Conférence de presse du 31 mai 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-05-31 18:30

AFP : Hier, le président Xi Jinping a eu une réunion avec John Lee, le chef de l’exécutif élu de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong. Selon les reportages, le président Xi a déclaré que le nouveau gouvernement de la RAS de Hong Kong « apportera de nouveaux changements ». À quoi font référence exactement ces « nouveaux changements » ?

Zhao Lijian : Le communiqué de presse au sujet de la rencontre entre le président Xi et le chef de l’exécutif élu de la Région administrative spéciale de Hong Kong, John Lee, a été publié. Vous devriez poser cette question à mes collègues du Bureau des Affaires de Hong Kong et de Macao du Conseil des Affaires d’État, qui, je suppose, vous donneront une interprétation faisant plus grande autorité. Mais ce que je peux dire, c’est que, depuis la mise en œuvre de la Loi sur la préservation de la sécurité nationale dans la RAS de Hong Kong, la ville s’est engagée sur la bonne voie. Nous pensons que la Perle de l’Orient brillera encore plus fort.

Shenzhen TV : Dans son récent discours exposant la politique des États-Unis à l’égard de la Chine, le secrétaire d’État américain Blinken a calomnié la Chine sur les questions liées au Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Les accusations dénigrantes de « génocide », de « crimes contre l’humanité » et de « camps de détention » au Xinjiang dans le discours du secrétaire d’État Blinken ne sont rien d’autre que les plus gros mensonges du siècle. La Chine a maintes fois clarifié la vérité en présentant des faits à ce sujet. Depuis la libération pacifique du Tibet il y a plus de 70 ans, le Tibet a connu la prospérité économique, l’harmonie sociale et le développement religieux et culturel. Depuis la mise en œuvre de la Loi sur la préservation de la sécurité nationale dans la RAS de Hong Kong, la soi-disant « belle vue » aux yeux de certains politiciens américains a disparu. Tous ces mensonges colportés par les États-Unis ont été démolis par les faits et la vérité à maintes reprises. Plus les politiciens américains sont désespérés en répétant des mensonges tels que le « génocide », plus leur nature intimidante et hypocrite sera exposée, plus la crédibilité et la réputation des États-Unis seront érodées et plus l’indignation des Chinois contre les actes des États-Unis sera forte.

Toutes ces accusations des États-Unis contre la Chine reflètent exactement leurs péchés et crimes qui ne peuvent être effacés. Permettez-moi de commencer par les péchés. Les Indiens d’Amérique vivent toujours dans des réserves éparpillées, après avoir survécu à un passé brutal de génocide et de crimes contre l’humanité. Les Afro-Américains ont été soumis au travail forcé dans les plantations de coton, et ne peuvent toujours pas respirer aujourd’hui. Le rêve du Dr Martin Luther King Jr. reste hors de portée. Passons maintenant aux crimes flagrants des États-Unis. La liste est encore plus longue. Pour être précis, la politique de résignation du gouvernement américain contre la COVID-19 a coûté plus d’un million de vies, prix de son irresponsabilité et de son incapacité. Les fusillades incessantes aux États-Unis, qui font plus de 110 morts par jour en moyenne, ont brisé non seulement le soi-disant rêve américain, mais aussi le cœur de millions d’Américains. Les États-Unis ont envahi sans raison et se sont ingérés militairement dans d’autres pays, tuant plus de 800 000 personnes et faisant plus de 20 millions de réfugiés en Irak, en Syrie, en Libye et en Afghanistan. Je me demande dans quelle position se trouvent les responsables américains pour critiquer la Chine de manière condescendante et effrontée ?

Les États-Unis devraient sérieusement respecter la souveraineté, la sécurité et les intérêts en matière de développement de la Chine, cesser de fabriquer et de répandre des mensonges et des rumeurs de toutes sortes pour salir et dénigrer la Chine, et cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine en se servant de prétendues questions de droits de l’homme. Les États-Unis devraient regarder en face leur bilan déplorable en matière de droits de l’homme, cesser de se comporter en donneurs de leçons condescendants et mettre de l’ordre dans leur propre maison.

Bloomberg : L’Inde enquête sur les entités locales de ZTE Corp et Vivo Mobile pour des erreurs financières présumées commises au nom de l’entreprise. Il s’agit d’une nouvelle série d’enquêtes sur les entreprises chinoises en Inde, après des entreprises comme Xiaomi. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Le gouvernement chinois suit de près la situation. Le gouvernement chinois demande toujours aux entreprises chinoises de respecter les lois et règlements lorsqu’elles font des affaires à l’étranger. Dans le même temps, nous soutenons fermement les entreprises chinoises dans la sauvegarde de leurs droits et intérêts légaux. La partie indienne doit agir conformément aux lois et règlements et fournir un environnement commercial équitable, juste et non discriminatoire aux entreprises chinoises qui investissent et opèrent en Inde.

Kyodo News : Lors d’une rencontre avec la « présidente » taïwanaise Tsai Ing-wen aujourd’hui, la sénatrice américaine Tammy Duckworth a déclaré qu’elle souhaitait mettre l’accent sur le soutien à Taïwan, non seulement sur le plan militaire, mais aussi pour s’assurer que Taïwan ne sera pas seul et que les États-Unis seront aux côtés de Taïwan. Avez-vous un commentaire à faire ? Compte tenu du signal clair de soutien à Taïwan envoyé récemment par les États-Unis, la Chine pense-t-elle que les États-Unis ont abandonné leur politique d’ambiguïté stratégique ?

Zhao Lijian : Taïwan est une province de la Chine, il n’y a pas de soi-disant « présidente » taïwanaise. La visite d’une membre du Congrès américain à Taïwan viole gravement le principe d’une seule Chine et les stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis. La Chine exprime son fort mécontentement et sa ferme opposition à cet égard et a fait des démarches solennelles auprès de la partie américaine.

Nous exhortons les politiciens américains concernés à respecter scrupuleusement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, de cesser immédiatement tout échange officiel avec Taïwan et de s’abstenir d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes de Taïwan. La Chine continuera à prendre des mesures énergiques pour sauvegarder résolument sa souveraineté et son intégrité territoriale. Nous avons noté que le gouvernement américain a récemment envoyé une série de signaux erronés sur la question de Taïwan. Ce que le gouvernement américain devrait faire, c’est mettre en œuvre la déclaration du président Biden selon laquelle les États-Unis ne cherchent pas à faire une nouvelle guerre froide avec la Chine ; ils ne visent pas à changer le système chinois ; la revitalisation de leurs alliances ne vise pas la Chine ; les États-Unis ne soutiennent pas l’« indépendance de Taïwan » ; et ils n’ont aucune intention d’entrer en conflit avec la Chine.

AFP : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi sera en visite aux Tonga aujourd’hui. Le Ministère des Affaires étrangères peut-il fournir un programme plus détaillé de la visite du conseiller d’État Wang ? Quels sont le plan et l’objectif de cette visite ?

Zhao Lijian : Je peux dire que vous suivez de près ce voyage. La délégation dirigée par le conseiller d’État Wang Yi se rend effectivement aux Tonga aujourd’hui. J’ai vérifié avant de venir ici et jusqu’à présent, je n’ai vu aucune information publiée par la délégation. Veuillez continuer à prêter attention à nos communiqués de presse, qui seront publiés en temps utile.

Bloomberg : Avez-vous plus de détails sur la visite à Singapour du ministre de la Défense Wei Fenghe du 8 au 12 juin ? Par exemple, quels responsables étrangers rencontrera-t-il au cours de ce voyage ?

Zhao Lijian : Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à la visite du conseiller d’État Wei Fenghe. Le Ministère de la Défense nationale a publié des informations pertinentes aujourd’hui. Si vous voulez en savoir plus sur le programme, vous pouvez poser la question à mes collègues du Ministère de la Défense nationale.

PTI : Selon les dernières données publiées par le Ministère indien du Commerce, les États-Unis ont dépassé la Chine pour devenir le premier partenaire commercial de l’Inde l’année dernière. Vu que la Chine a été son premier partenaire commercial pendant longtemps, ce changement semble significatif. Et il y a aussi une forte baisse des exportations de l’Inde vers la Chine pour diverses raisons, notamment un manque de vols et un manque de moyens de transport et de communication, ce qui creuse le déficit commercial de l’Inde. Ce déclin est-il dû d’une manière ou d’une autre à la dégradation des relations entre les deux pays après le conflit frontalier du Ladakh il y a deux ans ? Pouvons-nous espérer une amélioration des relations qui pourrait à nouveau conduire à l’accroissement du commerce entre les deux pays ?

Zhao Lijian : Selon les statistiques des autorités chinoises compétentes, le volume du commerce bilatéral entre la Chine et l’Inde s’est élevé à 125,66 milliards de dollars en 2021. Sur cette base, la Chine reste le premier partenaire commercial de l’Inde, et le volume global des échanges a dépassé les 100 milliards de dollars pour la première fois. La disparité des chiffres commerciaux publiés par la Chine et l’Inde est le résultat d’échelles de mesures statistiques différentes. La Chine ne s’oppose pas au développement de relations commerciales normales entre l’Inde et les États-Unis, et n’est pas tellement intéressée par les changements de classement en termes de volume commercial. La différence entre les chiffres doit être considérée telle qu’elle est. Ce qui nous importe, c’est de savoir si la partie indienne a la volonté et prend des mesures concrètes pour créer un environnement équitable, transparent, durable et sain pour le commerce et les investissements bilatéraux, pour développer davantage la coopération mutuellement bénéfique entre les deux parties et pour apporter des avantages tangibles aux deux pays et aux deux peuples.

Vous avez mentionné la question de la frontière entre la Chine et l’Inde. À l’heure actuelle, la situation frontalière est globalement stable. Les deux parties ont maintenu une communication étroite par le biais des canaux diplomatiques et militaires. La Chine estime toujours que la question de la frontière ne représente pas l’ensemble des relations entre la Chine et l’Inde et que nous devrions la placer à une position appropriée dans les relations bilatérales et sous un contrôle et une gestion efficaces. Nous espérons que l’Inde travaillera avec la Chine pour accroître la confiance mutuelle, renforcer la coopération pragmatique et faire en sorte que les relations bilatérales progressent sur la bonne voie, apportent davantage de bénéfices aux deux peuples et contribuent davantage à la région et au monde.

Prasar Bharati : Une question complémentaire sur le commerce bilatéral Inde-Chine. Selon les médias indiens, le déficit commercial bilatéral a augmenté dans une large mesure en faveur de la Chine. Les reportages ont affirmé, en citant des fonctionnaires indiens, que la Chine a imposé des barrières non tarifaires sur les exportations indiennes et que les fonctionnaires indiens sont en discussion avec les fonctionnaires chinois pour résoudre ce problème. J’aimerais savoir quelles mesures la Chine prend pour supprimer les barrières non tarifaires et réduire le déficit commercial entre les deux pays, ce que l’Inde réclame depuis très longtemps.

Zhao Lijian : Je voudrais vous renvoyer à mes collègues du Ministère du Commerce car votre question concerne des sujets très spécifiques. En principe, je voudrais dire que la Chine ne cherche jamais à obtenir un excédent commercial. Nous sommes prêts à prendre des mesures pour faire progresser le commerce normal avec l’Inde.

Le Quotidien du Peuple : L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré dans son dernier rapport du 30 mai qu’elle estimait que le stock total d’uranium enrichi de l’Iran s’élevait à plus de 3 809 kilogrammes, soit plus de 18 fois la limite fixée dans l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Elle a ajouté que l’Iran n’a pas fourni d’explications techniquement crédibles en ce qui concerne les questions des garanties en suspens. Avez-vous des commentaires à faire ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note du dernier rapport de l’AIEA sur la question nucléaire iranienne. La Chine soutient l’AIEA pour qu’elle continue à suivre le principe d’objectivité, de neutralité et d’impartialité, et qu’elle se conforme strictement à son mandat de supervision et de vérification de la mise en œuvre du JCPOA par l’Iran. La Chine soutient l’AIEA et l’Iran dans la résolution des questions en suspens concernant les garanties par le dialogue et la consultation.

À l’approche de la dernière ligne droite des négociations sur la reprise du respect du JCPOA, les parties concernées doivent renforcer le sens de l’urgence, intensifier les efforts diplomatiques, parvenir à un consensus sur les questions en suspens dans les meilleurs délais et lever les obstacles à la reprise de la mise en œuvre intégrale et effective du JCPOA. Une fois la mise en œuvre reprise, tous les problèmes mentionnés dans le rapport seront résolus. La Chine espère que toutes les parties s’efforceront de créer les conditions nécessaires et une atmosphère saine à cette fin et qu’elles s’abstiendront de prendre toute mesure susceptible de saper les efforts diplomatiques.

CCTV : Selon des reportages, en réponse à la soumission du Japon à la Commission des limites du plateau continental sur l’extension de son plateau continental au sud du récif d’Okinodori, de nombreuses thèses en Chine ont récemment réfuté cette revendication. Le secrétaire en chef du Cabinet japonais, Matsuno Hirokazu, a déclaré lors d’une conférence de presse le 30 mai que le gouvernement japonais prenait note de ces articles scientifiques mais ne répondrait pas à chacun d’entre eux. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note des reportages concernés. Comme on le sait, Okinodori est un récif, pas une île. Il est immergé sous l’eau, à l’exception de moins de dix mètres carrés au-dessus de l’eau à marée haute. Cependant, le Japon, pour des intérêts égoïstes, a illégalement revendiqué près de 700 000 kilomètres carrés d’eaux juridictionnelles à partir de ce minuscule récif. Il empiète ainsi sur la haute mer et les fonds marins internationaux et porte atteinte aux intérêts généraux de la communauté internationale. Selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, Okinodori est un récif et non une île. En tant que tel, il n’a pas droit à une ZEE ou à un plateau continental. La revendication par le Japon d’une ZEE et d’un plateau continental sur cette base viole le droit international. 

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