Conférence de presse du 3 juin 2024 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning

2024-06-03 22:32

À l’invitation du vice-président Han Zheng, le vice-président de la République fédérative du Brésil Geraldo Alckmin effectuera une visite officielle en Chine du 4 au 8 juin.

À l’invitation de Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre des Affaires étrangères, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yvan Gil Pinto se rendra en Chine du 4 au 7 juin.

CCTV : La Chine a déclaré publiquement la semaine dernière qu’elle ne participerait pas au sommet pour la paix en Ukraine organisé par la Suisse. Cela signifie-t-il que la Chine ne soutient pas la Suisse et l’Ukraine dans l’organisation de ce sommet ? Certains pensent que le fait de ne pas participer au sommet signifie que l’on ne soutient pas la paix et que l’on se range du côté de la Russie en opposition à l’Ukraine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine estime qu’il faut soutenir tous les efforts qui contribuent au règlement pacifique de la crise. Dès le début, nous avons attaché une grande importance à l’organisation par la Suisse du sommet pour la paix en Ukraine et nous avons été en communication étroite avec la Suisse, l’Ukraine et d’autres parties concernées à ce sujet. La Chine a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la conférence de paix internationale devrait respecter trois éléments importants, à savoir la reconnaissance de la Russie et de l’Ukraine, la participation égale de toutes les parties et la discussion équitable de tous les plans de paix. En ce qui concerne la Chine, la réunion ne semble pas encore répondre à ces trois éléments et c’est exactement la raison pour laquelle la Chine ne pourra pas participer à la réunion. Je tiens à souligner que la position de la Chine sur la conférence de paix est juste et équitable. Notre position ne vise aucune partie et certainement pas ce sommet en particulier. La décision de la Chine quant à sa participation est purement basée sur notre évaluation de la réunion elle-même, et nous sommes convaincus que les parties concernées peuvent comprendre notre position.

Le fait d’être favorable ou non à la paix ne devrait pas être jugé par un pays particulier ou sur la base d’une réunion particulière. La Chine espère sincèrement qu’une conférence de paix ne se transformera pas en une plate-forme utilisée pour créer une confrontation des blocs. Le fait de ne pas y assister ne signifie pas que l’on ne soutienne pas la paix. Pour certains pays, même s’ils y participent, ils ne souhaitent pas réellement de tout cœur l’arrêt du conflit. Ce qui compte, c’est le type d’action entreprise. Ce qui s’est passé montre que la Chine s’est engagée de la manière la plus ferme et la plus active à promouvoir les pourparlers de paix. La Chine n’est jamais restée les bras croisés, n’a jamais attisé les flammes et n’a jamais profité du conflit. Au contraire, nous avons œuvré sans relâche en faveur d’un cessez-le-feu, ce qui a été salué par diverses parties, y compris la Russie et l’Ukraine.

Agence de presse Xinhua : Vous venez d’annoncer la visite du vice-président brésilien Geraldo Alckmin en Chine. Pourriez-vous nous en dire plus sur le programme de cette visite et les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?

Mao Ning : Au cours de la visite officielle du vice-président brésilien Geraldo Alckmin en Chine, le vice-président Han Zheng s’entretiendra avec lui et les deux vice-présidents coprésideront la 7e réunion du Comité de coordination et de coopération de haut niveau Chine-Brésil.

La Chine et le Brésil sont tous deux de grands pays en développement et d’importants marchés émergents, et ils sont l’un pour l’autre des partenaires stratégiques globaux. Cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Brésil et le 20e anniversaire de la création du Comité de coordination et de coopération de haut niveau Chine-Brésil. La Chine espère que cette visite contribuera à consolider la confiance politique mutuelle, à renforcer la communication stratégique et à approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines entre les deux parties, en vue d’un développement durable de notre partenariat global stratégique entre la Chine et le Brésil. 

Beijing Youth Daily : La Chine a annoncé que le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yvan Gil Pinto se rendra en Chine. Quel est le programme de cette visite et comment la Chine envisage-t-elle ses relations actuelles avec le Venezuela ?

Mao Ning : La Chine et le Venezuela sont des partenaires stratégiques de tout temps. En septembre dernier, le président vénézuélien Nicolas Maduro a effectué une visite d’État fructueuse en Chine. Sous la direction stratégique du président Xi Jinping et du président Nicolas Maduro, les relations bilatérales sont entrées dans une nouvelle période historique. Cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Venezuela. Nous souhaitons la bienvenue au ministre des Affaires étrangères, Yvan Gil Pinto, qui se rendra en Chine et assistera aux événements célébrant cet anniversaire. Nous souhaitons que cette visite soit une bonne occasion de continuer à mettre en œuvre le consensus important atteint par les chefs d’État des deux pays, de faire progresser notre amitié traditionnelle et de fournir une force motrice soutenue à notre partenariat stratégique de tout temps.

NOS : La semaine dernière, un navire de la marine néerlandaise a d’abord traversé la mer de Chine méridionale, puis le détroit de Taiwan, dans le cadre d’un exercice de liberté de navigation de plus grande envergure dans la région. La Chine est-elle au courant de la situation ? Les navires de la marine chinoise ont-ils, par exemple, surveillé le navire ? Comment la Chine perçoit-elle ce passage ?

Mao Ning : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour les détails. Je tiens à dire que la Chine respecte le droit de navigation des pays conformément au droit international, mais qu’elle s’oppose fermement à toute atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine au nom de la liberté de navigation. L’Asie-Pacifique est un brillant exemple de paix et de développement. Nous espérons que les pays extérieurs à la région prendront des mesures favorables à la paix et à la stabilité régionales, et s’abstiendront de se livrer à des provocations et de semer le trouble dans la paix et la stabilité de la région.

China News Service : Récemment, le porte-parole du département d’État américain a annoncé de nouvelles restrictions en matière de visas pour les fonctionnaires du gouvernement central et du gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong dans une déclaration publiée la semaine dernière sur le verdict rendu par le tribunal de Hong Kong à l’encontre de certaines des personnes impliquées dans l’affaire de conspiration visant à subvertir le pouvoir de l’État. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Les États-Unis ont délibérément attaqué le principe « un pays, deux systèmes », dénigré la loi sur la sauvegarde de la sécurité nationale dans la RAS de Hong Kong, fait des commentaires irresponsables sur la démocratie et les libertés à Hong Kong, cherché à s’immiscer dans les affaires judiciaires de la RAS de Hong Kong et abusé des restrictions en matière de visas. Ces initiatives constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine et violent le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales. La Chine les déplore vivement et s’y oppose fermement.

Je tiens à préciser que la soi-disant « élection primaire » organisée par les personnes impliquées dans l’affaire, qui sont anti-chinoises et cherchent à déstabiliser Hong Kong, constitue un grave défi à l’ordre constitutionnel de Hong Kong et met en péril la sécurité nationale. Parmi les accusés impliqués dans cette affaire, 31 personnes ont déjà plaidé coupable. Il est raisonnable et légal que les autorités policières et judiciaires de la RAS de Hong Kong exercent leurs fonctions conformément à la loi et punissent tous les actes qui portent atteinte à la sécurité nationale. Le gouvernement central soutient fermement cette démarche.

Je tiens à insister sur le fait que les affaires de Hong Kong sont purement des affaires intérieures de la Chine qui n’admettent aucune ingérence extérieure. Nous demandons instamment aux États-Unis de respecter sincèrement la souveraineté de la Chine et l’État de droit à Hong Kong, et de se conformer au droit international et aux normes fondamentales régissant les relations internationales. Les États-Unis ne doivent en aucun cas s’immiscer dans les affaires de Hong Kong. Si les États-Unis appliquent les restrictions en matière de visas aux fonctionnaires du gouvernement central et du gouvernement de la RAS de Hong Kong, la Chine prendra des contre-mesures fermes. 

BBC : La Chine ayant annoncé publiquement qu’elle avait découvert une affaire d’espionnage impliquant les services de renseignements britanniques (MI6), pourriez-vous fournir davantage d’informations sur cette affaire, y compris l’identité des personnes impliquées, leurs unités de travail et les raisons pour lesquelles le MI6 les a utilisées pour des activités d’espionnage ? Le gouvernement chinois prendra-t-il les contre-mesures ?

Mao Ning : Les services compétents chinois ont publié des informations détaillées sur l’affaire que vous avez mentionnée. Je n’ai rien à ajouter.

Dragon TV : Le 2 juin, les ministres de la Défense des États-Unis, du Japon et de la République de Corée ont tenu une réunion trilatérale à Singapour et ont publié un communiqué de presse commun, dans lequel ils ont blâmé la Chine, déclarant qu’ils s’opposaient fermement à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo dans les eaux de l’Indo-Pacifique. Ils ont réaffirmé l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taiwan, appelé à une résolution pacifique des problèmes entre les deux rives du détroit, se sont opposés aux revendications maritimes illégales en mer de Chine méridionale et ont souligné l’importance de respecter pleinement le droit international, y compris la liberté de navigation et de survol. La déclaration commune publiée lors du Dialogue trilatéral entre les vice-ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Japon et de la République de Corée, qui s’est tenu à Washington le 31 mai, contient également des contenus négatifs similaires à l’égard de la Chine. Le secrétaire d’État adjoint américain Campbell a également exprimé l’espoir que la Chine exerce une influence sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour lui demander de s’abstenir de toute action provocatrice et d’entamer un dialogue avec les États-Unis, le Japon et la République de Corée. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Nous avons pris note de la situation que vous avez mentionnée. Les États-Unis, le Japon et la République de Corée ont utilisé leur réunion trilatérale des ministres de la Défense et leur Dialogue trilatéral au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères pour faire avancer la soi-disant « stratégie indo-pacifique », pointer du doigt et s’ingérer grossièrement dans les affaires intérieures de la Chine sur la question de Taiwan, et une fois de plus attaquer et vilipender délibérément la Chine sur les questions maritimes et semer la discorde entre la Chine et les pays voisins. De telles actions violent gravement les normes fondamentales régissant les relations internationales. La Chine les déplore vivement et s’y oppose fermement. 

Premièrement, la Chine s’oppose fermement à la pratique de la politique des blocs, à toutes les remarques et actions qui provoquent et intensifient les tensions et portent atteinte à la sécurité et les intérêts stratégiques des autres pays, ainsi qu’à la tentative de former des groupes exclusifs dans la région Asie-Pacifique. Les États-Unis devraient agir conformément à leur parole selon laquelle la revitalisation de leurs alliances ne vise pas la Chine, et cesser de rechercher des gains égoïstes au détriment de la sécurité et les intérêts stratégiques des autres pays et du bien-être des populations de l’Asie-Pacifique.

Deuxièmement, le principe d’une seule Chine est un consensus universel de la communauté internationale et une norme fondamentale régissant les relations internationales. La question de Taiwan relève purement des affaires intérieures de la Chine, dans lesquelles aucune ingérence extérieure n’est admissible. La plus grande menace qui pèse actuellement sur la paix entre les deux rives du détroit de Taiwan est constituée par les activités sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan », ainsi que par la connivence et le soutien des forces extérieures. Si les pays concernés se soucient réellement de la paix et de la stabilité entre les deux rives du détroit et veulent que le monde soit sûr et prospère, ils devraient respecter le principe d’une seule Chine, s’opposer sans équivoque aux activités sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » et soutenir la réunification de la Chine.

Troisièmement, la Chine défendra toujours sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes. Nous sommes déterminés à régler correctement les questions maritimes bilatérales avec les pays directement concernés par le biais du dialogue et de la consultation. Cela dit, nous nous opposons fermement à ce que des pays extérieurs à la région s’immiscent dans la situation et l’aggravent. Ces dernières années, les États-Unis ont incité et soutenu certains pays à provoquer la Chine et à porter atteinte à la souveraineté de la Chine et à ses droits maritimes, et ont fréquemment mené des exercices militaires conjoints et des opérations de reconnaissance rapprochée avec leurs alliés dans les eaux proches de la Chine, y compris en mer de Chine méridionale, afin de montrer leurs muscles et d’intensifier les tensions dans la région. Cette situation est devenue la plus grande menace et le plus grand défi pour la paix et la stabilité régionales.

Quatrièmement, la position fondamentale de la Chine sur la question de la Péninsule coréenne est cohérente. Nous pensons que le maintien de la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne et la promotion d’un règlement politique de la question de la Péninsule coréenne servent les intérêts communs de toutes les parties. Le recours à la dissuasion militaire et l’imposition de sanctions et de pressions ne feront qu’intensifier les divergences et les tensions. Nous exhortons les parties concernées à faire preuve de prudence en paroles et en actes et à s’abstenir d’alimenter les tensions dans la Péninsule coréenne, qui est déjà très complexe et difficile. Nous continuerons à gérer les affaires de la Péninsule coréenne sur la base de leurs mérites et de notre propre position.

Shenzhen TV : Hier, la sonde chinoise Chang’e-6 s’est posée dans le bassin du pôle Sud-Aitken, sur la face cachée de la Lune, ce qui a attiré l’attention de la communauté internationale. Le directeur de l’Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, a déclaré qu’il s’agissait d’une merveilleuse réalisation à laquelle l’ESA était reconnaissante et fière de participer. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Mao Ning : Le 2 juin, environ un mois après son lancement le 3 mai, la sonde Chang’e-6 s’est posée avec succès sur la zone d’atterrissage désignée sur la face cachée de la Lune. La mission a pour but de collecter des échantillons de sol et de roche lunaires et de mener des explorations scientifiques, et a permis de recueillir des images vidéo et des données précieuses. La mission transporte également des charges utiles internationales de l’Agence spatiale européenne, de la France, de l’Italie et du Pakistan en vue d’une exploration scientifique conjointe. Il s’agit d’une étape historique dans l’exploration spatiale de la Chine et, plus important encore, d’une étape historique de l’utilisation pacifique de l’espace par l’humanité.

La compréhension et l’exploration de l’univers est une aspiration commune de l’humanité et l’utilisation pacifique de l’espace améliorera le bien-être de tous. Nous sommes disposés à approfondir les échanges et la coopération spatiaux internationaux, à partager les fruits du développement avec d’autres pays et à explorer les mystères de l’univers sur la base de l’égalité, du bénéfice mutuel, de l’utilisation pacifique et du développement inclusif. Nous attendons avec impatience le retour en toute sécurité de la sonde Chang’e-6 avec sa collection de matériel lunaire.

Bloomberg : Récemment, lors de sa visite à Singapour, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que la Russie faisait tout ce qu’elle pouvait pour perturber le prochain sommet pour la paix en Ukraine en utilisant l’influence chinoise et les diplomates chinois. Que pensez-vous de ces remarques ?

Mao Ning : Je viens de vous faire part de la position de la Chine sur l’organisation par la Suisse du premier sommet pour la paix en Ukraine. Dès le départ, nous avons attaché une grande importance à cette réunion et nous sommes en étroite communication avec la Suisse, l’Ukraine et d’autres parties concernées à ce sujet. J’ai noté que le Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse l’a apprécié publiquement le 31 mai. Je tiens à dire que la position de la Chine est ouverte, transparente, équitable et juste. Nous sommes convaincus que les parties concernées peuvent comprendre et soutenir notre position.

Depuis l’escalade de la crise ukrainienne, la Chine a maintenu la communication et la coopération avec l’Ukraine. La Chine reste le premier partenaire commercial de l’Ukraine. Notre ambassade en Ukraine continue de fonctionner normalement. La Chine attache une grande importance à son partenariat stratégique avec l’Ukraine.

Beijing Daily : Le 29 mai, le Congrès du Pérou a adopté une décision avec 108 voix pour et zéro contre, annonçant qu’il désignera le 1er février de chaque année comme la « Journée de la fraternité Pérou-Chine ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine et le Pérou sont de bons amis qui se traitent avec sincérité et confiance mutuelle et de bons partenaires à la recherche d’un développement commun. Le Congrès du Pérou a voté à la quasi-unanimité en faveur de la désignation du 1er février de chaque année comme « Journée de la fraternité Pérou-Chine ». Cela montre bien que le Pérou attache une grande importance à ses relations avec la Chine, que l’amitié entre la Chine et le Pérou est profondément enracinée dans le cœur du peuple et que les relations entre la Chine et le Pérou reposent sur des bases publiques solides et disposent d’un énorme potentiel et de perspectives prometteuses de développement. La Chine est disposée à travailler avec le Pérou pour que le partenariat stratégique global entre les deux pays produise davantage de résultats et apporte davantage de bénéfices aux deux peuples.

Anadolu Agency : Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a laissé entendre que les diplomates chinois faisaient pression sur les pays tiers et essayaient de les dissuader de participer au sommet pour la paix en Ukraine. Est-ce vrai ?

Mao Ning : La position de la Chine sur la conférence de paix est juste et équitable. Notre position ne vise aucune partie, et ne vise certainement pas ce sommet particulier organisé par la Suisse. L’hégémonisme et la politique du plus fort ne sont pas le style diplomatique de la Chine. Il n’existe pas de pressions exercées par la Chine sur d’autres pays.

Al Jazeera : Selon les médias iraniens, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Chine en Iran pour protester contre la déclaration commune de la Chine et des Émirats arabes unis concernant les îles contestées entre l’Iran et les Émirats arabes unis. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Mao Ning : La position de la Chine sur la question des trois îles est cohérente. Nous appelons les parties concernées à résoudre leurs différends de manière pacifique par le dialogue et la consultation. La déclaration commune entre la Chine et les Émirats arabes unis est conforme à la position de la Chine sur cette question. Les relations entre la Chine et l’Iran sont solides. Nous apprécions notre partenariat stratégique global avec l’Iran.

Bloomberg : Le 14 mai, votre collègue a déclaré que toutes les accusations selon lesquelles la Chine mène des activités d’espionnage étaient sans fondement et qu’il s’agissait d’une diffamation inacceptable. Aujourd’hui, le ministère de la Sécurité d’État a publié des informations sur deux personnes qui ont été trouvées en train d’espionner pour le compte du Royaume-Uni.  Donc, pour confirmer votre position : le gouvernement chinois n’a jamais espionné le Royaume-Uni, mais le gouvernement chinois accuse maintenant le Royaume-Uni d’espionner la Chine. Est-ce exact ?

Mao Ning : Nous nous opposons à l’exagération de la soi-disant « espionnage de la Chine » dans le but de dénigrer la Chine. En ce qui concerne l’affaire que vous avez mentionnée, les services compétents chinois ont publié des informations concernées.

Question complémentaire du journaliste : Vous dites donc que l’affaire de l’espionnage de la Chine annoncée par le Royaume-Uni en mai est sans fondement, mais que cette affaire publiée par la Chine est fondée. Pourriez-vous confirmer que la Chine n’a jamais espionné le Royaume-Uni ?

Mao Ning : Mon collègue a partagé la position de la Chine sur l’affaire que vous avez mentionnée en mai. Ce qui s’est passé est très clair. L’arrestation arbitraire et l’inculpation par le Royaume-Uni de citoyens chinois concernés sont un pur battage médiatique autour du soi-disant « espionnage de la Chine » et un dénigrement malveillant contre la Chine. En ce qui concerne l’affaire que les services compétents chinois ont publiée aujourd’hui, je n’ai pas de détails à ajouter. Mais je tiens à insister sur le fait que la Chine est un État de droit. Toute information publiée officiellement est étayée par des faits.

Bloomberg : Ce week-end, un influenceur chinois a publié sur une plateforme de médias sociaux chinoise une vidéo indécente de lui-même à l’entrée du sanctuaire de Yasukuni à Tokyo. Quelle est la position du ministère des Affaires étrangères sur la manière dont les citoyens chinois devraient se comporter lorsqu’ils sont à l’étranger ?

Mao Ning : J’ai pris note du rapport concerné. Je tiens à souligner que le sanctuaire de Yasukuni est un outil spirituel et un symbole de la guerre d’agression des militaristes japonais contre d’autres pays. Le Japon devrait sincèrement honorer sa promesse de faire face et de réfléchir à l’histoire de l’agression, et gagner la confiance de ses voisins asiatiques et du monde par des actions concrètes. Dans le même temps, je voudrais rappeler une fois de plus aux ressortissants chinois à l’étranger qu’ils doivent respecter les lois et règlements locaux et exprimer leurs griefs et leurs sentiments de manière rationnelle.

AFP : Selon le Financial Times, la Chine a des exigences déraisonnables en matière de prix et de niveaux d’approvisionnement pour le gazoduc Russie-Chine appelé Power of Siberia 2. L’accord entre Beijing et Moscou est-il bloqué comme le suggère le rapport ?

Mao Ning : Les présidents chinois et russe ont convenu de rechercher des domaines où nos intérêts convergent, d’approfondir l’intégration des intérêts et de favoriser la réussite de chacun. Nous sommes disposés à travailler avec la Russie pour mettre en œuvre le consensus important atteint par les chefs d’État des deux pays et approfondir notre coopération globale et mutuellement bénéfique.

Al Jazeera : Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, le ministre turc des Affaires étrangères est arrivé en Chine aujourd’hui pour une visite de trois jours. Quels seront les sujets abordés lors de ses entretiens avec la partie chinoise ? Parleront-ils de la guerre à Gaza, de la guerre en Ukraine et d’autres points chauds internationaux ?

Mao Ning : Les deux parties échangeront leurs points de vue sur des questions d’intérêt commun. La Chine publiera en temps utile des détails sur la visite. Veuillez les suivre.

Reuters : Selon les rapports, lors du Dialogue Shangri-La au cours du week-end, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que certains éléments de l’armement russe provenaient de Chine. Comment la Chine réagit-elle à ces remarques ?

Mao Ning : La Chine n’est pas à l’origine de la crise ukrainienne et n’est pas non plus partie prenante à cette crise. Nous sommes déterminés à promouvoir les pourparlers de paix. La Chine ne fournit pas d’armes aux parties au conflit et contrôle strictement l’exportation d’articles à double usage, ce qui est largement salué par la communauté internationale. Le commerce normal entre la Chine et la Russie est mené de manière ouverte et transparente, conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et aux principes du marché, et ne vise aucune tierce partie.

J’ai noté que des statistiques montrent que plus de 60 % des importations russes de composants d’armes et d’articles à double usage proviennent des États-Unis et d’autres pays occidentaux. Le président Volodymyr Zelenskyy lui-même l’a également mentionné dans ses remarques.

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