arrondissement Chao Yang, Pékin Code Postal 100701 Numéro de Téléphone:86-10-65961114