Conférence de presse du 16 mars 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-03-16 17:55

CCTV : Selon des reportages, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les États-Unis disposaient de centaines de laboratoires biologiques militaires à travers le monde, dont près de 30 en Ukraine, qui « présentent des dangers mortels pour un très grand nombre de civils ». « Et beaucoup ont été installés dans un certain nombre d’anciens pays soviétiques, précisément le long du périmètre des frontières de la Russie, ainsi que sur les frontières de la Chine, et sur les frontières des autres pays de la région ». La Russie exigera que ce problème soit examiné par tous les pays parties à la Convention sur les armes biologiques, et redoublera d’efforts pour que les États-Unis cessent de bloquer l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention. La partie chinoise soutient-elle la demande de la Russie ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note des remarques du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La sécurité biologique concerne l’intérêt commun de toute l’humanité. Les États-Unis ont l’obligation de respecter la Convention sur les armes biologiques et d’apporter des éclaircissements sur les questions qui préoccupent la communauté internationale. En fait, la communauté internationale est depuis longtemps très préoccupée par les activités militaires biologiques menées par les États-Unis sur leur territoire et à l’étranger. Il ne s’agit pas d’un problème limité aux laboratoires américains en Ukraine, ni d’un nouveau problème causé par la situation actuelle. 

Nous nous félicitons de l’évaluation conjointe par la communauté internationale des documents révélés par la Russie dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques et de l’ONU. Dans le même temps, les éclaircissements américains seront également entendus de manière équitable et juste. La communauté internationale peut saisir cette occasion pour relancer le processus de négociation en vue de l’établissement d’un mécanisme de vérification. Une fois de plus, nous appelons les États-Unis à modifier leur position consistant à s’opposer seuls à l’établissement d’un tel mécanisme de vérification. Cela contribuera à restaurer la confiance de la communauté internationale dans le respect par les États-Unis de leurs obligations internationales et sera également propice à l’amélioration de la biosécurité mondiale.

AFP : Selon le communiqué de presse au sujet de la conversation téléphonique entre le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares, la Chine ne veut pas être affectée par les sanctions occidentales contre la Russie. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur ce que signifie « affectée » dans ce contexte ? Le ministre des Affaires étrangères a-t-il mis en garde les pays contre l’imposition de nouvelles sanctions à la Chine ? Voulait-il dire que la Chine s’oppose à tout effet indirect des sanctions actuelles sur sa propre économie ou voulait-il dire autre chose ?

Zhao Lijian : Nous avons publié le communiqué de presse à ce sujet. La position de la Chine concernant l’opposition aux sanctions est claire. Ces derniers temps, les États-Unis ont fait de nombreuses remarques provocatrices sur la Chine. Par exemple, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré que la Chine devra faire face à des conséquences importantes si elle soutient « l’invasion » de la Russie. Elle a également déclaré que la Chine et la Russie ne représentent que 15 à 20 % de l’économie mondiale. Les pays du G7 en représentent plus de 50 %. Même si la Chine ignore les avertissements américains et aide la Russie à faire face à l’impact des sanctions, les États-Unis disposent encore d’une série d’outils, en coordination avec leurs partenaires européens.

Les remarques de la partie américaine constituent une intimidation et une coercition flagrantes et exposent la mentalité de la guerre froide et de la confrontation des blocs profondément ancrée du gouvernement américain. Elles représentent un autre produit de la philosophie américaine consistant à faire les choses « en position de force ».

Sur la question de l’Ukraine, la Chine a porté un jugement indépendant et a exposé sa proposition selon la réalité des faits, de manière objective et juste. La Chine a appelé au dialogue et à la négociation, œuvré à la désescalade de la situation et mis en avant l’initiative chinoise pour résoudre la crise actuelle. Toute désinformation qui rejette les efforts de la Chine, déforme ses intentions et la salit avec des mensonges est irresponsable et immorale.

Je tiens à réaffirmer que les sanctions ne sont jamais un moyen efficace de résoudre les problèmes. La Chine s’oppose à toutes les formes de sanctions unilatérales et à la « juridiction au bras long » des États-Unis. Nous défendrons résolument les droits et intérêts légitimes des entreprises et des individus chinois. Manier le bâton des sanctions tout en cherchant le soutien et la coopération de la Chine ne fonctionnera tout simplement pas. Nous exhortons les États-Unis à ne pas porter atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine sous quelque forme que ce soit. Si les États-Unis n’en font qu’à leur tête, la Chine prendra certainement des contre-mesures énergiques.

Bloomberg : L’ambassadeur de Chine aux États-Unis, Qin Gang, a déclaré hier dans une tribune que la Chine n’avait aucune connaissance préalable de l’opération militaire russe et qu’elle aurait essayé de l’empêcher. Comment la Chine voit-elle la décision de la Russie de ne pas l’informer d’un événement aussi important pour la stabilité mondiale ? Cela est-il cohérent avec le partenariat que le président Xi Jinping a réaffirmé le mois dernier avec Vladimir Poutine ?

Zhao Lijian : Je pense que l’ambassadeur Qin Gang a exprimé la position de la Chine de manière suffisamment claire dans son article. En tant que pays souverain, la Russie a le droit de prendre ses propres décisions. Il n’y a pas de lien nécessaire entre cela et les relations Chine-Russie.

Beijing Youth Daily : Il a été rapporté que le 15 mars, le représentant chinois a exprimé ses inquiétudes concernant la violation des droits de l’enfant aux États-Unis lors du dialogue interactif avec la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants au cours de la 49e session du Conseil des droits de l’homme. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La violation prolongée des droits de l’enfant aux États-Unis est triste et inquiétante. Les statistiques montrent que le gouvernement américain a détenu pas moins de 45 000 enfants migrants illégaux en 2021. Au cours des dernières années, sur les 266 000 enfants migrants détenus par les États-Unis, 25 000 ont été détenus pendant plus de 100 jours. Les centres de détention concernés sont gérés de manière chaotique et sont fréquemment le théâtre de mauvais traitements, de travail forcé et d’autres violations des droits de l’homme. Les enfants détenus souffrent de graves traumatismes physiques et mentaux. Il est encore plus déchirant d’apprendre que le gouvernement américain a séparé de force les enfants migrants détenus de leurs parents, ce qui a entraîné la séparation familiale de nombreux migrants. Beaucoup d’enfants ne sont pas encore réunis avec leurs parents. 

En outre, de nombreux enfants ont été victimes de fusillades sur les campus en raison de la prolifération des armes à feu aux États-Unis. Une étude concernée révèle que la violence par arme à feu a augmenté de plus de 30 % aux États-Unis pendant la pandémie de COVID-19 et que le nombre d’enfants admis dans les hôpitaux pour des blessures par balle a grimpé en flèche. Aux États-Unis, en 2021, 44 750 personnes ont été tuées par balle, dont 1 533 adolescents et enfants de moins de 17 ans, et 40 359 personnes ont été blessées par balle, dont 4 107 adolescents et enfants de moins de 17 ans. 

Nous disons souvent que les enfants sont comme des fleurs délicates qui doivent être entretenues avec soin et nourries par le soleil et la rosée. En regardant ces enfants dont les droits ont été violés aux États-Unis, on ne peut s’empêcher de se demander si les enfants américains ont leurs « droits de l’homme » et leur « liberté » protégés.

Agence de presse Yonhap : Selon des reportages, la RPDC a lancé un missile balistique aujourd’hui. Il s’agit du 10e lancement cette année. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : La Chine a pris note des reportages concernés. Je ne suis pas au courant de la situation spécifique pour le moment. La position de la Chine sur cette question est cohérente et claire. La Chine espère que la paix et la stabilité seront maintenues sur la péninsule coréenne et soutient que toutes les parties doivent travailler activement à la promotion des pourparlers de paix et faire preuve de retenue.

Reuters : En réponse aux affirmations de responsables américains selon lesquelles la Russie aurait envoyé des demandes de matériel militaire à la Chine, la Chine a répondu en qualifiant ces affirmations de désinformation. L’ambassadeur Qin Gang a publié une tribune dans le Washington Post dans laquelle il a également exposé la position de la Chine sur cette question. Je me demandais si, à l’avenir, la Chine allait utiliser d’autres méthodes pour convaincre les pays, en particulier les partenaires avec lesquels elle entretient des relations de coopération, qu’elle n’envisage pas d’envoyer du matériel militaire à la Russie ? Va-t-elle multiplier les actions diplomatiques de ce type ?

Zhao Lijian : Je voudrais citer un dicton chinois qui dit : « Certaines personnes mentent sans faire de brouillon au préalable. » Certains responsables américains diffusent de tels mensonges sous couvert d’anonymat. Pourquoi sont-ils trop timides pour rendre leur nom public ?

Pour ce qui est de votre question, nous avons exposé la position de la Chine à de nombreuses reprises. Tout à l’heure, j’ai également répondu aux remarques provocatrices des États-Unis. Nous avons exprimé notre position sur le développement des relations Chine-Russie à de multiples occasions. Ce n’est pas la peine de la répéter ici.

TASS : Des responsables du Ministère russe des Affaires étrangères ont déclaré à l’agence TASS l’autre jour que, tout en avertissant la Russie de ne pas utiliser d’armes biochimiques en Ukraine, les États-Unis se dérobent en fait à leurs responsabilités pour leurs propres activités biochimiques en Ukraine et dissimulent une action provocatrice à grande échelle que les États-Unis et l’Ukraine préparent. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire sur le comportement des États-Unis consistant à se dérober à leurs responsabilités ?

Zhao Lijian : Comme je viens de le dire, la communauté internationale est depuis longtemps très préoccupée par les activités militaires biologiques des États-Unis. D’après les informations fournies par les États-Unis, le pays possède 336 laboratoires dans 30 pays. Il ne s’agit pas d’une question limitée aux laboratoires américains en Ukraine, ni d’une nouvelle question née de la situation actuelle. Les États-Unis ont l’obligation de respecter la Convention sur les armes biologiques et de clarifier ce qu’ils font, face aux préoccupations de la communauté internationale. Ils ne pourront pas s’en sortir en détournant l’attention.

Pendant des décennies, les États-Unis ont accusé pour un rien d’autres pays de ne pas respecter la Convention et ont exigé des autres qu’ils acceptent les vérifications, ce qui leur a permis de lancer des opérations militaires et d’imposer des sanctions. Pourquoi les États-Unis s’exemptent-ils des vérifications et tentent-ils de convaincre les autres en affirmant simplement qu’ils respectent la Convention ? En outre, les États-Unis peuvent difficilement gagner la confiance de la communauté internationale avec leur niveau de crédibilité. Nous nous souvenons encore que quelqu’un a décidé d’envahir illégalement l’Irak avec un flacon de détergent à la main. 

Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à agir de manière responsable, à donner des éclaircissements complets sur leurs activités militaires biologiques et à cesser de s’opposer seuls à l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques. Cela aidera à restaurer la confiance de la communauté internationale dans le respect par les États-Unis de leurs obligations internationales et à améliorer la sécurité biologique mondiale.

AFP : Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré hier que l’Ukraine devait accepter de ne pas devenir membre de l’OTAN. Vous savez certainement que la Russie a cité la menace de l’expansion de l’OTAN comme une raison de son invasion de l’Ukraine. Quel est le commentaire du Ministère des Affaires étrangères sur cette déclaration du président Zelenskyy ?

Zhao Lijian : La partie chinoise a pris note des remarques du président Zelenskyy. Nous encourageons toutes les parties concernées à engager un dialogue sur un pied d’égalité, à faire face aux différends et aux problèmes accumulés au fil des ans, à prendre au sérieux l’impact négatif des cycles consécutifs d’expansion de l’OTAN vers l’est sur l’environnement de sécurité de la Russie, et à travailler à la construction d’un mécanisme de sécurité européen équilibré, efficace et durable, conformément au principe de sécurité indivisible.

Reuters : Hier, l’ambassadeur de Chine en Ukraine a eu une réunion avec des responsables locaux de l’Ukraine. Nous nous demandions si le Ministère des Affaires étrangères avait un commentaire à faire sur la déclaration de l’ambassadeur selon laquelle la Chine apporterait son aide à l’Ukraine.

Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant de l’information que vous avez mentionnée. La position de la Chine sur le développement des relations Chine-Ukraine est cohérente et claire. 

AFP : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi aurait prévu de se rendre en Inde dans le courant du mois. La partie chinoise est-elle en mesure de confirmer ces plans ? Et pourriez-vous donner plus de détails sur les sujets qui seront abordés ? 

Zhao Lijian : Nous publierons des informations en temps utile, le cas échéant. 

Macau Monthly : Le porte-parole du Département d’État américain a déclaré l’autre jour que le principe de base de l’ordre international, selon lequel « les grands pays ne peuvent pas intimider les petits pays », a été violé dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : Quelle ironie pour les États-Unis de dire « les grands pays ne peuvent pas intimider les petits pays ». Si les États-Unis réfléchissent à ce qu’ils ont fait à Cuba et au Panama dans les années 1960, à la Grenade dans les années 1980, à la Yougoslavie dans les années 1990, à l’Afghanistan et à l’Irak au début de ce siècle, et à la Syrie et à la Libye par la suite, ils constateront qu’il s’agit d’exemples classiques de grands pays qui intimident les petits pays. Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas dit un mot sur ces faits ? Les États-Unis devraient bien porter l’étiquette des grands qui intimident les petits.

La solution à la crise ukrainienne réside dans le dialogue et la négociation, plutôt que dans un « ordre fondé sur des règles » défini unilatéralement selon ses propres normes, et encore moins dans le fait de contraindre les autres à choisir leur camp et de créer l’effet paralysant de la division des pays entre amis et ennemis.

Le monde a besoin de paix, pas de guerre ; il appelle à la justice, pas à l’hégémonie ; il aspire à la coopération, pas à la confrontation. C’est ce qu’espère la grande majorité des pays du monde. Dans le monde, il n’y a qu’un seul système international, celui centré sur les Nations unies, qu’un seul ordre international, celui fondé sur le droit international, qu’un seul ensemble de règles fondamentales régissant les relations internationales, celui basé sur les buts et principes de la Charte des Nations unies. Si les États-Unis souhaitent sincèrement apaiser la situation en Ukraine, ils devraient se tenir du côté de la paix et de la justice, comme le font la plupart des pays dans le monde.

Reuters : Le service américain des douanes et de la protection des frontières a déclaré mardi que, depuis le 14 mars, il avait retenu des marchandises du géant chinois des vêtements de sport Li Ning dans tous les ports américains, affirmant qu’une enquête qu’il avait menée avait révélé la présence de travailleurs de la RPDC dans la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise. Le Ministère des Affaires étrangères est-il au courant et a-t-il des commentaires à faire ?

Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant de la situation que vous avez mentionnée. La Chine s’oppose fermement à toutes les formes de « juridiction au bras long » et aux sanctions unilatérales.

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