—Allocution de M. Qin Gang
Ministre des Affaires étrangères
de la République populaire de Chine
au segment de haut niveau de la 52e session
du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies
27 février 2023
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
En octobre 2022, le XXe Congrès national du Parti communiste chinois s’est tenu avec succès et a tracé des perspectives grandioses de la promotion du grand renouveau de la nation chinoise par la modernisation à la chinoise. La modernisation à la chinoise offre un plus grand choix aux pays en développement dans leur marche vers la modernisation, et une solution chinoise à l’humanité en quête de meilleurs systèmes sociaux.
Le processus de modernisation à la chinoise est aussi celui de promotion constante de la cause des droits de l’homme. Comme l’a indiqué le Président Xi Jinping, la Chine poursuivra la voie chinoise de développement des droits de l’homme, participera activement à la gouvernance mondiale des droits de l’homme et promouvra sur tous les plans la cause des droits de l’homme. Nous avons obtenu des accomplissements historiques dans le développement des droits de l’homme. C’est essentiellement parce que la Chine s’est frayé une voie en phase avec notre époque et adaptée aux réalités nationales. Cette voie, elle la suivra inlassablement.
Nous estimons que le droit des 1,4 milliard de Chinois à une vie heureuse est le plus grand droit de l’homme. Leurs intérêts fondamentaux étant le point de départ et l’objectif final de tout notre travail, nous œuvrons à ce que l’ensemble du peuple chinois soit le principal acteur, promoteur et bénéficiaire de la cause des droits de l’homme, et que son sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité soit sans cesse renforcé.
Nous avons remporté une victoire historique dans l’éradication de la pauvreté absolue et parachevé dans toute la Chine l’édification intégrale d’une société de moyenne aisance. Nous avons établi les plus grands systèmes d’éducation, de protection sociale et de santé au monde. Nous avons travaillé à appliquer sur tous les plans la nouvelle vision du développement, à promouvoir un développement de haute qualité et à bâtir une nouvelle dynamique de développement, en vue de la prospérité commune de toute la population.
Nous avons érigé en principe constitutionnel le respect et la garantie des droits de l’homme par l’État, et travaillé à faire progresser l’état de droit dans toutes les dimensions, à accroître le niveau de la garantie juridique des droits de l’homme et à préserver l’équité et la justice sociales. Nous avons poursuivi l’effort pour développer la démocratie du peuple dans tout le processus, et le peuple chinois jouit de droits démocratiques plus larges, plus substantiels et plus complets.
Nous œuvrons à faire rayonner les valeurs communes de l’humanité que sont la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté, et à porter le véritable multilatéralisme. Nous avons participé en profondeur aux affaires des droits de l’homme au sein des Nations Unies, rempli scrupuleusement nos obligations internationales à cet égard, avancé activement des propositions et initiatives chinoises, et engagé des dialogues et coopérations constructifs avec le Haut-Commissaire aux droits de l’homme et différents pays, de sorte à promouvoir la réforme et la construction du système de gouvernance mondiale des droits de l’homme.
Chers Collègues,
Il y a 75 ans, la Déclaration universelle des droits de l’homme est née des cendres de la Seconde Guerre mondiale. Affirmant le respect et la protection des droits fondamentaux de l’homme, ce document constitue un jalon dans la promotion internationale des droits de l’homme. Il y a 30 ans, la Déclaration et le Programme d’action de Vienne ont affirmé le principe de traiter sur un pied d’égalité les droits de l’homme, et l’idée de promouvoir les droits de l’homme par le développement et la coopération est de plus en plus ancrée dans les esprits.
Aujourd’hui, la COVID-19 persiste, l’économie mondiale fait face à des risques de récession, les crises alimentaire et énergétique, la rupture de chaînes industrielles et d’approvisionnement, le changement climatique ainsi que d’autres questions planétaires s’additionnent. Le développement des droits de l’homme dans le monde est confronté à de sérieux défis. Face aux nouvelles conditions et aux nouvelles missions, nous devons réfléchir sérieusement : Comment mieux promouvoir et protéger les droits de l’homme ? Comment renforcer et améliorer la gouvernance mondiale des droits de l’homme ? Pour répondre à ces questions, la Chine avance les propositions suivantes :
— Nous devons suivre une voie de développement des droits de l’homme adaptée aux conditions nationales de chaque pays. L’accès de tous aux droits de l’homme est l’aspiration commune de toute l’humanité. Mais en même temps, les pays diffèrent en termes d’histoire, de tradition culturelle, de conditions spécifiques et de besoins de la population. Il n’existe donc pas un mode unifié de protection des droits de l’homme. Le droit de chaque pays de choisir en toute indépendance sa voie de développement des droits de l’homme doit absolument être respecté. Copier mécaniquement les modes des autres n’aboutit pas. Imposer son mode à autrui ne fera que du mal.
— Nous devons promouvoir et protéger les droits de l’homme sur tous les plans. Les droits de l’homme sont indivisibles. Les droits à l’existence et au développement sont les droits de l’homme fondamentaux primordiaux. Il faut accorder la même importance aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels, et les promouvoir de manière systématique. Tous les hommes naissent égaux. Tous les pays sont membres égaux de la communauté internationale. Il faut attacher plus d’importance aux défis posés aux pays en développement et plus d’attention à leurs revendications en matière de droits de l’homme. Les mesures coercitives unilatérales vont à l’encontre du droit international, violent les droits de l’homme fondamentaux des peuples des pays concernés, et doivent être levées immédiatement et sans condition.
— Nous devons défendre l’équité et la justice internationales. Promouvoir un développement sain de la cause internationale des droits de l’homme exige la solidarité et non la division, la coopération et non la confrontation. Aucun pays n’est qualifié pour être « arbitre » des droits de l’homme, et les droits de l’homme ne peuvent servir de prétexte pour justifier les tentatives de s’ingérer dans les affaires intérieures ou d’endiguer le développement des autres pays. Les pays doivent tous observer scrupuleusement les buts et principes de la Charte des Nations Unies et développer, sur un pied d’égalité et dans le respect mutuel, des échanges et coopérations au sujet des droits de l’homme. Ils doivent s’opposer ensemble à ce que certains pays politisent les questions des droits de l’homme ou les utilisent comme une arme ou un outil, ou encore se comportent partout en « donneurs de leçons » sur les droits de l’homme et critiquent les autres à tort et à travers, alors qu’ils ferment les yeux devant les graves problèmes des droits de l’homme sur leur sol et sont incapables de les régler.
— Nous devons poursuivre le dialogue et la coopération. Le Conseil des droits de l’homme doit être une scène de dialogue et de coopération constructifs, et non une arène de manipulation politique et de confrontation des blocs. Il doit suivre le principe du rôle prépondérant des États membres des Nations Unies. Les organes conventionnels et les procédures spéciales doivent agir dans le strict respect de leurs mandats et établir des ponts de communication entre les États membres. Ce n’est qu’en poursuivant les principes d’impartialité, d’objectivité, de non-sélectivité et de non-politisation que le système onusien des droits de l’homme peut bien fonctionner et injecter constamment de l’énergie positive au développement de la cause internationale des droits de l’homme.
Chers Collègues,
La Chine est un pays multiethnique unifié. Les 56 ethnies, unies dans la diversité et l’harmonie comme les graines d’une grenade, forment une communauté nationale chinoise solidaire. Certaines forces aux desseins inavoués s’obstinent à faire du tapage autour des affaires liées au Xinjiang et au Tibet de la Chine, et cherchent par là à attaquer et à calomnier la Chine et à entraver son développement. Nous nous y opposons fermement. Nous serons heureux d’accueillir en Chine les personnalités sans préjugés de tous les pays pour qu’elles voient les faits et connaissent la vérité de leurs propres yeux.
Depuis l’application de la Loi sur la sauvegarde de la sécurité nationale à Hong Kong, la région jouit d’une position davantage consolidée en tant que centre international de finance, de transports maritimes et de commerce, et reste au premier rang dans les classements internationaux des indices en matière, entre autres, d’état de droit, de sécurité et de climat d’affaires, et tous les droits et libertés légaux de ses habitants sont mieux garantis. Hong Kong se trouve à une nouvelle phase pour passer du rétablissement de l’ordre à la prospérité. Nous continuerons d’appliquer résolument, intégralement et fidèlement le principe d’« un pays, deux systèmes », de défendre fermement la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement du pays et de maintenir la prospérité et la stabilité à Hong Kong. Hong Kong aura certainement un avenir encore plus radieux !
La planète Terre est le seul foyer pour la survie de l’humanité. La décision du gouvernement japonais de déverser dans la mer les eaux contaminées issues de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima touche à la sécurité écologique et environnementale du monde et au droit à la santé de tous les peuples. Actuellement, le volume des eaux contaminées que le Japon envisage de déverser s’élève à plus de 1,3 million de tonnes, avec plus de 60 radionucléides dont certains ne peuvent pas encore être éliminés et traités avec une technologie universellement reconnue efficace. Selon des estimations, le rejet prendra jusqu’à 30 ans. Et dix ans après le début du rejet, ces radionucléides, emportés par les courants marins au large de Fukushima, les plus puissants au monde, gagneront les océans du monde entier. Ce n’est pas qu’une affaire privée du Japon. Les pays doivent tous exhorter le Japon à regarder en face les préoccupations légitimes de la communauté internationale, à s’acquitter de ses obligations internationales et à traiter les eaux contaminées de manière ouverte, transparente, scientifique et sûre.
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Dans la nouvelle année, nous entendons travailler main dans la main avec toutes les parties pour promouvoir ensemble la cause internationale de la protection des droits de l’homme et bâtir une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.
Pour terminer, je souhaite des résultats encourageants à la présente session du Conseil des droits de l’homme.
Je vous remercie.