― Intervention de M. Wang Yi
Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères
de la République populaire de Chine
au Sommet des Chefs d’État
sur la sécheresse et la gestion durable des terres
Excellence Monsieur le Président Alassane Ouattara,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C’est un grand plaisir pour moi de participer, en tant que représentant spécial du Président Xi Jinping, à ce Sommet des Chefs d’État sur la sécheresse et la gestion durable des terres. Merci, Excellence Monsieur le Président, pour votre invitation. En cette année qui marque le 30e anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement tenue à Rio de Janeiro, nos présents travaux sur la lutte contre la sécheresse et la désertification revêtent une grande importance tant pour le développement et le redressement de l’Afrique que pour le développement durable dans le monde entier.
La terre étant la base matérielle pour la survie et le développement de l’humanité, la sécheresse et la désertification constituent une menace réelle pour le développement régional sur les plans économique et social. La lutte mondiale contre la désertification pendant les 30 dernières années a permis de réaliser des progrès encourageants. Mais nous sommes encore loin de réaliser l’objectif de neutralité en matière de dégradation des terres et les autres objectifs mondiaux de développement durable. Depuis l’éclatement de la COVID-19, les pays en développement, confrontés à de sérieux défis en matière d’économie et de bien-être social, ont de lourdes tâches pour assurer de manière coordonnée le développement et la protection de l’environnement. Mettre fin au cercle vicieux entre la pauvreté et la désertification et réaliser véritablement la coexistence en harmonie entre l’homme et la nature appellent une coopération énergique et une solution efficace de la part de la communauté internationale. À cet égard, la Chine avance une proposition en trois points :
Premièrement, nous devons renforcer effectivement la coopération internationale. Les questions environnementales constituent un défi planétaire qui doit être relevé à travers la solidarité entre tous les pays. Les pays en développement, notamment les pays africains, sont exposés à des problèmes de sécheresse et de désertification plus graves. La communauté internationale a le devoir de leur tendre la main. La Chine soutient l’adoption de l’Appel d’Abidjan lors du Sommet et appelle les pays développés à honorer leurs engagements en fournissant aux pays en développement un soutien financier et technologique agissant. Les institutions de l’ONU, le G20 et d’autres mécanismes importants doivent également y accorder une attention et un soutien accrus.
Deuxièmement, nous devons promouvoir avec détermination le développement vert. Lutter contre la désertification a pour but d’éradiquer la pauvreté et d’enrichir la population. Nous devons nous engager dans une nouvelle voie de développement qui concilie la croissance économique et la restauration écologique. L’année dernière, le Président Xi Jinping a avancé l’Initiative pour le Développement mondial qui a pour vocation de promouvoir un développement mondial plus fort, plus vert et plus sain, afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. La sécurité alimentaire, la gouvernance climatique et le développement vert sont les domaines de coopération prioritaires, et l’atténuation de la sécheresse et la réalisation d’une gestion durable des terres sont des objectifs évidents à atteindre. La Chine invite toutes les parties à prendre une part active à l’Initiative pour écrire ensemble un nouveau chapitre du développement vert dans le monde post-COVID-19.
Troisièmement, nous devons parfaire effectivement les règles internationales. La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification est le canal principal et une plateforme importante pour la lutte contre la sécheresse et la désertification dans le monde. Elle doit répondre activement à la question de la sécheresse qui préoccupe les pays africains, contribuer à parfaire les règles en matière de lutte contre la sécheresse et permettre de construire un système de lutte contre la désertification qui soit équitable et raisonnable. Il faut, dans l’élaboration des règles concernées, accorder une importance identique au changement climatique, à la biodiversité et à la lutte contre la désertification, et coordonner les travaux dans ces trois domaines pour créer une synergie.
Mesdames et Messieurs,
Lutter contre la sécheresse et la désertification profite non seulement à notre génération, mais aussi aux générations futures. Sous la ferme direction du Président Xi Jinping, la Chine se guide sur le nouveau concept de développement, fait avancer la construction de la civilisation écologique et poursuit la vision selon laquelle « les eaux limpides et les montagnes vertes valent leur pesant d’or ». Depuis des décennies, la Chine a réalisé par des efforts concrets la transformation historique passant de l’« avancée du désert au détriment de l’homme » à l’« avancée de l’espace vert au détriment du désert », et a atteint en premier l’objectif de la neutralité en matière de dégradation des terres. Elle a créé à Saihanba la plus vaste forêt artificielle au monde et initié le modèle chinois de valorisation du désert à Kubuqi. En même temps, nous avons développé activement la coopération internationale et construit avec les Nations Unies le Centre international de formation sur la lutte contre la désertification et le Centre international de gestion des connaissances sur la lutte contre la désertification pour partager sans réserve nos expériences avec la communauté internationale.
La Chine est aux côtés des pays et peuples africains touchés par la sécheresse et la désertification. Le paysage mondial du développement durable ne serait jamais complet sans le vaste continent africain. Les succès dans la lutte contre la désertification en Afrique contribueront de manière agissante à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies. La Chine travaille ensemble avec les pays africains à promouvoir la construction d’une Afrique verte en poursuivant la coopération verte dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et à travers le Forum sur la Coopération sino-africaine et la coopération Sud-Sud. Le mois dernier, nous avons tenu un symposium international pour soutenir le développement de la Grande Muraille Verte à l’adresse des experts africains de la sylviculture. Dans l’avenir, la Chine continuera de mettre en œuvre énergiquement les « neuf programmes » de coopération sino-africaine dont le programme pour le développement vert, ainsi que la Déclaration sur la coopération sino-africaine de lutte contre le changement climatique, pour aider l’Afrique à renforcer ses capacités de gouvernance environnementale et à promouvoir le développement économique et social.
Mesdames et Messieurs,
Comme le dit un adage chinois : « Les herbes et les arbres font la richesse du pays. » Travaillons ensemble à mieux lutter contre la sécheresse et la désertification et à réaliser le développement durable pour l’avènement d’un monde plus propre et plus beau.
Pour terminer, je souhaite plein succès à la conférence.
