CCTV : La Chine a publié ses données sur l’économie nationale et le commerce extérieur pour le premier trimestre. Les médias internationaux ont décrit les performances économiques de la Chine comme un « rebond » au-delà des attentes, affirmant que ce bon départ est non seulement une bonne nouvelle pour la Chine, mais qu’il renforcera également la confiance dans la reprise de l’économie mondiale. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Wang Wenbin : Dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale et d’incertitudes extérieures importantes, l’économie chinoise a pris un bon départ cette année. Selon les données publiées hier par le Bureau national des statistiques de Chine, le produit intérieur brut a augmenté de 4,5 % au premier trimestre en glissement annuel, soit 1,6 point de pourcentage de plus qu’au trimestre précédent. La confiance du marché s’est nettement améliorée, la consommation et l’investissement ont rebondi plus fortement, et l’emploi et les prix sont restés stables dans l’ensemble. Cela témoigne de la résilience, du potentiel et de la vitalité remarquables de l’économie chinoise, ainsi que des fondamentaux solides qui soutiennent la croissance économique à long terme, et montre le dynamisme de l’économie chinoise à son printemps.
L’élan positif de la reprise économique de la Chine apporte de nouvelles opportunités pour le monde. Au premier trimestre, les échanges commerciaux de la Chine avec les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), d’Afrique et d’Amérique latine ont augmenté respectivement de 16,1 %, 14,1 % et 11,7 % en glissement annuel. Le commerce avec les pays le long de « la Ceinture et la Route » et les membres de l’accord de partenariat économique global régional (RCEP) a augmenté de 16,8% et 7,3% respectivement. La 133e Foire de Canton, qui est entièrement hors ligne cette année, a attiré des acheteurs et des exposants de 226 pays et régions, établissant de nouveaux records en termes de surface d’exposition et de nombre d’exposants. Selon les dernières Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI), l’économie chinoise contribuera pour plus d’un tiers à la croissance mondiale cette année.
Comme l’a souligné le président Xi Jinping, la Chine est engagée dans la réforme et l’ouverture et ne fermera jamais sa porte au monde. Nous sommes prêts à travailler avec tous les pays qui espèrent poursuivre une coopération gagnant-gagnant avec nous pour la prospérité mondiale et le progrès commun. La Chine continuera à promouvoir un développement de haute qualité, à développer une ouverture de haut niveau, à partager les progrès de la modernisation à la chinoise avec la communauté internationale et à donner un nouvel élan à l’économie mondiale.
TASS : Les médias ont rapporté le 18 avril que le président français Emmanuel Macron avait chargé son conseiller en politique étrangère de travailler avec la Chine pour créer un cadre qui pourrait servir de base à de futures négociations entre la Russie et l’Ukraine. Selon le plan français, l’Ukraine et la Russie devraient entamer des négociations cet été si tout se passe bien. La partie française a-t-elle engagé une communication avec la Chine sur ce plan ? Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à cet égard ?
Wang Wenbin : La position de la Chine sur la question ukrainienne est cohérente et claire. Elle a été exposée de manière complète et systématique dans le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ». Lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Chine, les deux chefs d’État ont eu un échange de vues approfondi à ce sujet. Comme l’a souligné le président Xi Jinping, il n’y a pas de panacée pour désamorcer la crise. Il faut que toutes les parties fassent leur part et créent les conditions d’un cessez-le-feu et de pourparlers de paix en renforçant la confiance mutuelle. La Chine soutient la partie européenne dans la préservation de ses propres intérêts fondamentaux et à long terme pour qu’elle encourage la reprise des pourparlers de paix dès que possible, tienne compte des préoccupations raisonnables de toutes les parties et construise un cadre de sécurité européenne équilibré, efficace et durable.
AFP : Le président du Guatemala a annoncé qu’il se rendrait à Taïwan ce week-end. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Wang Wenbin : Le fait que les 182 pays ont établi des relations diplomatiques avec la Chine démontre que le principe d’une seule Chine bénéficie du soutien massif de la communauté internationale et représente la justice internationale et la tendance du monde. Les tentatives trompeuses des autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) de Taïwan d’élargir « l’espace international » les mènent dans une impasse. Le principe d’une seule Chine est une norme universellement reconnue dans les relations internationales et un consensus international dominant. L’« indépendance de Taïwan » n’aboutira pas. Toute démarche qui ignore la tendance mondiale et la justice internationale et s’en tient à une position erronée sera vouée à l’échec. Nous demandons instamment à l’administration Giammattei de ne pas aider ceux qui ont des motifs malveillants et de ne pas aller à l’encontre de la tendance mondiale et de l’aspiration du peuple guatémaltèque pour ses gains égoïstes.
Global Times : Selon les médias américains, le gouvernement américain a écouté les conversations du Secrétaire général des Nations Unies António Guterres avec des dirigeants de tous les pays et avec d’autres hauts fonctionnaires des Nations Unies. Le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies Stéphane Dujarric a déclaré hier que le Secrétariat des Nations Unies a officiellement exprimé ses préoccupations aux États-Unis à cet égard. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : La nouvelle de l’espionnage par les États-Unis de tous les pays et de toutes les organisations internationales, y compris de leurs alliés, a suscité un émoi international. Toutefois, ce n’est pas la première fois que de tels scandales impliquant les États-Unis sont révélés.
Les États-Unis déclarent qu’ils défendent le rôle des Nations Unies, mais ils ont espionné les Nations Unies sans scrupules. Les États-Unis se prétendent défenseurs de la liberté et de la démocratie, mais ils utilisent des technologies de pointe pour construire un « empire du piratage informatique ». Ils se vantent de protéger la sécurité de l’information, mais ils ont placé des pièges de sécurité de l’information dans le monde entier. Comme l’a indiqué le porte-parole des Nations Unies, de telles actions sont incompatibles avec les obligations des États-Unis telles qu’elles sont énumérées dans la Charte des Nations Unies et la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies. Les États-Unis doivent une explication à la communauté internationale, en particulier aux Nations Unies, et doivent prendre des mesures concrètes pour assumer leur responsabilité et leurs obligations en tant que pays hôte du siège des Nations Unies.
Bloomberg : La Chine va-t-elle rejoindre la plate-forme commune de pourparlers entre créanciers bilatéraux lancée la semaine dernière par l’Inde, le Japon et la France avec le Sri Lanka ? Quels seront vos plans pour traiter la question de la dette du Sri Lanka à l’égard de la Chine ?
Wang Wenbin : Nous avons répondu à des questions similaires à plusieurs reprises. La Chine soutient toujours les institutions financières chinoises dans les discussions actives des accords de traitement de la dette avec le Sri Lanka. Nous travaillerons avec les pays concernés et les institutions financières internationales pour jouer conjointement un rôle positif en aidant le Sri Lanka à faire face aux difficultés actuelles, à alléger le fardeau de sa dette et à parvenir à un développement durable. Entre-temps, nous appelons les créanciers commerciaux et multilatéraux à participer à la restructuration de la dette du Sri Lanka et à un partage équitable du fardeau.
Question complémentaire du journaliste : Vous avez dit que la Chine était prête à travailler avec les parties sri-lankaises et avec les autres créanciers internationaux. La Chine est-elle disposée à rejoindre la plateforme de créanciers bilatéraux qui a été lancée la semaine dernière ?
Wang Wenbin : Vous avez bien compris notre position de principe. En ce qui concerne les questions spécifiques, je vous recommande de consulter les services compétents chinois.
Bloomberg : Ce matin, Liu Jinsong, directeur général du département sur l’Asie du ministère des Affaires étrangères, a rencontré de hauts diplomates japonais pour leur faire part de ses préoccupations et de son mécontentement à l’égard de la déclaration de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7. Pouvez-vous préciser les éléments de cette déclaration qui préoccupent particulièrement la Chine ?
Wang Wenbin : Nous avons exprimé hier la position ferme de la Chine sur les développements négatifs de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 organisée par le Japon.
Je tiens à souligner que le monde n’a qu’un seul ordre, qui est l’ordre international étayé par le droit international, et un seul ensemble de normes, qui sont les normes fondamentales régissant les relations internationales sur la base des objectifs et des principes de la Charte des Nations Unies. Si le G7 est réellement opposé à l’hégémonisme et à la coercition, il doit réfléchir sur lui-même, s’assurer que rien de tel que l’invasion de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Syrie ne se reproduise, s’opposer résolument à la juridiction au bras long et aux sanctions unilatérales, et dire non fermement à toute politique qui donne la priorité à un certain pays au détriment des autres.
Il est dangereux de rechercher la soi-disant solidarité de quelques-uns au prix d’un monde divisé. Le monde n’a pas besoin d’un « G1 » qui dicte sa conduite aux autres pays, ni d’une « coalition de valeurs communes ». Ce dont le monde a besoin, c’est un respect mutuel malgré les différences d’idéologie, de valeurs et de niveau de développement, une solidarité et une coopération conformes à la Charte des Nations Unies et au droit international, et un effort commun pour construire la communauté de destin pour l’humanité.
Je tiens à indiquer que les deux côtés du détroit de Taïwan appartiennent à une seule et même Chine. Taïwan fait partie du territoire chinois. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine n’ont jamais été divisées. Ceux qui affirment adhérer à la politique d’une seule Chine tout en présentant l’opposition de la Chine à l’« indépendance de Taïwan » comme une « modification du statu quo » encouragent en fait les provocations sécessionnistes, entravent la réunification de la Chine et favorisent une sécession pacifique. Il s’agit là d’une rupture totale avec le principe d’une seule Chine.
AFP : Selon une nouvelle estimation des Nations Unies annoncée aujourd’hui, l’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde d’ici le milieu de l’année. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Wang Wenbin : Pour évaluer le dividende démographique d’un pays, il faut tenir compte non seulement de la taille mais aussi de la qualité de sa population. La taille est importante, mais ce qui l’est encore plus, c’est la ressource en talents. Sur les 1,4 milliard de Chinois, près de 900 millions sont en âge de travailler et ont suivi en moyenne 10,9 années d’études. Pour ceux qui viennent d’entrer sur le marché du travail, la durée moyenne de leurs études est passée à 14 ans. Dans le même temps, la Chine a mis en œuvre une stratégie nationale pour répondre au vieillissement de la population, y compris une politique du troisième enfant et des mesures de soutien pour faire face aux changements démographiques. Comme l’a souligné le premier ministre Li Qiang, le dividende démographique de la Chine n’a pas disparu et le dividende des talents est en train de se constituer. La force motrice du développement de la Chine reste dynamique.
AFP : Un panda géant de 22 ans vivant à Chiang Mai est mort aux premières heures de ce matin. Elle avait été amenée en Thaïlande par la Chine en 2003. Selon les rapports, une enquête conjointe sino-thaïlandaise serait en cours pour déterminer les causes de sa mort. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous sommes attristés par le décès de Lin Hui, le panda géant qui vivait en Thaïlande. À notre connaissance, dans la soirée du 18 avril, Lin Hui est soudainement tombée dans le coma. Au courant de la nouvelle, le Centre chinois de conservation et de recherche sur le panda géant a immédiatement fait appel à des experts pour guider les efforts de sauvetage de l’équipe en Thaïlande par liaison vidéo. Malheureusement, ces efforts ne sont pas parvenus à sauver la vie de Lin Hui. Le consulat général de Chine à Chiang Mai a envoyé rapidement du personnel sur place pour apporter son aide.
Le département compétent chinois enverra une équipe d’experts en Thaïlande dès que possible pour enquêter sur la cause du décès avec les experts thaïlandais et fera de son mieux pour bien gérer la situation. L’ambassade et les consulats de Chine en Thaïlande continueront à apporter une aide active dans le travail.
Lin Hui est arrivée au zoo de Chiang Mai en 2003. Elle a bénéficié des soins et de l’amour de professionnels chinois et thaïlandais et a apporté beaucoup de joie au public thaïlandais au fil des ans, jouant un rôle actif dans la promotion de la coopération entre la Chine et la Thaïlande en matière de conservation du panda géant, ainsi que dans les échanges et l’amitié entre les deux peuples.
CGTN : Cette année marque le 60e anniversaire de l’envoi par la Chine de sa première équipe d’aide médicale à l’étranger. Pouvez-vous nous présenter ce que la Chine a accompli dans ce domaine particulier au cours des six dernières décennies ?
Wang Wenbin : La fourniture d’une assistance médicale à d’autres pays est un élément important de l’action de la Chine en matière d’aide extérieure. C’est aussi un exemple vivant de l’engagement de la Chine à construire une communauté mondiale de la santé pour tous. Cette année marque le 60e anniversaire de l’envoi par la Chine de sa première équipe d’aide médicale à l’étranger. Depuis que la Chine a envoyé la première équipe médicale étrangère en Algérie en 1963, un total de 30 000 membres du personnel médical ont traité 290 millions de patients locaux dans 76 pays et régions au monde. Au cours des six dernières décennies, les équipes médicales chinoises ont travaillé en Asie, en Afrique et en Amérique latine, où se trouvent de nombreux pays en développement. Certains professionnels de la santé ont été envoyés six fois à l’étranger et y ont passé 12 ans au total. Certains ont repris le flambeau de leurs grands-parents et de leurs parents en tant que membres d’équipes médicales. Malgré les conditions difficiles, ils ont réussi à faire des miracles médicaux et leurs cœurs bienveillants en tant que professionnels ont fait d’eux les « invités les mieux accueillis » par la population locale. Ils sont des exemples vivants de l’esprit des équipes médicales chinoises : ténacité, dévouement, engagement à sauver des vies et amour qui ne connaît pas de frontières. Ils ont laissé derrière eux de nombreuses histoires touchantes des équipes médicales chinoises.
Au cours des six dernières décennies, les obstétriciens et gynécologues chinois, désintéressés et bien formés, ont accueilli de nouvelles naissances et sauvé de nombreuses mères et nouveau-nés dans des circonstances critiques. Par exemple, en Algérie, les médecins ont mis au monde quelque 2,07 millions de nouveau-nés. Les équipes d’obstétrique et de gynécologie y ont introduit de nouvelles technologies et philosophies, ce qui a grandement amélioré la santé des mères et des enfants locaux.
Au cours des six dernières décennies, des équipes médicales chinoises ont mis en œuvre le programme Brightness Action dans plus de 30 pays d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique centrale, d’Amérique du Nord et des Caraïbes, offrant des opérations gratuites de la cataracte à des dizaines de milliers de patients. À Roseau, la capitale de la Dominique, après l’opération qui lui a rendu la vue, Madame Edward, âgée de plus de 80 ans, a déclaré avec émotion que cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu de montagnes au loin, de nuages dans le ciel, d’herbe et de fleurs dans le jardin, et elle a remercié les médecins chinois de l’avoir aidée à recouvrer la vue.
La Chine n’a jamais été absente de l’épreuve de la réponse aux grandes pandémies. La thérapie combinée à base d’artémisinine fournie par la Chine a sauvé des millions de vies dans le monde. Rien qu’en Afrique subsaharienne, quelque 240 millions de personnes en ont bénéficié.
Lorsque le virus Ebola a fait rage en Afrique en 2014, la Chine a envoyé plus de 1 200 membres du personnel médical dans les pays touchés, a traité plus de 800 patients et a formé plus de 12 000 personnes en santé publique. Les gouvernements et les personnes qui ont bénéficié de cette aide ont fait l’éloge des efforts de la Chine.
Après l’apparition de l’épidémie du COVID-19, la Chine a envoyé 37 équipes d’experts dans 34 pays, fourni plus de 2,2 milliards de vaccins contre le COVID-19 à plus de 120 pays et organisations internationales, et plusieurs centaines de milliards de fournitures anti-COVID à 153 pays et 15 organisations internationales. Il s’agit de l’action d’aide humanitaire d’urgence la plus rapide et la plus massive jamais entreprise depuis la fondation de la République populaire de Chine. Elle a démontré le sens des responsabilités de la Chine en tant que grande puissance.
Au cours des six dernières décennies, la Chine a établi des relations de jumelage avec 46 hôpitaux dans 41 pays et a aidé 22 pays à mettre en place 25 centres spécialisés clés pour institutionnaliser et systématiser l’assistance médicale et technologique.
Les équipes médicales chinoises ont formé plus de 20 000 membres du personnel médical local par l’enseignement clinique, la démonstration chirurgicale et l’enseignement à distance. Cela a permis de combler des milliers de lacunes technologiques, d’améliorer les niveaux médical et technologique locaux et d’aider les pays bénéficiaires à constituer leurs propres équipes médicales.
Les six dernières décennies démontrent pleinement que pour la Chine, l’aide médicale est une façon pour les amis de s’entraider. Notre aide médicale n’est pas assortie de conditions politiques ni fait l’objet d’aucun gain géopolitique égoïste. Elle est plus durable et plus pure que l’or. Le 60e anniversaire n’est pas une ligne d’arrivée, mais un nouveau départ. En ce moment même, des équipes médicales chinoises travaillent dur dans 115 sites médicaux répartis dans 56 pays à travers le monde.
Comme l’a souligné le président Xi Jinping dans sa lettre de réponse aux équipes médicales chinoises en République centrafricaine, le peuple chinois aime la paix et attache une grande importance à la vie, ce qui est illustré de manière vivante par ses efforts en matière d’assistance médicale internationale. La Chine continuera à fournir des aides médicales, à œuvrer pour la santé et le bien-être des peuples des pays en développement et à concrétiser la vision de la construction d’une communauté mondiale de la santé pour tous.