Conférence de presse du 18 février 2025 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Guo Jiakun

2025-02-18 22:09

AFP : Selon les médias sud-coréens, une agence de voyages chinoise envisage de rouvrir des circuits en République populaire démocratique de Corée (RPDC). Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? Quelle est la position de la Chine concernant la coopération entre les entreprises chinoises et nord-coréennes ?

Guo Jiakun : La Chine adopte une attitude positive à l’égard des échanges et de la coopération dans divers domaines entre la Chine et la RPDC. Nous ne faisons pas de commentaires sur les informations publiées par une agence de voyages spécifique.

Anadolu Agency : Les États-Unis et la Russie entament aujourd’hui à Riyad des négociations sur la crise ukrainienne. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré qu’il ne participerait pas à ces réunions et qu’il n’en accepterait pas les résultats. Par ailleurs, les dirigeants européens, lors d’une réunion d’urgence à Paris, ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’exclusion de la partie ukrainienne de ces pourparlers. Quelle est la position de la Chine sur cette situation particulière ?

Guo Jiakun : En ce qui concerne la crise ukrainienne, la Chine estime que le dialogue et la négociation sont la seule solution viable pour sortir de la crise et s’est engagée à promouvoir les pourparlers de paix. Nous sommes heureux de voir tous les efforts déployés en faveur de la paix, y compris ce qui a été convenu sur les pourparlers de paix atteint entre les États-Unis et la Russie. Parallèlement, nous espérons que toutes les parties concernées et les parties prenantes prendront part au processus de pourparlers de paix au moment opportun.

CNR : Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi vient de visiter l’Irlande. Pourriez-vous nous donner plus de détails, notamment sur les résultats de cette visite ?

Guo Jiakun : Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a effectué une visite en Irlande les 16 et 17 février, alors que le nouveau gouvernement irlandais venait d’être formé. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le Premier ministre irlandais Micheal Martin et s’est entretenu avec le vice-Premier ministre et ministre irlandais des Affaires étrangères et du Commerce, Simon Harris. Des communiqués de presse ont été publiés.

Cette visite est un véritable succès qui a permis d’approfondir le partenariat stratégique pour une coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Irlande. La Chine apprécie la politique positive, pragmatique et amicale de l’Irlande à son égard. Nous sommes prêts à travailler avec la partie irlandaise pour mettre en œuvre le consensus atteint par les dirigeants des deux pays et pour être des partenaires fondés sur la confiance, le respect et le soutien mutuels. La partie irlandaise a déclaré qu’elle attachait une grande importance et un grand prix à ses relations avec la Chine, qu’elle adhérait à la politique d’une seule Chine et qu’elle restait déterminée à renforcer son partenariat positif et constructif avec la Chine. Les deux pays ont fait l’éloge des résultats de la coopération dans les domaines de l’économie et du commerce, de l’éducation, de la culture et d’autres secteurs, et ont exprimé leur volonté de développer une coopération de haute qualité. L’Irlande apprécie les opportunités significatives offertes par la modernisation et l’accélération de la transition verte de la Chine. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les relations Chine-Union européenne (UE) et la situation internationale et ont convenu d’intensifier la coopération Chine-UE, de défendre le multilatéralisme, de soutenir le libre-échange, de maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement et de répondre conjointement aux défis mondiaux.

Dragon TV : Selon les commentaires récents de plusieurs médias étrangers, la concurrence entre la Chine et les États-Unis s’intensifie en Amérique latine. Un article récemment rédigé par un membre de U.S. International Development Finance Corporation (DFC) appelle le gouvernement américain à prendre des mesures pour ralentir l’expansion de l’influence économique chinoise dans la région et à construire des alternatives à l’investissement chinois, dirigées par les États-Unis et conformes aux valeurs américaines. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Guo Jiakun : La Chine ne s’est jamais engagée dans une soi-disant compétition géopolitique ou dans des sphères d’influence lorsqu’elle mène une coopération économique, commerciale et d’investissement en Amérique latine. La coopération gagnant-gagnant est le maître-mot des relations entre la Chine et l’Amérique latine. Toutes deux issues du Sud global, la Chine et l’Amérique latine ont des positions similaires et beaucoup à s’offrir l’une à l’autre. Nous sommes des partenaires naturels pour la coopération. La coopération entre la Chine et l’Amérique latine a toujours été fondée sur des consultations approfondies, des contributions conjointes et des avantages partagés. Elle respecte la volonté, répond aux besoins et promeut le développement de la partie latino-américaine et est bien accueillie par la population latino-américaine.

Je tiens également à souligner que considérer la région de l’Amérique latine comme un terrain de compétition pour l’influence, et interférer dans la coopération normale entre les pays latino-américains et des tiers, constitue en soi un manque de respect envers ces pays. En tant que pays souverains indépendants, les pays d’Amérique latine ont tout à fait le droit de choisir indépendamment leurs voies de développement et leurs partenaires de coopération. Toutes les parties doivent respecter pleinement les pays d’Amérique latine, les traiter sur un pied d’égalité et apporter des contributions tangibles à leur développement.

Agence de presse Xinhua : Récemment, certains pays ont proposé de lever les sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies à l’encontre de Hayat Tahrir al-Sham. Quel est le point de vue de la Chine à cet égard ?

Guo Jiakun : La Syrie doit s’opposer fermement à toutes les formes de forces terroristes et extrémistes. Nous avons noté que, de l’avis général, les conditions ne sont pas encore réunies pour retirer l’organisation syrienne concernée et ses principaux membres de la liste des sanctions du Comité 1267 du Conseil de sécurité des Nations Unies, et la Chine émet également de sérieuses réserves à ce sujet. Nous demandons instamment aux nouvelles autorités syriennes de prendre des mesures concrètes pour répondre activement aux préoccupations de la communauté internationale, y compris de la Chine, concernant le terrorisme.

RIA Novosti : The Economist a rapporté que des responsables américains suggèrent que des pays non européens tels que le Brésil ou la Chine envoient leurs militaires dans la force dite de maintien de la paix en Ukraine après la fin du conflit. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères ? La Chine envisage-t-elle d’envoyer des forces de maintien de la paix en Ukraine ?

Guo Jiakun : Nous ne commentons pas une question hypothétique. La Chine maintient toujours une position juste sur la question de la crise ukrainienne, et nous l’avons dit très clairement à de multiples occasions. 

Anadolu Agency : Le président américain Donald Trump a déclaré que son administration avait exigé de l’Ukraine des minéraux de terres rares d’une valeur de 500 milliards de dollars en échange du soutien américain dans la guerre de l’Ukraine contre la Russie. La partie ukrainienne a déclaré qu’elle avait rejeté l’offre parce que sa sécurité et ses intérêts n’étaient pas satisfaits. Il semble que les États-Unis fassent pression sur l’Ukraine, à la fois en l’excluant des négociations et en l’obligeant à conclure un accord économique sur ses richesses minérales. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Guo Jiakun : Nous espérons que les parties concernées joueront conjointement un rôle constructif et réuniront les conditions nécessaires à un règlement politique et à la réalisation de la paix.

Bloomberg : Une question complémentaire sur l’Ukraine. Vous avez dit que vous ne seriez pas disposé à parler d’hypothèses telles que la participation de la Chine au maintien de la paix, mais d’un point de vue plus positif ou prospectif, quel rôle la Chine veut-elle jouer, ou quel rôle peut-elle jouer dans un accord de paix qui résoudrait la crise ukrainienne ?

Guo Jiakun : En ce qui concerne les différends et les conflits dans le monde, la Chine préconise toujours le dialogue, la consultation et le règlement politique. En ce qui concerne le conflit russo-ukrainien, notre position est la même. La Chine n’est pas à l’origine de la crise ukrainienne et elle n’est pas non plus partie prenante à cette crise. Cela dit, nous ne sommes pas restés les bras croisés face à la crise ou d’en tirer profit. Dès l’éclatement de la crise ukrainienne, la Chine a proposé de la régler par le dialogue et la consultation. Nous avons suivi la proposition en quatre points mise en avant par le président Xi Jinping, comme orientation fondamentale, mené activement une médiation diplomatique et créé le Groupe des « Amis de la paix » avec le Brésil et d’autres pays du Sud global. L’évolution de la situation a également prouvé que la proposition de la Chine est objective, impartiale, rationnelle et pragmatique, et qu’elle représente le large consensus de la communauté internationale.

La Chine continuera à soutenir tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise, maintiendra la communication avec les parties concernées et jouera un rôle constructif dans la promotion du règlement politique de la crise. 

TVT Brazil : La semaine dernière, le président américain Donald Trump a annoncé que le 2 avril, il mettrait en place des droits de douane sur les importations de voitures étrangères. Certains experts disent que des enquêtes sont en cours sur la Chine et qu’elles entraîneront probablement l’imposition de droits de douane supplémentaires à la Chine en avril. Dans le même temps, le Brésil a lui aussi été visé par des droits de douane. Le Brésil et la Chine commencent-ils à discuter des moyens de résoudre ces tarifs, que ce soit entre eux ou dans le cadre des BRICS ? Si les droits de douane se durcissent en avril, quelle sera la réponse du gouvernement chinois ?

Guo Jiakun : En ce qui concerne votre question sur les droits de douane, la Chine est toujours convaincue que le protectionnisme ne mène nulle part et qu’il n’y a pas de gagnant dans une guerre commerciale ou une guerre des droits de douane. Il s’agit d’un consensus général de la communauté internationale. Les États-Unis devraient le savoir : ce dont la communauté internationale a besoin, ce n’est pas d’imposer des droits de douane, mais de répondre aux préoccupations respectives par le biais d’une consultation égale sur la base du respect mutuel. La Chine continuera à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement ses droits et intérêts légitimes.

En ce qui concerne les relations entre la Chine et le Brésil, je tiens à souligner qu’en tant que deux grands pays du monde et membres représentatifs du Sud global, la Chine et le Brésil ont maintenu leur détermination stratégique et contribué activement à la paix, à la stabilité et au développement mondiaux dans un monde instable et turbulent. La Chine travaillera avec le Brésil pour mettre en œuvre le consensus atteint par les dirigeants des deux pays, œuvrer pour plus de résultats dans leur coopération à tous les niveaux, pratiquer un véritable multilatéralisme, assurer le rôle central des Nations Unies et défendre les droits et les intérêts légitimes des pays du Sud global. La Chine soutient le Brésil dans sa présidence des BRICS cette année et s’engage à faire progresser ensemble la coopération élargie des BRICS.

Bloomberg : Le gouvernement chinois craint-il qu’un accord de paix en Ukraine ne libère les ressources militaires des États-Unis pour les concentrer davantage dans la région indo-pacifique ? Je sais que la Chine s’est montrée très critique à l’égard du pivot vers l’Asie dont les États-Unis parlent depuis de nombreuses années. Craignez-vous que la paix en Europe ne conduise à un renforcement du pivot vers l’Asie ?

Guo Jiakun : Nous avons partagé la position de la Chine sur la crise ukrainienne à plusieurs reprises. Nous espérons que les parties travailleront ensemble pour s’attaquer aux causes profondes de la crise, établir une architecture de sécurité équilibrée, efficace et durable et instaurer une paix durable en Europe. Dans le même temps, nous pensons que l’Asie-Pacifique est un excellent exemple de développement, plutôt qu’un échiquier de confrontations géopolitiques. La position de la Chine à cet égard est cohérente et ferme.

Anadolu Agency : Le ministre ukrainien des Affaires étrangères et d’autres responsables ont rencontré le ministre des Affaires étrangères Wang Yi en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, et ils ont appelé la Chine à jouer un rôle essentiel dans ces nouvelles circonstances, étant donné que les pays européens, ainsi que l’Ukraine, semblent être en désaccord avec les États-Unis à l’heure actuelle. Dans le même temps, la Chine, en collaboration avec le Groupe des « Amis de la paix » sur la crise ukrainienne et d’autres pays du Sud global, lance également une initiative de paix. Dans ces nouvelles circonstances, quel rôle la Chine pourrait-elle jouer dans la résolution de la crise ukrainienne en tenant compte de ces divergences ?

Guo Jiakun : Quelle que soit l’évolution du paysage international, la Chine s’est toujours efforcée de faciliter les pourparlers de paix. Les faits et l’évolution de la situation ont une fois de plus prouvé que les principes et les propositions avancés par le président Xi Jinping, y compris les « quatre impératifs » et les « trois observations », sont objectifs, impartiaux, rationnels et pragmatiques. Nous continuerons à suivre ces principes et à jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise et la réalisation de la paix. Le Groupe des « Amis de la paix », initié par la Chine et d’autres membres du Sud global, continuera à dégager un consensus pour promouvoir les pourparlers de paix.

EFE : Aujourd’hui, la Corée du Sud a déclaré que l’application chinoise DeepSeek partageait les données de ses utilisateurs avec ByteDance, une autre entreprise chinoise. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Guo Jiakun : Concernant les questions spécifiques relatives aux entreprises, nous vous invitons à vous adresser aux entreprises concernées ou aux autorités compétentes. Je tiens à souligner que le gouvernement chinois prend très au sérieux la confidentialité et la sécurité des données et les protège conformément à la loi. 

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