Le 26 novembre 2021, le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a participé par liaison vidéo à la 18e réunion des Ministres des Affaires étrangères Chine-Russie-Inde.
Wang Yi a indiqué que la Chine, la Russie et l’Inde, en tant que grands pays ayant une influence mondiale et économies émergentes les plus représentatives, partageaient des intérêts communs et des positions similaires dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans le monde, et assumaient des missions et des responsabilités importantes. Face aux grands changements jamais vus depuis un siècle, les choix faits par les trois pays touchent non seulement à leurs intérêts respectifs, mais auront aussi un impact sur la direction du progrès de l’humanité.
Wang Yi a indiqué que la résolution de la sixième session plénière du 19e Comité central du Parti communiste chinois (PCC) soulignait clairement que le PCC a le monde à l’esprit, accorde toujours une attention à l’avenir de l’humanité dans une perspective mondiale, et comprend et gère correctement ses relations avec le monde extérieur à la lumière de la tendance générale du développement de l’humanité, de la situation générale des changements mondiaux et de l’histoire générale du développement de la Chine. La Chine est disposée à travailler avec la Russie et l’Inde pour continuer de faire valoir l’esprit d’ouverture, de solidarité, de confiance et de coopération entre la Chine, la Russie et l’Inde, faire preuve de sens des responsabilités en tant que grands pays, jouer un rôle de premier plan, et envoyer au monde des signaux positifs en faveur de la pratique du véritable multilatéralisme, de la promotion de la démocratisation des relations internationales, de la lutte solidaire contre le virus, de la stimulation de la reprise économique, et du maintien conjoint de la paix et de la stabilité mondiales, afin d’offrir des solutions Chine-Russie-Inde et d’apporter leur part de contribution à un monde plein d’incertitudes.
Wang Yi a avancé cinq suggestions pour promouvoir davantage la coopération Chine-Russie-Inde.
Premièrement, pratiquer le véritable multilatéralisme. La Chine, la Russie et l’Inde doivent porter haut levé l’étendard de la paix, du développement, de la coopération et du gagnant-gagnant, et s’opposer à toutes les formes de jeu à somme nulle et aux tentatives de la « nouvelle Guerre froide ». Elles doivent défendre le principe de gouvernance mondiale dit d’« amples consultations, contribution conjointe et bénéfices partagés », et œuvrer à un ordre politique et économique international plus juste et plus raisonnable. Les trois pays doivent conduire la communauté internationale à renforcer la solidarité et la confiance mutuelle, et à construire un nouveau type de relations internationales fondé sur le respect mutuel, l’équité et la justice, et la coopération gagnant-gagnant. Les trois pays doivent s’efforcer de tracer une nouvelle voie pour les échanges interétatiques caractérisée par le dialogue et le partenariat plutôt que la confrontation et l’alliance, afin de construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.
Deuxièmement, respecter les droits et intérêts légitimes de tous les pays et le choix indépendant de la voie de développement. Le « Sommet pour la démocratie » initié par les États-Unis trace des lignes selon les normes d’un seul pays et crée la division et la confrontation, et ne fera qu’apporter une énergie négative au monde. Les États-Unis se posent en leader mondial et exigent que tous les pays suivent leur exemple, ce qui est contraire au processus de démocratisation des relations internationales. La pratique de la démocratie varie d’un pays à l’autre en fonction de leurs propres situations nationales, et ne peut être résumée en un seul modèle ou une seule norme. Les besoins et les aspirations de la population d’un pays sont le point de départ et l’objectif ultime de la démocratie. La Chine, la Russie et l’Inde ont tracé des voies de développement adaptées à leurs propres conditions nationales. Les trois pays ont la responsabilité d’établir un « concept de démocratie » correct dans le monde, de sortir des « pièges démocratiques » de certains pays et de s’opposer à l’ingérence dans les affaires intérieures d’autrui au nom de la démocratie.
Troisièmement, renforcer la coopération mondiale dans la lutte contre la pandémie. La Chine, la Russie et l’Inde doivent continuer de se soutenir mutuellement dans leurs efforts visant à lutter contre la pandémie, partager les informations sur la COVID-19 et l’expérience acquise dans la lutte contre le virus, renforcer la prévention et le contrôle conjoints, minimiser le risque de propagation transfrontalière et mener une coopération pragmatique dans des domaines tels que les moyens de détection, la recherche, le développement et la production de médicaments et de vaccins, et la reconnaissance mutuelle des normes. Elles doivent adhérer au traçage des origines du virus fondé sur la science, s’opposer à la politisation de la science et à l’instrumentalisation du traçage, distribuer de manière équitable et raisonnable les vaccins en tant que bien public mondial, et améliorer l’accessibilité et l’abordabilité des vaccins dans les pays en développement, afin de construire ensemble une communauté de santé pour tous.
Quatrièmement, promouvoir la reprise économique dans l’après-COVID-19. Nous devons renforcer la coordination des politiques macroéconomiques, favoriser la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, maintenir la stabilité et la fluidité de la chaîne industrielle, encourager la circulation ordonnée des facteurs des ressources, et rejeter toute pratique discriminatoire ou exclusive. Les principaux pays développés doivent adopter des politiques économiques et financières responsables et éviter des retombées négatives sur les pays en développement. La Chine espère que la Russie et l’Inde adhéreront à l’Initiative pour le Développement Mondial dans le but de contribuer à accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et à réaliser un développement mondial plus fort, plus vert et plus sain.
Cinquièmement, répondre aux questions brûlantes par le dialogue et les consultations. Nous devons adopter une attitude d’égalité et de respect pour guider activement les diverses parties et tous les groupes ethniques de l’Afghanistan et en même temps exhorter les États-Unis et d’autres pays occidentaux à assumer effectivement des responsabilités pour fournir de l’aide humanitaire à l’Afghanistan. Nous devons encourager la communauté internationale à établir un front uni contre le terrorisme, et ne devrons en aucun cas laisser l’Afghanistan redevenir un foyer, un abri et une source de forces terroristes. Nous devons continuer de participer de manière constructive au processus de règlement politique et diplomatique de la question du nucléaire iranien et travailler à remettre le Plan d’action global commun sur les bons rails dans les meilleurs délais.
Sergueï Lavrov et Subrahmanyam Jaishankar ont estimé que le renforcement de la solidarité et de la coopération entre les trois pays était inhérent à la construction d’un monde multipolaire et avait joué un rôle positif dans la promotion de la paix et de la stabilité du monde. Ils ont dit que les trois pays devraient défendre fermement le rôle central des Nations Unies et le principe de l’égalité de la souveraineté, et soutenir un multilatéralisme véritable et efficace. Dans les circonstances actuelles, les trois pays doivent renforcer la coordination, parler d’une seule voix, libérer le potentiel de la coopération entre les trois pays et répondre ensemble aux défis planétaires tels que la pandémie, le changement climatique et le terrorisme. La Russie et l’Inde soutiennent la Chine dans sa présidence tournante l’année prochaine, et entendent travailler avec la Chine pour profiter du 20e anniversaire de l’organisation de la réunion tripartite afin d’améliorer davantage le niveau et l’influence de la coopération Chine-Russie-Inde.
Sergueï Lavrov a également souligné que la soi-disant région Indo-Pacifique libre et ouverte n’était pas un partenariat égal. La tradition dans l’Indo-Pacifique est l’inclusivité et l’harmonie et il faut défendre et promouvoir la diversité de la région. La création de « petits clans » relève d’une mentalité typique de la Guerre froide et vise à saper l’équilibre stratégique régionale, et les trois pays doivent y faire face ensemble.
Les trois pays ont publié un communiqué conjoint à l’issue de la réunion.
