Dragon TV : Le 12 juillet, le secrétaire philippin aux Affaires étrangères, Enrique A. Manalo, a publié une déclaration à l’occasion du septième anniversaire de la sentence arbitrale sur la mer de Chine méridionale, affirmant que la sentence fait désormais partie du droit international et que les Philippines se félicitent du nombre croissant de partenaires qui ont exprimé leur soutien à la sentence. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : La position de la Chine sur l’arbitrage relatif à la mer de Chine méridionale et sur la sentence est cohérente, claire et ferme. Le ministère chinois des Affaires étrangères a publié une déclaration à ce sujet le 12 juillet 2016. Le tribunal arbitral a violé le principe du consentement de l’État, outrepassé son autorité lors des audiences et rendu une sentence au mépris de la loi. Il s’agit d’une grave violation de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et du droit international général. La sentence est illégale, nulle et non avenue. La Chine ne l’accepte pas, ne la reconnaît pas et n’acceptera jamais aucune réclamation ou action fondée sur la sentence. La souveraineté, les droits et les intérêts de la Chine dans la mer de Chine méridionale ont été établis au cours d’une longue histoire et sont solidement ancrés dans l’histoire et le droit. Ils ne seront en aucun cas affectés par des sentences illégales.
La sentence illégale de l’arbitrage sur la mer de Chine méridionale a été largement remise en question par la communauté internationale. De nombreux experts et érudits en droit faisant autorité au niveau international, y compris l’ancien président de la Cour internationale de justice et l’ancien juge du Tribunal international du droit de la mer, ont écrit des articles pour souligner les graves lacunes de la sentence. Des personnes visionnaires aux Philippines ont publiquement fait remarquer que la sentence était illégale et erronée. La position de la Chine, qui refuse d’accepter ou de reconnaître la sentence, a gagné le soutien et la compréhension de plus de 100 pays.
La Chine et les pays de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) mettent pleinement en œuvre la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale de manière efficace et font progresser activement les consultations sur le code de conduite en mer de Chine méridionale. Toutes les parties ont convenu de traiter la question de la mer de Chine méridionale en suivant la double approche, à savoir que les différends maritimes devraient être traités correctement par les pays directement concernés par le biais du dialogue et de la consultation et que la paix et la stabilité dans la mer de Chine méridionale devraient être sauvegardées conjointement par la Chine et les pays de l’ASEAN. Nous recommandons instamment aux parties concernées de continuer à travailler avec la Chine pour traiter et gérer correctement les différends maritimes par le dialogue et la consultation, et de travailler avec les pays de la région pour maintenir la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale.
TASS : Hier, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) a publié le communiqué du sommet de Vilnius, qui affirme que l’approfondissement du partenariat stratégique sino-russe et le renforcement mutuel des tentatives des deux pays visant à « saper » l’ordre international fondé sur des règles vont à l’encontre des intérêts et des valeurs de l’OTAN. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Les relations Chine-Russie sont fondées sur le principe de non-alliance, de non-confrontation et de non-ciblage d’une tierce partie. Elles dépassent le modèle d’alliance militaire et politique de l’époque de la guerre froide et constituent un modèle pour les relations entre grands pays, qui est fondamentalement différent des « cercles exclusifs » et de la confrontation des camps pratiqués par certains pays de l’OTAN.
Nous demandons instamment à l’OTAN de cesser ses accusations infondées et sa rhétorique provocatrice à l’égard de la Chine, d’abandonner la mentalité dépassée de la guerre froide et de renoncer à l’erreur que constitue la recherche d’une sécurité absolue. L’OTAN a provoqué des troubles en Europe, et elle ne doit pas chercher à semer le chaos ici en Asie-Pacifique ou ailleurs dans le monde.
Yonhap News Agency : Ce matin, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a tiré un missile balistique. Dans son récent communiqué, l’OTAN a fermement condamné les programmes d’armes de destruction massive (ADM) et de missiles balistiques de la RPDC et l’a exhortée à réaliser la dénucléarisation d’une manière complète, vérifiable et irréversible. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Les questions relatives à la péninsule coréenne sont des questions politiques et de sécurité qui requièrent des efforts de la part de toutes les parties pour suivre la double approche consistant à poursuivre en parallèle l’établissement d’un mécanisme de paix et la dénucléarisation de la péninsule. L’OTAN n’est pas partie prenante aux problèmes de la péninsule coréenne. Son communiqué ignore le cœur du problème et l’impact négatif de la dissuasion et de la pression militaires des parties concernées, et ne mentionne pas sa politique de deux poids, deux mesures en matière de non-prolifération nucléaire. Cela n’est pas propice au règlement politique des problèmes de la péninsule coréenne.
La Chine a souligné à plusieurs reprises : « Si l’on ne remédie pas à l’absence d’un mécanisme de paix, qui est le nœud du problème, la péninsule peut difficilement se débarrasser du dilemme de sécurité qui génère des tensions et des confrontations. » La situation actuelle n’est pas celle que la Chine souhaite voir. Nous espérons que les parties s’engageront en faveur d’un règlement politique et qu’elles résoudront leurs préoccupations légitimes respectives de manière équilibrée par le biais d’un dialogue constructif pour maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule.
CCTV : Le Premier ministre des Îles Salomon, Manasseh Sogavare, est en visite officielle en Chine. Il s’agit de sa deuxième visite en Chine depuis que les deux pays ont établi des relations diplomatiques. Le 10 juillet, les deux parties ont publié une déclaration conjointe sur l’établissement d’un partenariat stratégique global fondé sur le respect mutuel et le développement commun pour une nouvelle ère. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur cette visite ? Quel effet cette visite aura-t-elle sur l’avenir des relations entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique ?
Wang Wenbin : Le Premier ministre des Îles Salomon, Manasseh Sogavare, a entamé sa visite officielle en Chine le 9 juillet. Le président Xi Jining l’a rencontré et ils ont annoncé conjointement l’établissement d’un partenariat stratégique global fondé sur le respect mutuel et le développement commun pour une nouvelle ère. Le Premier ministre Li Qiang s’est entretenu avec le Premier ministre Manasseh Sogavare et ils ont participé à d’autres événements officiels. Aujourd’hui, le président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale Zhao Leji a aussi rencontré le Premier ministre Manasseh Sogavare. Les dirigeants des deux parties ont procédé à un échange de vues approfondi sur les relations bilatérales et les questions régionales et internationales d’intérêt commun, et sont parvenus à un consensus large et important. La déclaration conjointe publiée par les deux parties souligne les grands principes directeurs et les mesures de coopération spécifiques pour développer les relations bilatérales. Les deux pays ont convenu de promouvoir une coopération de qualité sur « la Ceinture et la Route », de mettre en œuvre conjointement l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale, et de s’engager à construire une communauté de destin pour l’humanité. La visite a donné des résultats fructueux. Les deux parties ont signé de nombreux documents de coopération dans les domaines de la coopération au développement, du commerce, de la construction des infrastructures, de l’aviation civile, de l’éducation, des affaires policières, des douanes et de la météorologie. Le Premier ministre Manasseh Sogavare et sa délégation se rendront également au Jiangsu et au Guangdong.
Depuis l’établissement des relations diplomatiques en septembre 2019, les relations entre la Chine et les Îles Salomon ont connu une forte dynamique. Cela montre l’énergie puissante des liens entre la Chine et les pays qui ont récemment établi des relations diplomatiques avec la Chine. La visite du Premier ministre Manasseh Sogavare revêt une importance particulière, car elle a permis d’améliorer les relations entre la Chine et les Îles Salomon, d’élargir la coopération pratique dans un large éventail de domaines, d’approfondir l’amitié entre les peuples et de porter les relations bilatérales à un nouveau niveau. La Chine est prête à travailler avec les Îles Salomon pour mettre pleinement en œuvre les accords et résultats communs importants auxquels sont parvenus les dirigeants des deux pays, soutenir le développement sain du partenariat stratégique global Chine-Îles Salomon pour une nouvelle ère, et apporter davantage de bénéfices aux deux peuples.
Je tiens également à dire que la Chine et les pays insulaires du Pacifique sont tous des pays en développement. Le renforcement de l’assistance mutuelle et l’approfondissement de la coopération Sud-Sud font partie intégrante de notre effort commun pour construire une communauté de destin pour l’humanité. Lors de sa rencontre avec le Premier ministre Manasseh Sogavare, le président Xi Jinping a expliqué en détail la politique des « quatre respects » de la Chine à l’égard des pays insulaires du Pacifique, à savoir que la Chine respecte pleinement la souveraineté et l’indépendance des pays insulaires du Pacifique, respecte pleinement leur volonté, respecte pleinement leurs traditions nationales culturelles et respecte pleinement les efforts qu’ils déploient pour rechercher la force par l’unité. Cette politique incarne les principes directeurs fondamentaux des relations de la Chine avec les pays insulaires du Pacifique. Quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la Chine restera toujours un ami fiable et un frère digne de confiance des pays insulaires du Pacifique et s’engagera toujours à construire une communauté de destin encore plus étroite entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique.
AFP : L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont demandé à la Chine et aux Îles Salomon de publier les détails de leur nouveau pacte policier. Elles ont déclaré que le manque de clarté sur les implications sécuritaires de cet accord pourrait aggraver les tensions dans le Pacifique Sud. La Chine et les Îles Salomon prévoient-elles de publier le texte intégral de cet accord ? Des détails de cet accord seront-ils communiqués ? Et si oui, quand cela se produira-t-il ?
Wang Wenbin : Tout d’abord, je voudrais souligner que l’accord de coopération policière signé entre la Chine et les Îles Salomon est conforme au droit international applicable et aux pratiques courantes. La coopération en matière de police et d’application de la loi est un élément important de notre coopération bilatérale et joue un rôle positif dans la promotion de la sécurité et de la stabilité des Îles Salomon. La Chine soutient fermement les Îles Salomon dans la réalisation d’une paix et d’une stabilité à long terme et continuera à leur apporter son soutien et son assistance au mieux de ses capacités, sur la base de la volonté et des besoins des Îles Salomon.
Bloomberg : Le secrétaire permanent au ministère des Finances du Sri Lanka est actuellement en visite en Chine et s’est entretenu avec la Banque d’import-export de Chine et la Banque de développement de Chine. Pouvez-vous nous informer de l’état d’avancement des négociations sur l’allègement de la dette du Sri Lanka ?
Wang Wenbin : Sur la question de la dette du Sri Lanka, nous avons réitéré la position de la Chine à plusieurs reprises et vous pouvez vous y référer. Je tiens à souligner que la Chine et le Sri Lanka sont de bons frères, de bons partenaires et de bons amis. Nos deux pays ont des atouts complémentaires et de belles perspectives de coopération. La Chine est attachée à l’amitié, à la sincérité, au bénéfice mutuel et à l’inclusion, ainsi qu’au bon voisinage dans ses relations avec les pays de la région, et elle continuera à soutenir le développement socio-économique du Sri Lanka au mieux de ses capacités. Nous encourageons également les entreprises chinoises compétentes à investir au Sri Lanka et à participer à la coopération de haute qualité de « la Ceinture et la Route » pour aider le Sri Lanka à développer son économie et à améliorer les moyens de subsistance de sa population.
Global Times : Le 12 juillet, le porte-parole du Département d’État américain a déclaré que la sentence arbitrale sur la mer de Chine méridionale rejetait les revendications maritimes expansives de la Chine en mer de Chine méridionale. Il a ajouté que cette décision était définitive et juridiquement contraignante pour les Philippines et la Chine et a demandé à la Chine de mettre fin à ses activités maritimes illégales. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : La soi-disant sentence arbitrale sur la mer de Chine méridionale viole gravement le droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et est illégale, nulle et non avenue. La Chine ne l’accepte ni ne la reconnaît. C’est pour préserver l’intégrité et l’autorité de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer que la Chine n’accepte ni ne reconnaît la sentence. En tant que maître d’œuvre de l’arbitrage sur la mer de Chine méridionale, les États-Unis mettent l’accent sur cette question chaque année à l’occasion de l’anniversaire de la sentence illégale afin d’exercer des pressions sur la Chine et de forcer la Chine à accepter la sentence illégale. Nous nous y opposons fermement.
Les États-Unis ne tiennent pas compte de l’histoire et des faits relatifs à la mer de Chine méridionale, agissent à l’encontre de la charte des Nations Unies et interprètent de manière erronée le droit international de la mer, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Les États-Unis sont revenus sur leur engagement public de ne pas prendre position sur les questions de souveraineté en mer de Chine méridionale. Ils ont semé le trouble et utilisé la question de la mer de Chine méridionale pour semer la discorde entre les pays de la région. Cette attitude est extrêmement irresponsable et mal intentionnée. Nous demandons instamment aux États-Unis de respecter la souveraineté territoriale de la Chine ainsi que ses droits et intérêts maritimes en mer de Chine méridionale, de cesser toute parole et tout acte qui ne sont pas propices à la paix et à la stabilité régionales et de s’abstenir de jouer les trouble-fêtes en mer de Chine méridionale.
Grâce aux efforts conjoints de la Chine et des pays de l’ASEAN, la situation en mer de Chine méridionale est généralement stable. La Chine collaborera avec les pays de l’ASEAN pour continuer à maintenir la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale et à œuvrer pour la prospérité et le développement de la région.
Hubei Media Group : Le 10 juillet, la première conférence de haut niveau du Forum sur l’action mondiale pour le développement partagé s’est tenue à Beijing. Le président Xi Jinping a envoyé une lettre de félicitations à la réunion, soulignant que la Chine intensifierait encore l’investissement des ressources dans la coopération au développement mondial et travaillerait avec la communauté internationale pour faire avancer l’Initiative pour le développement mondial. Cela fait près de deux ans que la Chine a proposé l’Initiative pour le développement mondial. Pouvez-vous nous en dire plus sur les progrès actuels et le plan futur de l’Initiative pour le développement mondial ?
Wang Wenbin : La première conférence de haut niveau du Forum sur l’action mondiale pour le développement partagé s’est tenue récemment à Beijing. Le président Xi Jinping a envoyé une lettre de félicitations à la réunion. Le vice-président Han Zheng a rencontré collectivement les représentants étrangers participant à la réunion. Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères, a participé à l’événement et a lu la lettre de félicitations du président Xi Jinping. Cette réunion reflète pleinement les attentes de toutes les parties en ce qui concerne le renforcement de la coopération au développement et la reconnaissance et le soutien de la communauté internationale à l’égard de l’Initiative pour le développement mondial.
Depuis la proposition de l’Initiative pour le développement mondial par le président Xi Jinping il y a près de deux ans, la coopération a obtenu d’importants résultats préliminaires grâce aux efforts conjoints de toutes les parties. Jusqu’à présent, plus de 100 pays et organisations internationales ont apporté leur soutien à l’Initiative pour le développement mondial et près de 70 pays ont rejoint le Groupe des amis de l’Initiative pour le développement mondial établi sur la plateforme des Nations Unies. L’initiative a mis au point des mécanismes de coopération plus efficaces dans divers domaines et un parcours de coopération plus clair. La coopération pratique dans le cadre de l’initiative a bénéficié à de nombreux pays en développement, insufflant un fort élan à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Au cours de l’année écoulée, la moitié des 32 mesures pratiques énumérées sur la Liste des résultats du Dialogue de haut niveau sur le développement mondial ont été achevées ou ont obtenu des résultats précoces. 20 000 possibilités de formation ont été offertes dans le cadre des 1 000 programmes de développement des ressources humaines organisés par le gouvernement chinois, couvrant presque tous les membres du Groupe des amis de l’Initiative pour le développement mondial.
L’Initiative pour le développement mondial n’est pas un solo de la Chine, mais un concert de toutes les parties. En tant que plus grand pays en développement du monde, la Chine est naturellement un membre du Sud global. La Chine prendra avec tous les pays des mesures plus actives, plus efficaces et plus durables pour mettre en œuvre l’initiative. Pour ouvrir conjointement des perspectives de développement avec les pays du monde entier, la Chine prendra également des mesures dans six domaines, à savoir le soutien du développement en tant qu’agenda prioritaire, l’amélioration de la culture des projets de développement, l’élimination du goulot d’étranglement au financement du développement, l’élargissement des modes de coopération au développement, le renforcement de la coopération au développement avec des tiers et l’appui au rôle de premier plan joué par les jeunes dans le développement.
Sur la voie du développement, aucun pays ni aucun individu ne doit être laissé pour compte. Il s’agit de la vision de l’Initiative pour le développement mondial, ainsi que des objectifs défendus par les Nations Unies. La Chine travaillera avec la communauté internationale pour rechercher un développement commun avec des mesures pratiques, afin d’apporter de nouvelles contributions à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030 dans les délais prévus et à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
CCTV : Le 10 juillet, la Chine et les Îles Salomon ont publié une déclaration commune appelant le pays concerné à respecter les obligations internationales et à traiter avec prudence la question du rejet en mer d’eau contaminée par des matières nucléaires. Le ministère des Affaires étrangères des Îles Salomon a publié une déclaration exprimant ses préoccupations concernant le rapport détaillé de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le 11 juillet, Mark Brown, président tournant du Forum des îles du Pacifique et Premier ministre des Îles Cook, a déclaré, après avoir rencontré le directeur général de l’AIEA, que les dirigeants des pays insulaires du Pacifique avaient des points de vue différents sur le rejet en mer d’eau contaminée par des matières nucléaires et qu’ils décideraient de leur position après avoir examiné le rapport de l’AIEA. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Wang Wenbin : La quantité, la durée et la portée géographique du rejet en mer du Japon devraient être sans précédent. Ce rejet sera source d’incertitude et de risque pour les intérêts collectifs de la communauté mondiale. La Chine et les pays insulaires du Pacifique sont très préoccupés par le plan japonais de rejet en mer et s’opposent fermement à la tentative du Japon de déplacer les risques de pollution nucléaire.
Le rejet en mer n’est ni la seule option pour traiter l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima, ni la méthode la plus sûre ou la plus efficace. Nous avons noté que le chef du groupe d’experts indépendants du Forum des îles du Pacifique a récemment souligné que, selon les normes de sécurité de l’AIEA, la justification était l’un des dix principes fondamentaux des normes internationales de radioprotection et que les activités entraînant des risques d’irradiation devaient apporter un bénéfice global et des bénéfices l’emportant sur les risques.
Le Japon doit se demander s’il violera ce principe en traitant l’océan Pacifique comme un égout et en y déversant de l’eau contaminée par le nucléaire, s’il violera ainsi ses obligations internationales et s’il punira les bonnes actions des pays du monde entier qui ont aidé le Japon après le tremblement de terre il y a 12 ans. La Chine demande instamment au Japon de prendre au sérieux les préoccupations de la communauté internationale, d’assumer sa responsabilité morale et ses obligations internationales, de cesser immédiatement de mettre en œuvre le plan de rejet en mer et de traiter l’eau contaminée par le nucléaire de manière scientifique, transparente et sûre.
AFP : La visite en Chine de l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, est désormais confirmée pour la période du 16 au 19 juillet. En plus de ce qui a été annoncé ce matin, la partie chinoise peut-elle donner plus de détails sur cette visite ? Par exemple, qui rencontrera-t-il ? Quelles sont les questions spécifiques qui seront abordées ?
Wang Wenbin : J’ai répondu à une question à ce sujet hier et je n’ai rien à ajouter pour le moment.
Yonhap News Agency : Le directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères, Wang Yi, s’entretiendra-t-il avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Corée, Park Jin, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Forum régional de l’ASEAN ?
Wang Wenbin : À ma connaissance, les deux parties ont communiqué par la voie diplomatique sur l’engagement bilatéral lors des réunions des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN-plus. Je n’ai pas de détails à communiquer pour le moment.
Beijing Youth Daily : Selon les rapports, le communiqué du sommet de l’OTAN à Vilnius indique que la Chine développe et diversifie rapidement son arsenal nucléaire avec davantage d’ogives et des vecteurs plus sophistiqués et qu’elle manque de transparence. Le communiqué invite la Chine à s’engager dans des discussions sur la réduction des risques stratégiques et à promouvoir la stabilité stratégique par une plus grande transparence en ce qui concerne le nucléaire. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : L’OTAN, en tant qu’alliance militaire, est connue pour posséder l’arsenal nucléaire le plus important et le plus puissant au monde. Ces dernières années, elle s’est livrée à une diplomatie du mégaphone et a accusé de manière irresponsable la Chine de poser des menaces nucléaires. C’est tout simplement faux et hypocrite. La Chine en est gravement préoccupée et s’y oppose fermement.
La Chine est toujours extrêmement prudente et responsable en matière d’armes nucléaires. La Chine s’engage dans une stratégie nucléaire défensive et maintient ses capacités nucléaires au niveau minimum requis par la sécurité nationale. Nous n’avons jamais eu l’intention de nous engager dans une course aux armements nucléaires. La Chine applique une politique de « non-recours en premier » aux armes nucléaires, à tout moment et en toutes circonstances, et s’est engagée inconditionnellement à ne pas utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires contre des États non dotés d’armes nucléaires et des zones exemptes d’armes nucléaires. La Chine est le seul État doté d’armes nucléaires à avoir adopté une telle politique. Les États membres de l’OTAN prendraient-ils un tel engagement ?
La communauté internationale aurait cependant d’autant plus de raisons de s’inquiéter de l’accord de partage nucléaire de l’OTAN, par lequel l’OTAN maintient le plus grand arsenal nucléaire du monde. Certains États membres accélèrent la modernisation de leur puissance nucléaire, renforçant ainsi la soi-disant « dissuasion élargie » et augmentant le risque de prolifération nucléaire et de conflit nucléaire. Si les membres de l’OTAN sont réellement intéressés par la réduction du risque stratégique et la sauvegarde de la stabilité stratégique, ils devraient réduire le rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité nationale et collective, promouvoir la stabilité stratégique par des actions concrètes et défendre la paix et la sécurité internationales et régionales.
RIA Novosti : Hier, le premier vice-président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération et ancien ambassadeur de Russie en Chine, Andrey Denisov, a déclaré que la partie chinoise avait invité le président russe Vladimir Poutine à se rendre en Chine lors du Forum de « la Ceinture et la Route » en octobre. Pourriez-vous confirmer cette information ?
Wang Wenbin : Le troisième Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale se tiendra cette année. La Chine est en communication avec les partenaires de « la Ceinture et la Route » à ce sujet.
China News Service : Le sommet de l’OTAN qui se tient actuellement à Vilnius a publié un communiqué indiquant que les ambitions et les politiques coercitives de la Chine remettent en cause leurs intérêts, sécurité et valeurs et posent des défis systémiques à la sécurité euro-atlantique. Le communiqué indique également que la Chine s’efforce de renverser l’ordre international fondé sur des règles. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a exprimé des opinions similaires dans son article, déclarant que ce qui se passe en Europe aujourd’hui pourrait se produire en Asie demain. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Ce qui est déclaré dans le communiqué de l’OTAN est tout à fait contraire à la vérité et constitue le produit d’une mentalité de guerre froide et d’un parti pris idéologique. La Chine s’y oppose fermement. Plus de 30 ans après la fin de la guerre froide, l’OTAN, qui en est l’héritière, reste prisonnière d’une mentalité à somme nulle et considère le monde comme des blocs opposés. Malgré l’appel de la communauté mondiale en faveur de la paix, du développement et du progrès commun, l’OTAN continue d’agir à l’encontre de la tendance dominante et cherche à faire tourner la roue de l’histoire. Le monde ne s’en réjouira pas et cela n’aboutira pas.
L’OTAN prétend être une organisation régionale, tandis qu’elle dépasse le cadre géographique défini dans son traité, fait des incursions dans la région Asie-Pacifique à un rythme accéléré et cherche à devenir une OTAN mondiale. L’OTAN se déclare être une alliance défensive, tandis qu’elle encourage les États membres à augmenter leur budget militaire, à franchir la ligne de démarcation, à étendre leur mandat et à attiser la confrontation dans la région Asie-Pacifique. L’OTAN se vante de défendre un « ordre international fondé sur des règles », tandis qu’elle ignore le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales et s’ingère dans les affaires intérieures d’autres pays. L’OTAN a participé à plusieurs guerres et a joué les alarmistes sur les questions de sécurité, comme si le monde avait besoin de plus d’instabilité. L’OTAN constitue des cercles exclusifs et encourage la politique de groupe afin d’intensifier la confrontation idéologique et la confrontation des camps.
La Chine est une force pour la paix dans le monde, un contributeur au développement mondial, un défenseur de l’ordre international et une source de bien public. La Chine s’engage fermement à défendre le système international centré sur les Nations Unies, l’ordre international fondé sur le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales basées sur les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies. La Chine a un record satisfaisant en matière de paix et de sécurité. Nous n’avons jamais envahi un pays ni participé à une guerre par procuration. Nous n’avons jamais mené d’opérations militaires globales, menacé d’autres pays par la force, exporté une idéologie ou interféré dans les affaires intérieures d’autres pays. Nous ne créons pas de groupes militaires et n’y participons pas, et nous nous opposons à l’utilisation de la force ou de la menace de la force dans les relations internationales. En quoi une telle Chine poserait-elle des « défis systémiques » à l’OTAN ?
La prospérité et la stabilité dont jouit depuis longtemps l’Asie-Pacifique dépendent du respect mutuel, de la coopération ouverte, des avantages réciproques et de la capacité à résoudre correctement les différends entre les pays de la région. L’incursion de l’OTAN dans la région Asie-Pacifique ne fera qu’attiser les tensions et conduire à une confrontation entre les camps, voire à une « nouvelle guerre froide » dans cette région. Les pays de l’Asie-Pacifique ne l’accueillent pas favorablement et de nombreux États membres de l’OTAN ne l’approuvent pas. L’Asie-Pacifique n’a pas besoin d’une « version Asie-Pacifique de l’OTAN ».
Nous demandons instamment à l’OTAN de cesser immédiatement de calomnier et de mentir au sujet de la Chine. L’OTAN doit abandonner la mentalité dépassée de la guerre froide et l’état d’esprit du jeu à somme nulle, renoncer à sa foi aveugle dans la puissance militaire et à sa pratique erronée de la recherche de la sécurité absolue, mettre un terme à sa dangereuse tentative de déstabilisation de l’Europe et de l’Asie-Pacifique et cesser de trouver des prétextes à son expansion continue. Nous exhortons l’OTAN à jouer un rôle constructif pour la paix et la stabilité dans le monde.
Bloomberg : Hier soir ou tôt ce matin, Microsoft a déclaré avoir trouvé un groupe basé en Chine qui ciblait des agences gouvernementales en Europe occidentale. La Chine a-t-elle un commentaire à faire sur ce rapport et avez-vous eu des contacts avec des gouvernements d’Europe occidentale à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous avons pris note des rapports, selon lesquels le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a déclaré que les fonctionnaires américains avaient découvert que des pirates informatiques liés à la Chine avaient profité d’une faiblesse de sécurité dans l’informatique en nuage de Microsoft pour s’introduire dans des comptes de courrier électronique non classifiés des États-Unis, et que les États-Unis avaient notifié Microsoft à ce sujet. Je voudrais dire que par le passé, c’était généralement le premier groupe de pirates informatiques au monde, Agence nationale de sécurité des États-Unis, faisant également poste de Commandement de la force du cyberspace des États-Unis, qui diffusait ce type de fausses informations. Cette fois-ci, c’est le Conseil national de sécurité des États-Unis qui a fait une déclaration publique. Quelle que soit l’agence qui s’est exprimée, cela ne change rien au fait que les États-Unis sont le plus grand empire du piratage informatique et le plus grand cyber-voleur du monde.
Depuis l’année dernière, des institutions de cybersécurité de Chine et d’autres pays dans le monde ont publié des rapports révélant les cyberattaques menées par le gouvernement américain contre la Chine au fil des ans, mais les États-Unis n’y ont toujours pas réagi. Les États-Unis doivent expliquer leurs activités de cyberattaque et cesser de diffuser de fausses informations pour détourner l’attention du public.
Bloomberg : Le rapport de Microsoft indique que ce sont des agences gouvernementales d’Europe occidentale qui ont été piratées par le groupe basé en Chine, plutôt que des agences gouvernementales américaines ou basées aux États-Unis. La partie chinoise a-t-elle eu des contacts avec des gouvernements d’Europe occidentale au sujet du piratage présumé de leurs agences ?
Wang Wenbin : J’ai déjà présenté les rapports concernés tout à l’heure. Le rapport de Microsoft est basé sur des informations publiées par les autorités américaines. Je vous recommande de vérifier auprès de Microsoft si le rapport relatif aux « cyberattaques chinoises » est basé sur des informations officielles américaines. Dans l’affirmative, je suggère à Microsoft de vérifier s’il sait que les États-Unis sont en fait le plus grand empire du piratage informatique et le plus grand cyber-voleur du monde. Microsoft a-t-il noté cette réalité ?