À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, le secrétaire général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) Kao Kim Hourn effectuera une visite officielle en Chine du 24 au 29 mars. Au cours de cette visite, Kao Kim Hourn assistera également à la conférence annuelle 2023 du Forum de Boao pour l’Asie.
Reuters : Le ministre hondurien des Affaires étrangères est-il déjà arrivé en Chine et la Chine et le Honduras ont-ils signé un accord sur l’établissement de relations diplomatiques ?
Wang Wenbin : Le respect du principe d’une seule Chine est lié à la justice internationale, aux aspirations du peuple et à la tendance de l’époque. Elle bénéficie du soutien massif de la communauté internationale et représente la tendance dominante dans le monde. La Chine salue des déclarations positives du gouvernement hondurien sur le développement des relations avec la Chine. Nous sommes prêts à établir et à développer des relations bilatérales avec le Honduras sur la base de l’égalité et du respect mutuel.
Agence de Presse Xinhua : Cette année marque le dixième anniversaire de la vision de la communauté de destin pour l’humanité proposée par le président Xi Jinping. Comment la Chine perçoit-elle l’importance et les résultats de cette vision au cours de la dernière décennie ?
Wang Wenbin : Il y a dix ans, à la lumière des réalités chinoises et dans une perspective mondiale, le président Xi Jinping a présenté la vision de la communauté de destin pour l’humanité après avoir réfléchi profondément au type de monde que nous devrions construire et à la manière de le construire. Cette vision est une réponse aux tendances de l’histoire et aux questions de l’époque. Elle reflète l’essence culturelle de la Chine et de toute l’humanité, ainsi que les valeurs chères à l’ensemble de l’humanité. La vision représente la compréhension commune la plus large de l’humanité de la construction d’un monde magnifique et est devenue une bannière de la tendance de l’époque et du progrès humain.
Au cours de la dernière décennie, l’idée de construire une communauté de destin pour l’humanité a donné lieu à des actions et est devenue une réalité avec des réalisations globales et pionnières. La Chine a œuvré activement en faveur d’un nouveau type de relations internationales, a défendu les valeurs communes de l’humanité, a poursuivi la coopération de haute qualité dans le cadre de « la Ceinture et la Route », a proposé et mis en œuvre l’Initiative pour le Développement mondial, l’Initiative pour la Sécurité mondiale et l’Initiative pour la Civilisation mondiale, et a fait progresser la construction d’un monde ouvert, inclusif, propre et beau, jouissant d’une paix durable, d’une sécurité universelle et d’une prospérité commune.
Sur le plan bilatéral, la Chine a publié des plans d’action et des déclarations communes ou est parvenue à des accords importants avec plus de dix pays, dont le Laos, le Pakistan, le Cambodge, la Thaïlande, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et Cuba. Au niveau régional, la Chine a fait progresser la construction d’une communauté de destin avec l’Afrique, les pays arabes, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, l’ASEAN, les pays du Lancang-Mékong, l’Asie centrale et les pays insulaires du Pacifique, ainsi que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Au niveau mondial, la vision de la communauté de destin pour l’humanité a été inscrite à de nombreuses reprises dans les documents des Nations Unies. Les trois quarts des pays du monde soutiennent activement la coopération de haute qualité dans le cadre de « la Ceinture et la Route ». Les trois Initiatives proposées par la Chine ont trouvé un écho chaleureux dans le monde. La Chine a également présenté des Initiatives importantes telles que la construction d’une communauté de santé pour l’humanité et d’une communauté de vie pour l’humanité et la nature, donnant une forte impulsion à la gouvernance mondiale dans divers domaines.
Depuis sa création, la vision de la construction de la communauté de destin pour l’humanité a rayonné la lumière de la vérité. Sa clairvoyance et sa valeur pour notre époque ont été mises en évidence par un monde en mutation. La construction de la communauté de destin pour l’humanité a été incorporée dans la Constitution du Parti communiste chinois (PCC) et dans la Constitution de la Chine. Elle a également été inscrite dans des résolutions ou des déclarations de mécanismes multilatéraux tels que les Nations Unies, l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS, ce qui a été chaleureusement accueilli et salué par de nombreuses parties dans le monde entier. Le président de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies Csaba Kőrösi a déclaré que pour répondre aux crises mondiales majeures, le monde a besoin d’une communauté de destin encore plus étroite.
Construire une communauté de destin pour l’humanité est un objectif passionnant, qui nécessite des efforts de génération en génération. La Chine continuera à travailler avec le monde pour préserver la paix mondiale et promouvoir le développement commun pour construire ensemble une communauté de destin pour l’humanité et créer un meilleur avenir pour le monde.
Global Times : Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont récemment dévoilé les détails de leur plan de coopération en matière de sous-marins nucléaires. L’Australie souhaite consulter l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les dispositions relatives aux garanties. Nous avons appris que la mission permanente de la Chine auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Vienne a envoyé une note diplomatique à l’AIEA sur la coopération des sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, soulignant l’opposition de la Chine à toute consultation entre le secrétariat de l’AIEA et l’Australie sur les dispositions en matière de garanties. Pourriez-vous préciser la position de la Chine sur la coopération des sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ?
Wang Wenbin : Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie s’engagent à former un petit cercle d’exclusion composé de nations anglo-saxonnes. Ils promeuvent la coopération en matière de sous-marins nucléaires et contraint l’AIEA à endosser son projet. La Chine a clairement exprimé sa vive inquiétude et sa ferme opposition. Je tiens à insister sur les trois points.
La coopération sur les sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie met en évidence le double standard et l’hypocrisie des trois pays en matière de non-prolifération nucléaire. L’accord sur le nucléaire iranien a plafonné le stock d’uranium enrichi de l’Iran à 300 kilogrammes de gaz d’uranium enrichi à 3,67 % de pureté. L’accord de la coopération sur les sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie prévoit le transfert de tonnes d’uranium hautement enrichi de qualité militaire, d’une pureté de plus de 90 %, des États-Unis et du Royaume-Uni, deux États dotés d’armes nucléaires, vers l’Australie, un État non doté d’armes nucléaires. Le risque de prolifération nucléaire est évident. Cela montre comment les trois pays utilisent la non-prolifération nucléaire comme un outil géopolitique. Ils n’ont aucun scrupule à faire proliférer du matériel et de la technologie nucléaires à un allié, mais ils fustigent les autres au nom de la non-prolifération.
Deuxièmement, la coopération sur les sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie est un exemple clair de la pratique hégémonique des trois pays au mépris des règles internationales. Ces trois mêmes pays ont fait pression sur l’AIEA pour qu’elle invoque l’article 14 de l’accord de garanties généralisées (CSA) afin de conclure des accords de garanties, ce qui revient essentiellement à contraindre le secrétariat de l’AIEA à conclure des accords d’exemption de garanties, malgré les énormes divergences au sein de la communauté internationale quant à l’interprétation et à l’applicabilité de cet article. Tout au long de l’histoire de l’AIEA, la formulation et l’amélioration de tous les types d’accords de garanties ont fait l’objet d’une consultation des États membres intéressés avant d’être examinés et adoptés par le Conseil de l’AIEA. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le secrétariat de l’AIEA n’ont pas le droit de prendre en main la question de l’applicabilité, et encore moins de conclure un accord entre eux et de l’imposer à l’ensemble des membres.
Troisièmement, la coopération sur les sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie porte gravement atteinte au régime international de non-prolifération nucléaire. Elle placera de grandes quantités de matières nucléaires de qualité militaire entre les mains d’un pays situé dans une zone exempte d’armes nucléaires, hors de portée du système international de garanties. Cela va clairement à l’encontre de l’objet et du but du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). La coopération sur les sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie créera un précédent flagrant et encouragera d’autres pays à suivre le modèle. Elle aura un impact négatif sur la résolution des problèmes des points chauds nucléaires régionaux et pourrait finalement conduire à l’effondrement du régime international de non-prolifération nucléaire et se retourner contre les trois pays eux-mêmes.
Nous demandons instamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’Australie de s’acquitter sérieusement de leurs obligations internationales, de changer de cap et de ne pas ouvrir la boîte de Pandore de la prolifération nucléaire. Nous demandons à l’AIEA d’assumer ses responsabilités en matière de non-prolifération et de s’abstenir d’endosser les actes de prolifération nucléaire de ces trois pays. Dans le même temps, nous espérons que tous les États membres de l’AIEA feront activement avancer le processus intergouvernemental et chercheront un moyen de résoudre la question des garanties en ce qui concerne la coopération sur les sous-marins nucléaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Nous devons travailler ensemble pour défendre fermement le régime international de non-prolifération nucléaire et préserver la paix et la sécurité mondiales.
Reuters : Le ministre ghanéen des Finances est en visite en Chine pour discuter de la dette. Pouvez-vous nous donner plus d’informations sur les accords qui ont été conclus ?
Wang Wenbin : Nous avons répondu à cette question hier. Vous pouvez vous référer à nos réponses précédentes. Je tiens à répéter que nous attachons une grande importance à la résolution des problèmes liés à la dette du Ghana et que nous comprenons les difficultés auxquelles ce pays est confronté en ce moment. Nous sommes prêts à renforcer la communication avec le Ghana pour trouver une solution adéquate par le biais de la consultation. Dans le même temps, nous sommes toujours convaincus que la résolution des problèmes liés à la dette ghanéenne requiert les efforts conjoints du Ghana et de tous les partenaires internationaux. Les institutions financières multilatérales et les prêteurs commerciaux, qui sont les principaux créanciers des pays en développement, doivent participer aux efforts d’allégement de la dette des pays en développement.
CCTV : La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) est la plus importante faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise financière de 2008. Selon les médias américains, 186 banques américaines risquent de connaître le même sort. Cet incident a secoué le monde de la finance. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous suivons de près l’évolution de la situation. En raison de l’interconnexion profonde des marchés mondiaux au sein du système financier mondial, les problèmes des banques américaines n’ont pas seulement un impact sur les États-Unis. L’effondrement de la SVB a provoqué des turbulences sur les marchés financiers mondiaux. Nous espérons que les États-Unis amélioreront la transparence et la communication avec la communauté internationale et qu’ils apporteront des éclaircissements sur l’ampleur exacte du risque, les mesures à prendre pour y faire face, les moyens de minimiser ses retombées ainsi que d’autres préoccupations générales de la communauté mondiale. C’est une responsabilité des États-Unis qui leur incombe et aussi l’attente de la communauté internationale à son égard.
Le dollar américain est une monnaie internationale. Dans ce contexte, les États-Unis ne devraient pas se contenter d’ancrer leur politique monétaire à des objectifs de régulation économique interne. Au contraire, ils doivent évaluer avec prudence toute retombée négative potentielle. Nous exhortons les États-Unis à adopter une politique macroéconomique responsable, à prendre des mesures crédibles pour stabiliser les attentes du marché et la confiance des investisseurs, et à éviter les changements radicaux de politique qui pourraient provoquer de graves retombées et répéter l’histoire de la crise financière de 2008. Nous appelons également les régulateurs financiers des pays concernés à prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité de l’argent de tous les clients, y compris les déposants étrangers.
La Chine est prête à travailler avec d’autres économies pour renforcer la coordination des politiques macroéconomiques et soutenir conjointement la stabilité économique et financière mondiale.
Reuters : Selon des sources, un jour avant que la présidente du Honduras n’annonce sur Twitter qu’elle chercherait à établir des relations diplomatiques avec la Chine, elle a demandé en privé à Taïwan une aide de 2,5 milliards de dollars. Les autorités de Taïwan soupçonneraient la Chine d’être secrètement à l’origine de la demande du Honduras. Quelle est la réponse de la Chine à cet égard ?
Wang Wenbin : Ces remarques sont absurdes et sans fondement. Le ministre hondurien des Affaires étrangères Enrique Reina a déclaré dans une récente interview que la présidente Xiomara Castro avait pris la décision de développer les relations avec la Chine en réponse à la tendance mondiale et à la lumière des réalités du Honduras. Le principe d’une seule Chine représente la tendance dominante dans le monde et bénéficie du soutien massif de la communauté internationale. La Chine salue les déclarations positives du gouvernement hondurien sur le développement des relations avec la Chine et est prête à établir et à développer des relations bilatérales avec le Honduras sur la base de l’égalité et du respect mutuel.
AFP : En ce qui concerne la visite du ministre néo-zélandais des Affaires étrangères en Chine, pouvez-vous nous communiquer plus de détails ?
Wang Wenbin : Nous communiquerons des informations en temps voulu. Veuillez les suivre.
Reuters : Pouvez-vous nous donner plus de détails sur le programme de la visite du premier ministre espagnol en Chine la semaine prochaine ?
Wang Wenbin : Les relations Chine-Espagne ont connu un développement soutenu, sain et régulier. Les dirigeants des deux parties ont maintenu une bonne communication et des échanges réguliers. En ce qui concerne la visite spécifique que vous avez mentionnée, je n’ai pas d’informations à partager pour le moment. Veuillez les suivre.
NBC : Le coordinateur des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche des États-Unis John Kirby a déclaré que la déclaration conjointe des dirigeants chinois et russe a cité les principes des Nations Unies et le droit international auxquels les États-Unis souscrivent. Comme nous connaissons les divergences entre les États-Unis et la Chine, mais existe-t-il un consensus pour que les deux pays travaillent ensemble afin d’amener la Russie et l’Ukraine à la table des négociations ? Je ne m’interroge pas sur l’attitude des États-Unis, mais sur la volonté ou l’attitude de la Chine.
Wang Wenbin : La Chine est prête à travailler avec la communauté internationale et à continuer à jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise ukrainienne. Les États-Unis doivent considérer objectivement les efforts de la Chine pour promouvoir les pourparlers de paix et cesser d’ajouter de l’huile sur le feu et de rejeter la responsabilité sur autrui.
Bloomberg : Les dirigeants de la Chine et de la Russie ont convenu d’approfondir leur coopération dans le domaine de la technologie atomique des réacteurs rapides. Cette technologie inquiète l’armée américaine car elle pourrait bouleverser l’équilibre mondial des armes nucléaires, en permettant aux pays de fabriquer des ogives nucléaires plus rapidement. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Wang Wenbin : À ma connaissance, le réacteur rapide est l’un des réacteurs avancés internationalement reconnus des systèmes d’énergie nucléaire de génération IV. Des pays comme les États-Unis, la France et le Japon mènent tous des recherches sur les technologies de réacteur rapide.
La Chine et la Russie mènent une coopération normale dans le domaine de l’énergie nucléaire civile, conformément à leurs obligations internationales respectives dans le cadre d’accords intergouvernementaux, ce qui est tout à fait normal et irréprochable.
Reuters : Selon l’armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré plusieurs missiles de croisière au large de sa côte orientale. Ces tirs interviennent alors que la Corée du Sud et les États-Unis organisent des exercices militaires conjoints. Par ailleurs, un responsable du renseignement de défense américain a déclaré que la Corée du Nord ne semblait pas se préparer à un essai nucléaire imminent, mais que les États-Unis restaient vigilants. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : En ce moment, les États-Unis et la Corée du Sud procèdent à un exercice militaire conjoint de grande envergure qui porte sur des sujets tels que le « débarquement amphibie » et la « décapitation ». À en juger par les noms de ces sujets, il est facile de savoir si cet exercice est de nature défensive ou non. Hier, les États-Unis et la Corée du Sud ont annoncé un exercice militaire conjoint prévu pour le mois de juin. Les parties concernées doivent cesser d’ajouter de l’huile sur le feu, revenir rapidement sur la voie d’un règlement politique et jouer le rôle qui leur revient dans l’apaisement des tensions et la reprise du dialogue.
Reuters : Des responsables taïwanais ont déclaré qu’une rencontre potentielle entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy était toujours en cours de préparation. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Je dois d’abord vous corriger. Taïwan est une partie inséparable de la Chine et il n’existe pas de « président taïwanais ». Quant à votre question, nous avons déjà exposé la position de la Chine. Nous nous opposons fermement à toute forme d’interaction officielle entre les États-Unis et Taïwan et à toute visite aux États-Unis par le dirigeant des autorités taïwanaises, quelle qu’en soit la raison ou le prétexte. Nous nous opposons fermement à toute forme de contact entre les États-Unis et les autorités taïwanaises, qui viole le principe d’une seule Chine. La Chine a fait des démarches solennelles auprès des États-Unis à ce sujet. Le voyage annoncé sous prétexte de « transit » est effectivement une tentative de recherche de percées et de propagation de l’« indépendance de Taïwan ». Nous demandons instamment aux États-Unis de respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, de tenir sérieusement l’engagement pris par leurs dirigeants de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan » ou « deux Chines » ou « une Chine, un Taïwan », de cesser toute forme d’interaction officielle avec Taïwan, de cesser d’améliorer leurs échanges substantiels avec la région et de cesser de truquer et de vider de sa substance le principe d’une seule Chine.
NBC : La dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen se trouve aux États-Unis en route pour l’Amérique latine, alors que l’ancien dirigeant taïwanais Ma Ying-jeou arrive en Chine au même moment. Est-ce une coïncidence ? À votre avis, quelle est la signification de cette coïncidence ?
Wang Wenbin : Je ne vois aucun lien entre les deux choses que vous avez mentionnées. Nous avons exprimé nos positions respectivement sur ces deux questions. Vous pouvez consulter à nouveau nos réponses si cela vous intéresse.
Reuters : Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que la Chine observait très attentivement la manière dont le monde réagissait à la guerre en Ukraine, mais qu’elle n’avait pas encore fourni d’aide létale à la Russie. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : La Chine n’est ni responsable de la création de la crise ukrainienne, ni partie prenante à cette crise. Au contraire, nous avons toujours préconisé un règlement politique de la crise et encouragé les pourparlers de paix. Comme l’a souligné le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, un certain pays, en raison de ses intérêts géopolitiques égoïstes, a contrecarré les efforts de pourparlers de paix par tous les moyens possibles, et a même inventé de fausses allégations pour attaquer et salir la Chine. Mais le monde ne se laissera pas facilement tromper. Au moment même où la Chine s’engageait sur la voie de la paix, les États-Unis annonçaient de nouvelles livraisons d’armes et d’équipements d’une valeur de 350 millions de dollars à l’Ukraine, ce qui ne laisse aucun doute quant à savoir qui attise les conflits en fournissant des armes mortelles et qui encourage les pourparlers de paix. La position de la Chine sur la question ukrainienne est claire et cohérente. Entre la paix et la guerre, nous choisissons la paix. Entre le dialogue et les sanctions, nous choisissons le dialogue. Entre faire baisser la température et attiser les conflits, nous choisissons la première solution. La Chine n’a pas de motifs politiques égoïstes dans cette affaire et ne s’engagera pas dans une manipulation géopolitique. Nous sommes sincères dans notre volonté de promouvoir les pourparlers de paix et de mettre fin à la guerre. Cela fait partie de l’engagement de la Chine à assumer ses responsabilités en tant que grand pays. Nous espérons également que les États-Unis corrigeront leur rhétorique et leurs actions contre la paix, qu’ils cesseront d’alimenter des conflits et de rejeter la responsabilité, et qu’ils travailleront avec la communauté internationale pour s’engager réellement à promouvoir une solution politique à la crise ukrainienne par le biais du dialogue et de la négociation.
Reuters : Un député canadien a démissionné du Parti libéral du premier ministre Justin Trudeau après que des médias l’ont accusé d’avoir des liens avec le gouvernement chinois. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : La partie canadienne est peut-être mieux placée pour répondre à votre question sur la démission d’un député canadien. La Chine s’oppose à l’ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Nous n’avons aucun intérêt dans les affaires intérieures du Canada et nous ne nous y ingérerons pas.
Reuters : Antony Blinken a déclaré que la Chine sera en mesure d’envahir Taïwan d’ici à 2027. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Wang Wenbin : Taïwan est le Taïwan de la Chine. La résolution de la question de Taïwan est l’affaire des Chinois, une affaire qui doit être résolue par les Chinois. Nous continuerons à lutter pour une réunification pacifique avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts, mais nous ne nous engagerons jamais à renoncer à l’usage de la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires. Cela vise uniquement l’ingérence de forces extérieures, les quelques sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan » et leurs activités sécessionnistes. La véritable cause des tensions actuelles dans le détroit de Taïwan est que les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) ont sollicité le soutien des États-Unis pour l’« indépendance de Taïwan » et que certaines personnes aux États-Unis ont utilisé Taïwan pour contenir la Chine. Si les États-Unis espèrent vraiment la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan, ils doivent respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, mettre en pratique l’engagement des dirigeants américains de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », cesser de s’immiscer dans la question de Taïwan et cesser de créer de nouveaux facteurs susceptibles d’engendrer des tensions dans le détroit de Taïwan.
NBC : Le Commandement du Théâtre sud de l’Armée populaire de Libération de Chine a annoncé qu’il venait de repousser un navire de guerre américain qui s’était introduit illégalement dans les eaux territoriales des îles Spratly. Ne craignez-vous pas que des incidents fréquents comme celui-ci ne conduisent à des situations plus graves à l’avenir ?
Wang Wenbin : Le 23 mars, le navire de guerre américain USS Milius a pénétré illégalement dans les eaux territoriales proches des îles chinoises Xisha sans l’autorisation du gouvernement chinois. Cette action a violé la souveraineté de la Chine, a constitué une menace pour la sécurité de la Chine et a mis en péril la paix et la stabilité dans les eaux concernées. Le Commandement du Théâtre sud de l’Armée populaire de Libération de Chine a procédé au suivi et à la surveillance du destroyer américain, conformément à la loi, et l’a mis en garde.
Les États-Unis doivent immédiatement mettre fin à cette infraction et à cette provocation. La Chine continuera à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver résolument la souveraineté et la sécurité de la nation, ainsi que la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale.