Conférence de presse du 2 août 2022 tenue par le porte-parole du ministre des Affaires étrangères Hua Chunying

2022-08-02 23:55

Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera à la réunion des ministres des Affaires étrangères Chine-ASEAN (10+1), à la réunion des ministres des Affaires étrangères ASEAN-Chine-Japon-Corée du Sud (10+3), à la réunion des ministres des Affaires étrangères du Sommet de l’Asie de l’Est et à la réunion des ministres des Affaires étrangères du Forum régional de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Phnom Penh, au Cambodge, du 3 au 5 août. Il se rendra au Cambodge à l’invitation du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Prak Sokhonn.

CCTV : La Chine vient d’annoncer que le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera aux réunions des ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l’Est. Comment la Chine évalue-t-elle la coopération actuelle en Asie de l’Est ? Quelles sont les attentes de la partie chinoise pour ces réunions des ministres des Affaires étrangères ?

Hua Chunying : La situation actuelle en Asie de l’Est est généralement stable, et les relations de la Chine avec les autres pays de la région maintiennent une dynamique de développement positive. Le partenariat stratégique global entre la Chine et l’ASEAN prend un bon départ, et les deux parties encouragent activement la construction d’un foyer pacifique, sûr, prospère, beau et amical. La plus grande zone de libre-échange au monde, le partenariat économique global régional (RCEP), est mise en œuvre avec succès, et la coopération pratique entre les différents mécanismes en Asie de l’Est continue à progresser. Dans le même temps, il est également important de noter que le Covid-19 continue de se propager à l’échelle mondiale, que la reprise économique est soumise à une pression accrue, que les troubles géopolitiques et les effets de contagion se propagent et prennent de l’ampleur, et que la coopération est-asiatique est confrontée à plus de facteurs complexes.

La Chine considère toujours l’ASEAN comme une force importante pour le maintien de la paix et de la stabilité régionales et la promotion de l’intégration économique régionale. La Chine soutient fermement l’unité et le renforcement de la communauté de l’ASEAN, la position centrale de l’ASEAN dans la structure régionale et le rôle accru de l’ASEAN dans les affaires régionales internationales. Cette année, les réunions des ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l’Est se tient hors ligne pour la première fois depuis le déclenchement du Covid-19. Nous attendons de ces réunions qu’elles permettent d’atteindre un plus large consensus entre toutes les parties, de renforcer la solidarité et la collaboration et de travailler ensemble au redressement et au développement, de manière à insuffler un nouvel élan au développement pacifique de la région. Nous estimons que dans la situation actuelle, ces réunions devraient, premièrement, maintenir la bonne direction de la coopération en Asie de l’Est, adhérer à la paix, au développement, à l’autonomie et à l’inclusion, pratiquer un régionalisme ouvert et renforcer le mécanisme de coopération régionale dirigé par l’ASEAN. Deuxièmement, elles devraient approfondir la coopération dans le redressement après l’épidémie, renforcer les échanges et la coopération dans les domaines tels que le commerce et l’investissement, la connectivité, l’énergie numérique, l’écologie et la protection de l’environnement, les sciences sociales et humaines, et promouvoir un développement économique et social régional durable. Troisièmement, elles devraient maintenir la paix et la stabilité régionales, traiter correctement les questions régionales brûlantes et sensibles par le dialogue et la consultation, veiller à ce que l’Asie de l’Est reste un haut lieu de développement pacifique et injecter une énergie positive dans la situation internationale turbulente.

Bloomberg : Depuis la conférence de presse d’hier, il y a plus de nouvelles sur le voyage de Nancy Pelosi en Asie. Maintenant, il est de plus en plus probable qu’elle se rendra à Taïwan, où elle arrivera ce soir et s’entretiendra avec les dirigeants taïwanais. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? La visite semble devoir avoir lieu dans quelques heures au plus tôt. La Chine estime-t-elle qu’il est trop tard pour que Nancy Pelosi annule sa visite à Taïwan à ce moment ?

Hua Chunying : Tout le monde prête une attention particulière au voyage de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi en Asie, et la question que vous avez soulevée est plus appropriée pour la partie américaine ou pour elle. La Chine a clairement affirmé sa position de principe et a fait des représentations solennelles auprès de la partie américaine à plusieurs reprises. Nous suivons de près le voyage de Nancy Pelosi. Si la partie américaine s’obstine contre vents et marées, la Chine prendra des mesures fermes et fortes pour sauvegarder la souveraineté et les intérêts de sécurité de la Chine.

China Daily : Au cours de sa participation aux réunions, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a-t-il l’intention de rencontrer les ministres des Affaires étrangères des autres pays ? Prévoit-il rencontrer le secrétaire d’État américain Antony Blinken ?

Hua Chunying : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi rencontrera comme prévu les ministres des Affaires étrangères du Laos, du Brunei, du Japon, du Sri Lanka et de la Nouvelle-Zélande pour échanger des vues sur des questions d’intérêt commun. Le conseiller d’État Wang Yi n’a pas prévu de rencontrer le secrétaire d’État Blinken.

CRI : Pouvez-vous nous parler du programme de la visite du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi au Cambodge ainsi que des attentes de la partie chinoise ? Comment la Chine considère-t-elle les relations actuelles entre la Chine et le Cambodge ?

Hua Chunying : la Chine et le Cambodge sont des voisins traditionnels et amicaux et forment une communauté de destin d’importance stratégique. Sous la direction conjointe des deux chefs d’État, les relations Chine-Cambodge maintiennent toujours un haut niveau de développement. L’année prochaine marquera le 65e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Cambodge. Au cours de sa visite au Cambodge, le conseiller d’État Wang Yi rencontrera le roi Norodom Sihamoni et le Premier ministre Hun Sen, et aura des entretiens avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Prak Sokhonn, au cours desquels les deux parties échangeront des vues sur les relations bilatérales, la coopération régionale et les questions internationales et régionales d’intérêt commun. Nous sommes convaincus que la visite de Wang Yi permettra de consolider davantage l’amitié traditionnelle entre la Chine et le Cambodge. Guidé par l’important consensus des deux chefs d’État et axée sur la construction de la communauté de destin sino-cambodgienne, elle permettra de promouvoir la coopération stratégique globale entre la Chine et le Cambodge pour obtenir davantage de résultats et mieux profiter aux deux peuples, tout en contribuant davantage au maintien de la paix, de la stabilité et de la prospérité régionales.

The Wall Street Journal : Au cours des dernières 24 heures, la partie chinoise a-t-elle communiqué avec la partie américaine au sujet de la visite prévue de Nancy Pelosi afin de s’assurer qu’il n’y a pas de malentendus ou de jugements erronés entre les deux parties ?

Hua Chunying : la Chine et les États-Unis maintiennent une communication étroite à tous les niveaux et par divers canaux à Beijing et à Washington. La Chine a précisé clairement à plusieurs reprises à la partie américaine sa position ferme consistant à s’opposer résolument à la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis à Taïwan. La partie chinoise espère que les responsables américains comprendront clairement l’importance, la sensibilité et le danger de cette question.

Phoenix TV : Hier, alors qu’il assistait à la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) organisée par les Nations unies, le secrétaire d’État Blinken a déclaré que le Congrès américain est un organe gouvernemental indépendant et égalitaire et qu’il existe un précédent de la visite du président de la Chambre des représentants américain à Taïwan. Si Nancy Pelosi décide de se rendre à Taïwan et que la Chine tente de créer une sorte de crise ou d’exacerber les tensions par d’autres manières, la responsabilité en incombera clairement à Beijing. Quelle est la réponse de la Chine à cette situation ?

Hua Chunying : Le monde peut voir très clairement que ce sont les États-Unis qui ont pris les mesures provocatrices, conduisant à l’escalade des tensions dans le détroit de Taïwan. Les États-Unis devraient en assumer l’entière responsabilité. Les remarques relatives du Secrétaire d’État Blinken ont fait passé le noir pour le blanc, démontrant profondément à nouveau la mentalité hégémonique et la logique des bandits de certaines personnes aux États-Unis. C’est-à-dire : je peux te provoquer arbitrairement, mais tu ne peux pas s’y opposer ou te défendre.

Récemment, la Chine a affirmé à plusieurs reprises sa position solennelle à Beijing et à Washington, à tous les niveaux et par tous les canaux, selon laquelle elle s’oppose à la visite proposée à Taïwan par la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. Je voudrais profiter de cette occasion pour réaffirmer les points ci-dessous : 

Premièrement, tous les organismes du gouvernement des États-Unis, y compris les services exécutives, législatives et judiciaires, doivent mettre en œuvre la politique étrangère reconnue et engagée par le gouvernement des États-Unis. En 1979, le gouvernement des États-Unis a pris un engagement clair dans le communiqué de l’établissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine, à savoir que « les États-Unis d’Amérique reconnaissent le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légitime de la Chine. Dans ce cadre, le peuple des États-Unis maintiendra des relations culturelles et commerciales ainsi que d’autres relations non officielles avec le peuple de Taïwan ». Le Congrès des États-Unis, en tant que partie intégrante du gouvernement des États-Unis, est censé adhérer strictement à la politique étrangère reconnue et engagée par le gouvernement des États-Unis. La visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, en tant que numéro trois du gouvernement américain, dans la région de Taïwan à bord d’un avion militaire américain n’est en aucun cas un acte non officiel.

Deuxièmement, les mauvaises actions passées de certains politiciens de la partie américaine ne devraient pas constituer un précédent, et encore moins une excuse de la partie américaine ajoutée à ses erreurs sur la question de Taïwan.

Troisièmement, le principe d’une seule Chine est une norme fondamentale reconnue des relations internationales et un consensus universel de la communauté internationale. C’est sur la base du principe d’une seule Chine que la Chine a établi des relations diplomatiques avec 181 pays, y compris les États-Unis. Les États-Unis ont pris des engagements solennels à l’égard de la Chine sur le principe d’une seule Chine dans les trois communiqués conjoints sino-américains.

Ces dernières années, les États-Unis ont affirmé verbalement qu’ils ont adhéré à la politique d’une seule Chine, mais ils ont continuellement reculé dans leurs actions, allant même jusqu’à dégonfler et évider le principe d’une seule Chine. Les États-Unis ont concocté tous seuls la soi-disant « loi sur les relations avec Taïwan » et les « six assurances à Taïwan » ajoutées dans sa formulation de la politique d’une seule Chine, ce que la Chine n’a jamais reconnu et auquel elle s’oppose fermement, mais ils ont également violé leur engagement de maintien des relations non officielles avec Taïwan et augmenté sans cesse le niveau des contacts entre les États-Unis et Taïwan et continué à accroître les ventes d’armes à Taïwan.

À cet égard, de nombreuses personnes clairvoyantes, tant aux États-Unis que dans le monde, l’ont vu très clairement et ont souligné à plusieurs reprises les dangers des actions de la partie américaine. Lors du Forum économique mondial de Davos de cette année, l’ancien secrétaire d’État américain Kissinger a clairement indiqué : « l’accord qui, si je comprends bien, a été conclu lorsque la Chine et les États-Unis ont établi des relations diplomatiques est que les États-Unis adhèrent au principe d’une seule Chine. Il est essentiel d’adhérer au principe d’une seule Chine. Les États-Unis ne devraient pas recourir à des moyens trompeurs ou à des approches progressives pour promouvoir le plan des "deux Chines" ». Après l’annonce récente du projet de visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis à Taïwan, de nombreuses personnes, y compris de nombreux grands médias américains, des laboratoires d’idées et d’anciens dignitaires des pays alliés des États-Unis, ont également déclaré publiquement que la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, quelle qu’en soit la raison, serait insensée, dangereuse et inutile, qu’elle constituerait un pari dangereux, et qu’il est difficile d’imaginer une action plus téméraire et provocatrice que celle-ci. Si les États-Unis évaluent mal ou gèrent mal la situation entre les deux rives du détroit, cela aura des conséquences désastreuses pour la sécurité, la prospérité et l’ordre de la région de Taïwan et du monde.

Quatrièmement, dans le cadre de leur stratégie de « contenir la Chine en utilisant Taïwan », les États-Unis soutiennent et tolérèrent les forces scissionnistes visant « l’indépendance de Taïwan », provoquant constamment et délibérément la Chine sur la question de Taïwan et défilent sans cesse la ligne rouge et la ligne de fond de la Chine. Les États-Unis et Taïwan ont d’abord participé à la provocation, puis la Chine s’est défendue par la suite. Face à l’imprudence des États-Unis qui ne tiennent pas compte des représentations répétées et solennelles de la Chine, toute contre-mesure prise par la partie chinoise sera justifiée et nécessaire. C’est également le droit de tout État souverain indépendant. De plus, la Chine est un grand pays avec une histoire de plus de 5 000 ans et une population de plus de 1,4 milliard d’habitants. À cet égard, nous espérons que la partie américaine aura une compréhension très claire.

Cinquièmement, l’histoire de la question de Taïwan est claire, et le fait que les deux rives du détroit de Taïwan appartiennent à la même Chine et le statu quo est clair. Nous nous opposons fermement à la sécession de « l’indépendance de Taïwan » et à l’ingérence de forces extérieures, et nous ne laisserons jamais d’espace à aucune forme de forces visant « l’indépendance de Taïwan ». Le gouvernement et le peuple chinois ont adopté une position constante sur la question de Taïwan, et plus de 1,4 milliard de Chinois ont la ferme volonté de sauvegarder résolument la souveraineté, la sécurité et l’intégrité territoriale de la Chine. Les États-Unis devraient abandonner toute tentative de jouer la "carte de Taïwan", être cohérents dans leurs paroles et leurs actions, respecter le principe d’une seule Chine et s’en tenir fidèlement aux trois communiqués conjoints sino-américains. Si la partie américaine s’obstine contre vents et marées, elle assumera toutes les conséquences graves qui en découleront.

Agence de Presse Xinhua : La Chine a pris la présidence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (l’ONU) en août. Comment la Chine exercera-t-elle ses responsabilités et jouera-t-elle son rôle ?

Hua Chunying : la Chine a officiellement pris la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU en août. L’ambassadeur Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, a déjà fait un exposé détaillé sur le travail du Conseil de sécurité en août lors des réunions d’information. Selon le plan, le Conseil de sécurité examinera un certain nombre de questions en août, notamment sur le Yémen, la Syrie, la Libye, le Moyen-Orient, la Palestine et la lutte contre le terrorisme. À l’initiative de la Chine, le Conseil de sécurité tiendra également deux réunions thématiques sur le « maintien de la sécurité commune » et le « renforcement des capacités des pays africains ».

Je tiens à souligner que la Chine est toujours un partisan fidèle des Nations unies, qu’elle maintient toujours* une coopération étroite avec les Nations unies et qu’elle soutient toujours les Nations unies par des actions concrètes pour maintenir la paix et la sécurité, promouvoir le développement commun et relever les défis mondiaux. Avec les autres membres du Conseil de sécurité, la Chine poussera le Conseil à assumer les responsabilités qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations unies, à pratiquer un véritable multilatéralisme, à promouvoir des solutions politiques aux points chauds régionaux et à contribuer davantage à la paix et à la sécurité mondiales.

Dragon TV : La semaine dernière, des experts de la société de conseil allemande « Seeking Development » ont publié un article d’opinion dans lequel ils évaluent positivement l’Initiative de développement mondial proposée par le président Xi Jinping. Ils estiment que cette initiative apporte des solutions aux défis mondiaux en matière de développement et suggèrent que les pays développés, comme l’Europe, renforcent leur association à cette initiative. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Hua Chunying : La Chine a également pris note du rapport, qui fait une évaluation positive et objective de l’Initiative de développement mondial, analyse ses concepts fondamentaux et ses domaines clés, et recommande aux participants à la coopération internationale au développement de renforcer la coopération avec la Chine dans le cadre de l’initiative.

La Chine insiste à placer le peuple au centre, et nous espérons que non seulement le peuple chinois mènera une bonne vie, mais aussi tous les peuples du monde mènera une bonne vie. Comme l’a souligné le président Xi Jinping, la prospérité ne peut être soutenue, la sécurité ne peut être garantie et les droits de l’homme ne peuvent avoir de fondement que si tous les peuples peuvent mener une bonne vie. L’année dernière, le président Xi Jinping a proposé l’Initiative de développement mondial dans le but de promouvoir un regain d’intérêt pour les questions de développement au sein de la communauté internationale, de renforcer la coopération internationale en matière de développement et d’apporter la sagesse et les solutions chinoises aux défis du développement. L’Initiative de développement mondial a reçu une réponse positive et enthousiaste de la part de la communauté internationale, avec plus de 100 pays et organisations internationales ayant répondu et 60 pays ayant rejoint le groupe des amis de l’Initiative du développement mondial. En juin de cette année, le président Xi Jinping a présidé le Dialogue de haut niveau sur le développement mondial et a prononcé un discours important, publiant 32 résultats comme première étape de la mise en œuvre de l’Initiative de développement mondial, notamment la création du Fonds mondial pour le développement et la coopération Sud-Sud, l’augmentation des investissements dans le Fonds Chine-ONU pour la paix et le développement, et le lancement de l’Initiative spéciale pour la promotion de la production alimentaire. Ces événements ont été bien reçus et accueillis positivement par la communauté internationale.

L’Initiative de développement mondial s’en tient à l’esprit d’un partenariat ouvert et inclusif et constitue un bien public mondial important. La Chine est prête à travailler avec la communauté internationale, y compris l’Europe, pour mettre en œuvre l’Initiative de développement mondial, construire davantage de projets de coopération pratique, mobiliser davantage de ressources internationales pour le développement, redynamiser le partenariat mondial pour le développement et mettre en commun les synergies afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Nous invitons les laboratoires d’idées de tous les pays, y compris ceux européens, à intensifier leurs recherches sur l’Initiative de développement mondial, à apporter activement leurs idées et leurs suggestions, et à inciter davantage de personnes à s’unir pour promouvoir l’Initiative de manière plus approfondie et plus pratique, afin de contribuer au développement commun de tous les pays du monde.

TASS : Hier, le président américain Joe Biden a déclaré que son administration était prête à discuter immédiatement avec la Russie d’un nouveau cadre de contrôle des armements pour remplacer le nouveau traité de réduction des armes stratégiques, qui doit expirer en 2026. Il a également déclaré que la partie américaine estime que cette négociation nécessite la participation de la Chine. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Hua Chunying : Les États-Unis sont le pays qui possède le plus grand arsenal nucléaire au monde et celui qui a effectué le plus grand nombre d’essais nucléaires de l’histoire. Les États-Unis ont également investi massivement ces dernières années pour promouvoir continuellement la modernisation des armes nucléaires. La révision du dispositif nucléaire américain publiée en 2018 a également déclaré de manière flagrante que les États-Unis ne feraient pas pression pour la ratification du traité d’interdiction complète des essais nucléaires. De temps en temps, il y a eu quelques murmures aux États-Unis concernant la reprise des essais nucléaires. Nous espérerons que les États-Unis prendront l’initiative de s’acquitter de leurs responsabilités et obligations en tant que grande puissance nucléaire et montreront l’exemple en réduisant les armes nucléaires stratégiques.

La demande de la partie américaine à la Chine de participer au dialogue sur le contrôle des armes nucléaires à l’occasion de la dixième Conférence d’examen du TNP ne vise rien d’autre qu’à fuir ses propres responsabilités et à détourner les conflits. En tant que pays possédant les plus grandes armes nucléaires au monde, les États-Unis devraient avant tout, conformément aux documents pertinents de l’Assemblée générale et au consensus international, s’acquitter effectivement de leur responsabilité spéciale et prioritaire en matière de désarmement nucléaire, réduire davantage leur arsenal nucléaire de manière vérifiable, irréversible et juridiquement contraignante et créer les conditions permettant aux autres États dotés d’armes nucléaires de rejoindre les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.

La Chine poursuit toujours résolument une stratégie nucléaire d’autodéfense et fait preuve d’une grande retenue dans le développement de ses forces nucléaires, en maintenant toujours ses forces nucléaires au niveau minimum requis pour la sécurité nationale, et ne participe jamais à aucune forme de course aux armements. L’arsenal nucléaire de la Chine n’a pas la même ampleur que celui des États-Unis, et il serait injuste et déraisonnable de demander à la Chine de rejoindre le processus de désarmement multilatéral à ce stade. Néanmoins, la Chine continue de s’efforcer activement de promouvoir le processus international de non-prolifération nucléaire. Au début de cette année, les dirigeants des cinq puissances nucléaires ont publié une déclaration commune sur la Prévention de la guerre nucléaire et l’évitement d’une course aux armements, soulignant qu’une guerre nucléaire ne peut être ni gagnée ni combattue.

Si les États-Unis montrent l’exemple et respectent effectivement les dispositions du TNP, cela contribuera grandement à améliorer l’environnement de sécurité international et à maintenir la stabilité stratégique mondiale. La Chine est prête à continuer à maintenir une communication étroite avec toutes les parties sur les questions liées à la stabilité et à la sécurité stratégiques mondiales.

Hubei Media Group : La 10e Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) s’est ouverte à New York le 1er août. Selon les rapports, le président de la Conférence, Gustavo Zlauvinen, aurait déclaré que le partenariat de sécurité trilatéral entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie a suscité de graves inquiétudes de nombreux pays tels que la Chine, la Russie et qu’il appartient aux États parties de déterminer si la coopération entre les trois pays en matière de sous-marins nucléaires viole l’esprit du TNP. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : La décision des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie de coopérer en matière de sous-marins nucléaire présente un risque sérieux de prolifération nucléaire, intensifie la course aux armements et porte atteinte à la paix et à la stabilité régionales. La Chine a affirmé à plusieurs reprises sa position d’opposition. Comme l’a déclaré le président de la dixième Conférence d’examen du TNP, de nombreux autres pays ont également exprimé des préoccupations similaires à plusieurs reprises.

Il est regrettable que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie s’obstinent à poursuivre la coopération en matière de sous-marins nucléaires en dépit des préoccupations de la communauté internationale, et qu’ils tentent de justifier leurs actions. Mais les faits parlent plus fort que les mots. La coopération entre les trois pays en matière de sous-marins nucléaires implique le transfert de matières nucléaires de qualité militaire d’États dotés d’armes nucléaires vers des États non dotés d’armes nucléaires. Il s’agit d’une violation manifeste des objectifs et des buts du TNP et d’une attaque grave contre le système international de non-prolifération nucléaire, dont le TNP est la pierre angulaire.

La Chine appelle les États parties au TNP à saisir l’occasion de la dixième Conférence d’examen du Traité pour participer activement aux discussions relatives à la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires et pour maintenir conjointement l’intégrité et l’efficacité du TNP. Nous exhortons également les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie à s’acquitter effectivement de leurs obligations en matière de non-prolifération nucléaire, à revenir sur leur décision de mener une coopération en matière de sous-marins nucléaires et à apporter une contribution qui leur incombe au maintien de la paix et de la stabilité dans la région Asie-Pacifique.

Bloomberg : Tu as dit tout à l’heure que le conseiller d’État Wang Yi et le secrétaire Blinken ne se rencontreraient pas. Est-ce que cela reflète une sorte de mécontentement de la part de la Chine vis-à-vis de la partie américaine ? Par ailleurs, les hauts fonctionnaires de la Chine et des États-Unis se rencontreront-ils cette année en face à face ?

Hua Chunying : Je peux répondre à tes deux questions ensemble. La Chine et les États-Unis entretiennent une communication étroite à tous les niveaux. La date et le niveau exacts de leur rencontre doivent faire l’objet d’un accord mutuel entre les deux parties par la voie diplomatique.

En ce qui concerne la position récente de la Chine sur une série de questions importantes, nous avons clairement affirmé notre position et notre attitude auprès de la partie américaine par différents canaux et de manière claire. Nous espérons que la partie américaine comprendra avec précision les messages relatifs et s’abstiendra de tout malentendu et de tout jugement erroné.

Reuters : Certains habitants ont vu un grand nombre de véhicules blindés défiler dans Xiamen. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer si l’armée chinoise mobilise des troupes en réponse à la visite de Nancy Pelosi à Taïwan ?

Hua Chunying : Tu devrais poser cette question au porte-parole du ministère de la Défense.

Kyodo News : Vous venez de dire que le conseiller d’État Wang Yi aura l’occasion d’échanger des points de vue avec le ministre japonais des Affaires étrangères. Pouvez-vous donner plus de détails, par exemple, quand la rencontre aura-elle lieu ? Quelles sont les attentes de la Chine à cet égard ? Car cette année coïncide avec le 50e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon.

Hua Chunying : Les réunions des ministres des Affaires étrangères sur la coopération de l’Asie de l’Est se tiendront à Phnom Penh du 3 au 5 août, au cours desquelles le conseiller d’État Wang Yi rencontrera le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi. Nous publierons la nouvelle dès que possible.

Le Japon est un voisin proche de la Chine, et la Chine espère que la partie japonaise ira dans la même direction que la partie chinoise et favorisera le développement sain et stable des relations sino-japonaises. Je crois qu’il s’agit non seulement de l’aspiration commune des peuples chinois et japonais, mais aussi d’un effort positif que la Chine et le Japon, en tant que voisins importants en Asie, devraient faire pour le bonheur de leurs peuples et la paix et la stabilité régionales dans la situation internationale compliquée et incertaine actuelle. Nous espérons que cette réunion permettra d’atteindre un consensus positif sur la promotion de l’amélioration et du développement des relations sino-japonaises.

AFP : La Chine a-t-elle convoqué l’ambassadeur américain en Chine pour exprimer sa protestation ?

Hua Chunying : Comme je l’ai dit précédemment, la Chine et les États-Unis maintiennent une communication étroite à tous les niveaux. Le message transmis par la partie chinoise est clair et sans ambiguïté, et la partie américaine devrait être claire à ce sujet. Nous convoquerons l’ambassadeur américain lorsque cela sera nécessaire.

PTI : Le chef d’Al-Qaida, Zawahiri, a été tué par un drone américain à Kaboul, en Afghanistan. Quelle est votre réponse à cela ?

Hua Chunying : Nous avons pris note des rapports concernés. La Chine s’oppose toujours fermement au terrorisme et participe activement à la lutte internationale contre le terrorisme. Dans le même temps, la Chine estime également qu’il ne faut pas y avoir deux poids deux mesures dans la lutte contre le terrorisme et qu’il faut combattre toutes les formes de terrorisme. La coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme ne devrait pas se faire au détriment de la souveraineté des autres pays.

Bloomberg : En ce qui concerne les contre-mesures, la Chine a indiqué à plusieurs reprises que si Nancy Pelosi insiste pour se rendre à Taïwan, la partie chinoise a le droit de prendre des contre-mesures. Pouvez-vous préciser la nature et la portée de ces contre-mesures ? Par exemple, comprennent-elles des mesures dans les domaines militaire, économique et diplomatique ?

Hua Chunying : Ce que je peux te dire, c’est que la partie américaine assumera certainement sa responsabilité et paiera le prix de ses atteintes à la souveraineté et aux intérêts sécuritaires de la Chine.

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