I. RÔle de l'ONU
Le monde d'aujourd'hui traverse de grands développements, changements et réajustements. Le courant historique de notre époque que sont la paix, le développement et la coopération s'affirme davantage. L'approfondissement de la multipolarisation et de la globalisation économique, la nouvelle évolution de la gouvernance économique mondiale et l'essor de la coopération entre les pays émergents ont offert de précieuses opportunités de développement aux différents pays du monde. Pourtant, les impacts profonds de la crise financière internationale ne sont pas entièrement disparus, et la reprise de l'économie mondiale souffre encore de facteurs d'incertitude tels que les répercussions de la crise de la dette, la flambée des prix des matières premières et la montée de la pression inflationniste dans le monde entier. Dans ce contexte, les principales économies du monde doivent continuer à renforcer la coordination de leurs politiques macroéconomiques et œuvrer pour une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale. Marquée par une succession de crises régionales et des turbulences prolongées en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord, la situation sécuritaire internationale devient plus complexe. Les questions sécuritaires non classiques telles que le changement climatique, la sécurité énergétique, la sécurité alimentaire, le terrorisme et la sécurité nucléaire se posent avec plus d'acuité. Les facteurs d'instabilité et d'incertitude pèsent davantage sur la situation internationale. Il nous reste donc un long chemin à parcourir afin de préserver la paix dans le monde et de réaliser le développement partagé.
L'ONU est une organisation intergouvernementale ayant la plus grande universalité, la plus grande représentativité et la plus grande autorité. Elle est la plate-forme la plus importante pour la réalisation du multilatéralisme. Depuis sa création, elle a joué un grand rôle irremplaçable pour le maintien de la paix mondiale, la promotion du développement commun et le renforcement de la coopération internationale. Dans le contexte actuel, son rôle doit être renforcé, et non affaibli.
Cette année marque le 40e anniversaire du rétablissement de la République populaire de Chine dans son siège légitime au sein de l'ONU. Au cours des 40 ans écoulés, la Chine a participé, de manière globale, active et approfondie aux affaires de l'ONU. Sa coopération avec l'Organisation s'est renforcée de jour en jour, couvrant des champs toujours plus vastes et donnant des fruits de plus en plus abondants. En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, la Chine a toujours préconisé et soutenu le rôle central de l'ONU dans les affaires internationales et a travaillé sans relâche dans ce sens. Elle restera fidèle, tout comme par le passé, aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, et soutiendra la mise en valeur des atouts de l'ONU pour qu'elle devienne un défenseur de la paix dans le monde, un pionnier dans la promotion du développement partagé et un modèle contribuant au progrès de la coopération internationale.
II. RÉforme de l'ONU
La Chine est favorable à ce que l'ONU procède à une réforme nécessaire et rationnelle suivant l'évolution de la situation internationale pour accroître son autorité et son efficacité, renforcer sa capacité de faire face aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis et mieux assumer les missions que lui a confiées la Charte des Nations Unies. Il s'agit là d'un impératif pour l'auto-perfectionnement et le développement de l'ONU, et aussi d'un consensus général et d'une attente commune de ses États membres. La réforme doit permettre d'accroître le droit à la parole des pays en développement dans les affaires de l'ONU, ce qui aidera l'Organisation à jouer un rôle plus important dans la coordination des efforts des différents pays pour relever les défis planétaires.
La sécurité, le développement et les droits de l'homme constituant les trois piliers de l'ONU, il convient de faire avancer la réforme de manière équilibrée dans ces trois grands domaines. Il faut surtout œuvrer pour obtenir des résultats positifs dans le domaine du développement en accordant au développement des garanties nécessaires sur le plan institutionnel et des ressources, afin de faire progresser effectivement la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de permettre aux nombreux pays en développement d'en tirer réellement profit.
La réforme du Conseil de Sécurité est un volet important de la réforme des Nations Unies. La Chine est favorable à une réforme nécessaire et rationnelle du Conseil de Sécurité, pour que celui-ci puisse avoir une plus grande autorité et efficacité et mieux remplir les devoirs qui lui sont assignés par la Charte des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. La réforme doit privilégier l'augmentation de la représentation des pays en développement, notamment des pays africains au Conseil. Et elle doit permettre à un plus grand nombre de pays, et surtout aux petits et moyens pays, d'avoir plus de chance de siéger à tour de rôle au Conseil de Sécurité et de participer à sa prise de décisions. Puisque la réforme du Conseil de Sécurité implique un grand nombre de sujets, les différentes parties doivent continuer à mener des consultations vastes et démocratiques en tenant compte des intérêts et des préoccupations de tous, en vue de trouver une solution globale et de dégager le plus large consensus. Une « démarche par étapes » ou une « solution fragmentée » ne marchera pas. La Chine est prête à œuvrer de concert avec les autres pays du monde pour faire avancer cette réforme dans un sens favorable à la préservation de l'intérêt général de l'ONU et de l'unité des États membres.
III. SÉcuritÉ
1. Opérations de maintien de la paix de l'ONU
Outil important et efficace pour la préservation de la paix et de la sécurité internationales, les opérations de maintien de la paix de l'ONU gagnent maintenant sans cesse en ampleur avec des mandats toujours plus larges, mais elles sont également confrontées à des défis plus nombreux. La Chine appuie fermement les opérations de maintien de la paix de l'ONU et y prend une part active. Elle est d'avis que ces opérations doivent se conformer aux mandats donnés par les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et s'en tenir aux trois principes définis par Dag Hammarskjöld que sont « le consentement de l'État-hôte, l'impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense ». Dans le même temps, elle estime qu'il est nécessaire d'introduire une réforme et une innovation rationnelles dans les opérations de maintien de la paix, pour donner la primauté aux plans stratégiques, renforcer la communication et la concertation avec les pays concernés, améliorer le système logistique, optimiser l'allocation des ressources, renforcer l'efficacité et l'efficience des opérations et améliorer le déploiement, la conception et la gestion des missions. Les différentes parties devront accorder une plus grande importance à la cohérence entre les opérations de maintien de la paix et les efforts d'instauration et de consolidation de la paix. La Chine appelle l'ONU à continuer à accorder une grande attention au renforcement de sa coopération avec les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix, en prenant en compte notamment les besoins des pays africains.
Depuis 1989, la Chine a envoyé au total plus de 19 000 militaires, policiers et agents civils à 26 opérations de maintien de la paix de l'ONU. Avec 2 044 personnes en service dans 12 missions en juin 2011, la Chine est, en termes d'effectifs envoyés, le 15e contributeur aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, et le plus grand contributeur des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité.
2. Consolidation de la paix
La consolidation de la paix est une mission qui implique tout le système des Nations Unies. La Commission de la Consolidation de la Paix (CCP), acquis important de la réforme de l'ONU, est le premier organe chargé de coordonner les efforts de reconstruction post-conflit dans le système onusien. Elle a un statut particulier et joue un rôle important. La Chine a toujours soutenu le rôle leader des Nations Unies dans la reconstruction post-conflit et appuyé le travail de la CCP et du Fonds de Consolidation de la Paix (FCP). Pour la prochaine étape, la CCP doit continuer à améliorer son mécanisme interne, accroître sa coordination avec les autres organes de l'ONU, renforcer son partenariat avec les pays concernés, et mieux faire jouer le rôle du FCP. L'Assemblée générale, le Conseil de Sécurité, le Conseil économique et social et les autres institutions concernées devront apporter leur appui au CCP en faisant valoir leurs atouts respectifs.
3. Protection des civils dans les conflits armés
Profondément préoccupée par les conséquences et les menaces que les conflits armés font peser sur la vie des populations civiles et la sécurité de leurs biens, la Chine exhorte toutes les parties aux conflits à respecter scrupuleusement le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité pour assurer une protection pleine et entière des civils.
Selon la Charte des Nations Unies et le droit humanitaire international, il incombe d'abord au gouvernement du pays concerné de protéger ses populations civiles. Les aides de la communauté internationale et des organisations extérieures doivent s'effectuer conformément aux principes de l'impartialité, de la neutralité et de l'objectivité, avec le consentement du pays concerné et dans le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce dernier, en évitant toute implication dans les querelles politiques locales et tout impact négatif sur le processus de la paix.
La question de la protection des civils doit être placée dans le processus politique visant au règlement pacifique du conflit. Elle mérite également une grande attention durant la période de reconstruction post-conflit. Les différentes institutions de l'ONU doivent renforcer leur coordination afin de créer une synergie dans ce sens.
4. Lutte contre le terrorisme
La Chine soutient la lutte contre toute forme de terrorisme. Les efforts de la communauté internationale contre le terrorisme doivent s'appuyer sur la Charte des Nations Unies, le droit international et les autres principes régissant les relations internationales universellement reconnus. Les Nations Unies et le Conseil de Sécurité doivent jouer pleinement leur rôle de direction et de coordination dans cette lutte. La Chine est favorable, tout en y prenant une part active, à l'élaboration d'une convention générale sur le terrorisme international et espère que les différentes parties poursuivront leurs consultations dans un esprit de coopération constructive pour parvenir à un consensus dans les meilleurs délais.
La Chine s'oppose à toute forme de terrorisme. Elle se prononce pour une approche globale dans la lutte contre le terrorisme pour s'attaquer à la fois aux symptômes et aux racines du mal et éliminer le terreau du terrorisme. Les Nations Unies devront faire valoir leurs propres atouts et jouer un rôle actif dans l'élimination des causes du terrorisme comme la pauvreté, en encourageant le dialogue entre civilisations et en aidant les pays en développement à renforcer leurs capacités anti-terroristes. La Chine s'oppose à ce qu'on lie le terrorisme à un pays, une nation, une religion ou une civilisation quelconque et à la pratique du double critère à ce sujet.
La Chine est aussi victime du terrorisme. Les forces terroristes du « Turkestan oriental », notamment le « Mouvement islamique du Turkestan oriental », n'ont cessé, depuis longtemps, de planifier et d'orchestrer des attentats terroristes contre le gouvernement et le peuple chinois. La lutte contre les forces terroristes du « Turkestan oriental » constitue un volet important du combat international contre le terrorisme. La Chine continuera à participer activement à la coopération internationale anti-terroriste et combattra ensemble avec les autres pays les terroristes dans le monde, dont ceux du « Turkestan oriental ».
5. Situation dans la Péninsule coréenne
Préserver la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne et réaliser la dénucléarisation de la Péninsule correspondent aux intérêts communs de toutes les parties concernées et à l'appel unanime de la communauté internationale. Grâce aux efforts communs des différentes parties concernées, la situation dans la Péninsule a récemment connu une évolution positive. La Chine salue cette évolution. Elle estime toujours que le dialogue et les concertations représentent la seule voie possible pour résoudre les questions de la Péninsule et que les pourparlers à six constituent une plate-forme efficace pour régler de manière équilibrée les préoccupations des différentes parties et réaliser la dénucléarisation de la Péninsule. Dans l'attente de voir les parties concernées poursuivre leurs dialogue et contacts, continuer à œuvrer pour un règlement négocié de leurs divergences et travailler à la reprise rapide des pourparlers à six, la Chine entend continuer à jouer, avec les autres parties, un rôle constructif dans ce sens.
6. Myanmar
La formation officielle et l'entrée en fonction du nouveau gouvernement du Myanmar marquent un progrès important du processus démocratique de ce pays. La Chine souhaite voir la stabilité politique, la croissance économique et le progrès social du Myanmar. La question du Myanmar relève, de par sa nature, des affaires intérieures d'un pays. La communauté internationale devra apporter une aide constructive au Myanmar, en créant un environnement propice à la promotion de la réconciliation nationale et à l'instauration progressive de la démocratie et du développement. Les sanctions et la pression n'aideront nullement au règlement du problème. La Chine soutient les bons offices du Secrétaire général des Nations Unies et de son Conseiller spécial, et entend continuer à travailler avec la communauté internationale pour soutenir et aider la promotion de la démocratie et du développement au Myanmar.
7. Afghanistan
La situation en Afghanistan représente un enjeu tant pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde que pour le bon déroulement de la lutte internationale contre le terrorisme. L'Afghanistan a enregistré des progrès encourageants dans la réconciliation nationale et la reconstruction économique. Cependant, il est toujours confronté à des difficultés et défis. La réalisation de la paix, de la stabilité, de l'indépendance et du développement en Afghanistan nécessite encore des efforts de ce pays lui-même et de la communauté internationale.
En tant que pays ami et voisin de l'Afghanistan, la Chine apporte depuis toujours son soutien et participe activement à la reconstruction de la paix dans ce pays. Elle appuie le Programme de Réconciliation et de Réintégration conduit par le gouvernement afghan et la coopération étroite entre l'Afghanistan et les autres pays de la région, et salue les efforts déployés par l'Afghanistan pour améliorer sa situation sécuritaire. La Chine appelle la communauté internationale à créer des conditions pour la reprise en main des responsabilités sécuritaires par le gouvernement afghan, à honorer effectivement ses engagements d'aide au développement socio-économique de l'Afghanistan, et à renforcer la coordination et la collaboration en son sein. Elle est favorable à ce que les Nations Unies continuent à jouer un rôle leader dans l'aide à l'Afghanistan.
8. Question nucléaire iranienne
Très attachée au maintien du système international de non-prolifération nucléaire, la Chine préconise depuis toujours un règlement adéquat de la question nucléaire iranienne par le dialogue et la négociation en vue de préserver la paix et la stabilité au Moyen-Orient. L'Iran, en tant que partie au Traité sur la Non-Prolifération des Armes nucléaires, a le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et le devoir de remplir ses obligations internationales.
La Chine est depuis toujours d'avis que le dialogue et la négociation sont la bonne voie qui permet un règlement adéquat de la question nucléaire iranienne et qui répond aux intérêts fondamentaux de toutes les parties. Dans la situation actuelle, les parties concernées doivent multiplier leurs efforts diplomatiques et reprendre rapidement le dialogue en vue d'établir progressivement la confiance mutuelle et de créer les conditions pour un règlement global, durable et adéquat de cette question. Soucieuse du maintien du système international de non-prolifération et de la préservation de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, la Chine ne ménagera aucun effort pour pousser les différentes parties au dialogue et continuera à jouer un rôle constructif en vue de faire aboutir les efforts diplomatiques.
9. Moyen-Orient
Rappelant son soutien constant au processus de paix au Moyen-Orient, la Chine estime que les différentes parties concernées doivent trouver une solution appropriée à leurs différends par voie politique et diplomatique et sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du principe dit « la terre contre la paix », de l'Initiative de paix arabe et de la Feuille de route pour la paix au Moyen-Orient, dans le but final de la création d'un État palestinien indépendant et de la normalisation des relations entre Israël et tous les pays arabes.
Les négociations pacifiques constituent le seul moyen juste pour régler le problème du Moyen-Orient. La Chine, profondément préoccupée par le blocage des négociations israélo-palestiniennes, appelle les parties concernées à surmonter les obstacles, à rétablir la confiance et à créer des conditions favorables pour une reprise rapide des négociations dans l'intérêt des peuples palestinien et israélien ainsi que de la paix et de la stabilité dans la région. Estimant que la création d'un État palestinien indépendant et pleinement souverain est le droit légitime du peuple palestinien, elle soutient la création, par voie de négociations, d'un État palestinien basé sur les frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est comme capitale pour réaliser le « Plan de deux États ». La Chine encourage les parties concernées à travailler inlassablement dans ce sens et continuera à leur fournir des assistances dans la mesure de ses possibilités. La Chine salue la réconciliation interpalestinienne et encourage les différents mouvements palestiniens à renforcer leur unité et leur coopération et à jouer un rôle positif dans le processus de paix au Moyen-Orient. Il faut également accorder une haute attention aux négociations Syrie-Israël et Liban-Israël, composantes importantes de ce processus, et les faire progresser. La Chine est prête à œuvrer en commun avec la communauté internationale pour trouver au plut tôt une solution équitable, globale et durable au problème du Moyen-Orient.
10. Soudan
La République du Soudan du Sud a été fondée comme prévu le 9 juillet 2011. La Chine respecte la volonté et le choix des Soudanais et des Sud-Soudanais et espère qu'ils poursuivront le dialogue et les consultations dans un esprit de compréhension et de concessions mutuelles pour trouver une solution adéquate aux questions pendantes. La communauté internationale doit continuer à appuyer le dialogue entre les deux parties afin d'assurer la paix et la stabilité au Soudan, au Soudan du Sud et dans la région.
La Chine est favorable à un règlement politique du problème du Darfour. Elle est d'avis qu'il faut faire jouer pleinement le rôle essentiel du mécanisme tripartite ONU-UA-gouvernement soudanais et poursuivre la stratégie de la « double voie » qui consiste à faire avancer de façon équilibrée le déploiement des forces de maintien de la paix et le processus de négociations politiques. La Chine salue la conclusion de l'accord de paix entre le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice et appelle les autres mouvements d'opposition du Darfour à se joindre rapidement au processus de négociations politiques. Elle estime qu'il faut en même temps aider le Soudan à améliorer la situation humanitaire et sécuritaire au Darfour pour réaliser au plus tôt la paix, la stabilité et le développement dans cette région.
La Chine a apporté sa part de contribution au règlement du problème du Soudan. Elle a envoyé, sur invitation, une mission d'observation pour le référendum au Sud-Soudan et fourni à ce dernier des aides financières et matérielles. En plus d'un don de 68 millions de yuans RMB, la Chine a organisé des formations pour le Soudan du Sud et participé à sa construction. Elle a fourni des aides humanitaires et des aides au développement d'une valeur de 180 millions de yuans RMB à la région du Darfour et des dons de 2,3 millions et d'un million de dollars US respectivement à l'UA et au Fonds fiduciaire des Nations Unies. La Chine a par ailleurs pris une part active à la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), à l'Opération hybride Union africaine – Nations Unies au Darfour (MINUAD) et à la Mission d'assistance des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MANURSS). Elle continuera à contribuer au règlement adéquat du problème du Soudan.
11. Somalie
Profondément préoccupée par l'absence prolongée de solution au problème somalien et par la piraterie qui menace gravement la sécurité de la navigation maritime internationale, la Chine appelle les différentes parties somaliennes à participer activement au processus de paix et à régler leurs divergences par voie de dialogue et de consultations pour mettre fin au plus tôt aux conflits et réaliser la paix durable et la reconstruction nationale dans l'intérêt du pays et du peuple somalien.
La Chine apprécie le rôle actif joué par les Nations Unies dans la promotion du processus de paix en Somalie. La communauté internationale doit continuer à encourager par tous les moyens les efforts de paix et de réconciliation, honorer dans les meilleurs délais ses engagements d'aide à la Somalie, soutenir le gouvernement de transition somalien pour renforcer ses forces de sécurité nationale et ses propres capacités de défense, accroître les soutiens financiers, techniques et logistiques à l'opération de maintien de la paix de l'UA en Somalie (AMISOM) et envisager activement d'y déployer une mission onusienne de maintien de la paix.
La Chine soutient depuis toujours le processus de paix en Somalie. Ces dernières années, elle a fourni à maintes reprises des aides au gouvernement de transition somalien et à l'AMISOM. Récemment, elle a décidé d'accorder, à travers le Programme alimentaire mondial, un don de 16 millions de dollars US à la Somalie et appelé la communauté internationale à accorder plus d'attention au problème somalien pour aider les populations sinistrées à surmonter les difficultés. La Chine continuera à appuyer comme par le passé les efforts des Nations Unies, de l'UA et des pays africains pour régler le problème somalien et travaillera ensemble avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif dans la promotion du processus de paix en Somalie.
12. Situation en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord
La Chine suit de très près les bouleversements qui continuent de secouer les pays d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord et souhaite que ces pays retrouvent rapidement la stabilité et l'ordre normal. La région d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord a une position stratégique particulière, et joue un rôle important dans les affaires politiques, économiques et énergétiques du monde. La situation dans cette région représente un enjeu pour la paix et la stabilité mondiales. Il est de l'intérêt des pays de la région et de toute la communauté internationale d'œuvrer pour la paix, la stabilité, le développement et la prospérité de cette région.
La position de la Chine sur la situation en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord se résume comme suit : Premièrement, s'en tenir au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures, respecter et soutenir la gestion autonome par les pays de la région de leurs affaires intérieures et respecter la volonté et les revendications de leurs peuples. La Chine espère que les différentes parties concernées des pays de la région pourront réduire leurs divergences à travers le dialogue politique et rétablir au plus tôt la stabilité et l'ordre normal, dans la conviction que les pays et les peuples de la région ont la capacité et les moyens de trouver un système politique et une voie de développement adaptés à leurs réalités nationales. Deuxièmement, appeler la communauté internationale à jouer un rôle positif et constructif en travaillant ensemble avec les pays de la région pour apaiser la tension et rétablir rapidement la stabilité dans la région. L'ONU doit jouer un rôle prépondérant dans la stabilisation de la situation régionale et la reconstruction des pays concernés. Troisièmement, inviter les différentes parties à promouvoir le règlement des problèmes tels que les conflits israélo-palestiniens et la question nucléaire iranienne afin de créer des conditions favorables pour la stabilité et le développement de cette région.
La Chine soutient tous les efforts de médiation diplomatique en faveur du rétablissement de la stabilité dans la région. En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et grand pays responsable, la Chine est prête à œuvrer ensemble avec la communauté internationale pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord.
13. Libye
Actuellement, la situation en Libye est entrée dans une nouvelle phase qui est pourtant toujours marquée par des facteurs d'incertitude. La reconstruction d'après-guerre est donc une tâche lourde et de longue haleine.
Très attentive à l'évolution de la situation en Libye, la Chine préconise depuis toujours le règlement politique de cette crise, estimant que les parties concernées doivent agir conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux règles du droit international en la matière. Elle est d'avis qu'aujourd'hui, l'urgence est de rétablir au plus tôt la stabilité en Libye. Elle espère que les parties concernées pourront prendre des mesures effectives pour rétablir l'ordre dans la société libyenne et permettre au peuple libyen d'avoir au plus tôt une vie normale. Il faut engager rapidement un processus de transition politique inclusif en prenant pleinement en considération les intérêts et revendications des différentes fractions, tribus et régions pour préserver au mieux l'union et l'unité des Libyens. La communauté internationale doit respecter effectivement la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye ainsi que le libre choix du peuple libyen. L'ONU doit jouer un rôle leader dans la reconstruction libyenne, alors que la communauté internationale doit, sous l'égide des Nations Unies, soutenir activement la construction socio-économique de la Libye et continuer à accorder des aides humanitaires à ce pays.
La Chine soutient les efforts des différentes parties pour rétablir la stabilité et promouvoir une transition politique en douceur en Libye. Elle continuera à travailler ensemble avec la communauté internationale pour contribuer à la réalisation au plus tôt de la réconciliation et de la reconstruction dans ce pays.
14. Syrie
Très attentive à l'évolution de la situation syrienne, la Chine déplore les conflits sanglants prolongés et appelle les parties syriennes concernées à faire preuve de la plus grande retenue et à renoncer à la violence pour éviter l'escalade de la situation et l'alourdissement du bilan humain. La Chine estime que la crise syrienne doit être résolue par l'engagement rapide d'un processus politique inclusif conduit par la Syrie et que les parties syriennes concernées doivent régler les problèmes de manière pacifique et adéquate à travers le dialogue et les consultations. L'avenir de la Syrie doit être décidé par la Syrie elle-même. La communauté internationale doit respecter la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de ce pays et les actions concernées doivent contribuer à pousser le gouvernement syrien à honorer ses engagements de réforme, à encourager les différentes parties à participer de façon constructive au processus politique et à promouvoir le rétablissement rapide de la stabilité en Syrie.
15. Côte d'Ivoire
Depuis la fin de la crise post-électorale et l'engagement du processus de paix et de reconstruction, la Côte d'Ivoire a œuvré énergiquement à promouvoir la réconciliation nationale et la reconstruction post-conflit. La Chine salue ces efforts. Toutefois, le gouvernement et le peuple ivoiriens font encore face à beaucoup de défis dans la consolidation de la paix et de la stabilité ainsi que la réalisation du développement et du renouveau, et ont besoin de la solidarité, du soutien et de l'aide de la communauté internationale. La Chine entend travailler en commun avec celle-ci pour continuer à jouer un rôle actif dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement en Côte d'Ivoire.
IV. DÉveloppement
1. Objectifs du Millénaire pour le Développement
Les OMD sont un document-programme de la coopération internationale pour le développement. Au cours des 11 dernières années, la communauté internationale a fait de nombreux efforts et obtenu des progrès dans leur réalisation. Mais, beaucoup reste à faire pour atteindre ces objectifs comme prévu, d'ici 2015, à l'échelle mondiale, surtout dans les pays sub-sahariens.
La réunion de haut niveau des Nations Unies sur les OMD, tenue en septembre 2010, a injecté une nouvelle vitalité aux efforts internationaux visant à réaliser les OMD dans les délais prévus. La communauté internationale devra travailler activement pour mettre en œuvre les acquis de cette réunion. Il convient d'encourager et de soutenir les différents pays dans leurs efforts visant à trouver une voie de développement adaptée à leur réalité nationale et un modèle de développement favorisant la croissance et l'éradication de la pauvreté, d'établir un partenariat planétaire pour le développement fondé sur l'égalité et le bénéfice mutuel, et de perfectionner les mécanismes de travail sur les OMD, de manière à renforcer la coordination et l'évaluation de la mise en œuvre des OMD et à assurer le contrôle de la concrétisation des engagements en matière d'aide internationale au développement.
2. Développement de l'Afrique
La préservation de la stabilité et du développement en Afrique est non seulement une tâche urgente pour les pays africains, mais aussi une responsabilité commune du monde entier. La communauté internationale, les pays développés en particulier, devront continuer à accroître leurs aides et soutien à l'Afrique et à honorer effectivement leurs engagements pour aider les pays africains à renforcer leurs propres capacités de développement, respecter le choix indépendant des pays africains quant à la voie de développement adapté à leur réalité nationale, soutenir leurs efforts de gérer les affaires africaines par eux-mêmes, aider l'Afrique à préserver et à consolider la paix et la stabilité, gages de leur développement, et œuvrer à l'établissement d'un nouvel ordre politique et économique international plus juste et plus équitable pour créer un environnement extérieur propice au développement du continent africain.
Depuis des années, la Chine a fourni une aide sincère aux pays africains et apporté une contribution active au développement socio-économique en Afrique. Elle a adopté, dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), une série de mesures visant à renforcer sa coopération avec le continent, et annoncé, lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les OMD de septembre 2010, six nouvelles mesures d'aide au développement, dont les pays africains sont les principaux bénéficiaires. Les progrès importants obtenus dans la mise en œuvre de ces mesures ont contribué grandement à l'élimination de la pauvreté, à l'amélioration des conditions de vie et au renforcement des capacités d'auto-développement des pays africains. La Chine entend travailler en commun avec ceux-ci et toute la communauté internationale pour continuer à apporter sa part de contribution à la cause de la lutte contre la pauvreté et du développement en Afrique.
3. Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire touche non seulement à l'économie des pays et au bien-être des peuples, mais aussi au développement et à la sécurité sur la planète. Le déséquilibre de l'offre et de la demande des produits alimentaires entrave la réalisation d'une paix durable et d'une prospérité commune dans le monde. Il incombe à la communauté internationale d'adopter, dans un esprit de développement partagé, des mesures de coordination actives et efficaces pour stabiliser les prix des denrées alimentaires et des autres matières premières, prévenir les spéculations excessives, et préserver ensemble la sécurité alimentaire mondiale.
Accordant depuis toujours une haute importance à l'agriculture, et surtout à la question alimentaire, la Chine poursuit fermement une politique de sécurité alimentaire d'autosuffisance complétée par l'import-export pour répondre à la demande intérieure. Avec environ 9% des terres arables et 6,5% des ressources en eau douce de la planète, la Chine a nourri quelque 20% de la population mondiale et réalisé un bond historique, passant d'une société à peine à l'abri du besoin à une société de prospérité moyenne. Elle a ainsi réalisé à l'avance l'objectif du millénaire sur la réduction de la pauvreté, apportant une grande contribution à la sécurité alimentaire planétaire et à la cause de la paix et du développement dans le monde. La situation de la sécurité alimentaire est bonne en Chine à l'heure actuelle, et nous avons confiance en nos capacités d'assurer la sécurité alimentaire à long terme en nous appuyant essentiellement sur la production domestique.
La Chine attache une grande importance et prend une part active aux efforts de la communauté internationale d'éliminer la famine et de réduire la pauvreté, en aidant les pays en développement, notamment les pays africains, à développer leur agriculture et leur production alimentaire. Accordant toujours un soutien actif aux actions de la FAO, elle lui a fait un don de 30 millions de dollars US pour mettre en place un fonds fiduciaire et envoyé, dans le cadre de son « Programme spécial pour la sécurité alimentaire », plus de 700 experts agronomes dans huit pays africains. Depuis le Sommet de Beijing du FCSA en 2006, la Chine a, dans le cadre du Forum, construit 14 centres pilotes d'aide agricole et envoyé 272 experts et techniciens agronomes en Afrique. Récemment, elle a accordé une aide alimentaire de 443,2 millions de yuans RMB à la Corne de l'Afrique, région touchée par une grave sécheresse et une grande famine, ce qui représente pour le gouvernement chinois la plus grande opération d'aide alimentaire à l'extérieur depuis la fondation de la Chine nouvelle. La Chine entend travailler ensemble avec la communauté internationale pour préserver la sécurité alimentaire mondiale et promouvoir l'avènement d'un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune.
4. Sécurité énergétique
La sécurité énergétique est étroitement liée à la stabilité et au développement de l'économie mondiale et au bien-être de tous les peuples du monde. Dans le contexte d'une reprise économique progressive à l'échelle planétaire, préserver la sécurité énergétique revêt une importance particulière pour assurer une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale.
La communauté internationale doit adopter un nouveau concept de sécurité énergétique basé sur la coopération mutuellement avantageuse, le développement diversifié et la garantie coordonnée pour stabiliser ensemble les cours de l'énergie et des autres matières premières, prévenir la spéculation excessive, répondre aux besoins énergétiques des différents pays, notamment des pays en développement, et préserver l'ordre normal du marché énergétique. En même temps, les différents pays doivent optimiser leur mix énergétique, renforcer le développement et la généralisation des technologies énergétiques avancées, promouvoir vigoureusement les énergies propres et renouvelables et participer activement à la coopération internationale.
Très attachée aux questions de l'énergie et de la sécurité énergétique, la Chine poursuit toujours les principes dits « donner la priorité à l'économie d'énergie, s'appuyer sur l'approvisionnement interne, réaliser un développement diversifié et protéger l'environnement », et œuvre pour renforcer la coopération internationale mutuellement bénéfique, améliorer et optimiser son mix énergétique, construire un système d'approvisionnement énergétique stable, économe, propre et sûr, et accélérer la construction d'une société économe en énergie et respectueuse de l'environnement. La Chine a annoncé, à la veille de la Conférence de Copenhague sur le changement climatique en 2009, ses objectifs de porter à 15% en 2020 la part des énergies non fossiles dans sa consommation des énergies primaires et de réduire, à l'horizon de 2020, de 40 à 45% l'émission de CO2 par unité du PIB sur la base de 2005. Elle est prête à travailler ensemble avec les différents pays du monde pour mettre en place un mécanisme de coopération énergétique à long terme afin d'apporter sa part de contribution à la préservation de la sécurité énergétique et à la lutte contre le changement climatique dans le monde.
5. Changement climatique
Défi majeur pour toute l'humanité, le changement climatique met en jeu la survie de celle-ci, les intérêts des différents pays ainsi que la justice et l'équité dans le monde. La communauté internationale, pour y faire face, doit renforcer la coopération en son sein sur la base de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et du Protocole de Kyoto. La Chine prend toujours une part active et constructive aux négociations et à la coopération internationale sur le changement climatique et préconise de résoudre ce problème dans le cadre du développement durable. Attachée aux principes de l'équité et des « responsabilités communes mais différenciées », elle estime qu'il faut accorder la même importance à l'atténuation et à l'adaptation, s'appuyer sur l'innovation et les progrès technologiques, mobiliser toute la population et développer une vaste coopération internationale.
La Chine salue l'Accord de Cancun, un accord relativement équilibré conclu à la Conférence de Cancun en 2010. Pour les nombreux pays en développement, la clé de la réussite de la Conférence de Durban de 2011 consiste à déterminer, par des négociations, la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto. Il faut s'en tenir à la CCNUCC et au Protocole de Kyoto qui constituent le canal principal pour les négociations et s'attacher aux principes de la démocratie, de l'ouverture, de la transparence et de la large participation du processus onusien. Les différentes parties doivent renforcer leur confiance politique mutuelle, créer un climat de négociation propice à la coopération et faire progresser de manière substantielle les négociations afin d'obtenir des résultats positifs, globaux et équilibrés conformément au mandat fixé par la Feuille de route de Bali. La Chine encourage les pays développés à faire preuve de suffisamment de sincérité et à fournir des soutiens financiers et techniques pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique et faire évoluer le processus de négociations dans un sens positif.
Dans un esprit responsable vis-à-vis de son peuple et du développement à long terme de l'humanité, la Chine a pris une série de politiques et de mesures vigoureuses pour lutter contre le changement climatique. Ses efforts ont donné des résultats remarquables. Le 12e Plan quinquennal adopté par l'Assemblée populaire nationale a fait des objectifs en matière de lutte contre le changement climatique des objectifs contraignants et lancé l'idée du développement vert et à bas carbone. Il s'agit d'un choix du gouvernement chinois en terme de mode de développement future et également d'une contribution importante de la Chine au combat mondial contre le changement climatique. Nous sommes prêts à continuer à participer, de façon active et constructive, aux négociations internationales et à travailler ensemble avec les différentes parties pour que la Conférence de Durban aboutisse à des résultats positifs sur la base du mandat fixé par la Feuille de route de Bali.
6. Coopération Sud-Sud
La coopération Sud-Sud constitue un moyen important permettant aux pays en développement de s'inspirer les uns des autres pour réaliser le développement partagé et de s'entraider pour relever ensemble les divers défis. Ces dernières années, la coopération Sud-Sud a enregistré des progrès encourageants, marqués surtout par le dynamisme des échanges commerciaux et des investissements entre pays du Sud. Ceux-ci ont vu aussi s'établir entre eux de nouveaux mécanismes et initiatives qui ont injecté une nouvelle vitalité dans leur coopération.
Selon la Chine, la coopération Sud-Sud n'est pas une aide, mais une forme de coopération mutuellement bénéfique entre les pays en développement, une coopération spontanée, sans conditionnalité et basée sur la réciprocité. Différente de la coopération Nord-Sud, elle ne peut que la compléter et non la remplacer. Les pays en développement doivent mener activement des consultations et concertations sur les grandes questions internationales et agir de concert pour défendre ensemble leurs droits et intérêts légitimes ; ils doivent aussi, en fonction de l'évolution de la situation et de leurs propres besoins et sur la base de l'égalité et des avantages réciproques, élargir sans cesse leur coopération en l'enrichissant et en innovant les modalités ; ils doivent encore renforcer leur coordination pour mieux profiter des mécanismes multilatéraux et œuvrer ensemble pour l'instauration d'un nouvel ordre politique et économique international juste et rationnel. Face à un environnement de développement qui ne prête guère à l'optimisme à cause de la crise financière internationale, les nombreux pays en développement ont davantage intérêt à renforcer la coopération Sud-Sud pour faire face de concert à la crise, promouvoir une croissance économique saine et soutenue et renforcer leur capacité de développement.
7. Financement du développement
Depuis toujours un défi majeur pour le développement au niveau mondial, l'insuffisance du financement prend une acuité particulière dans le contexte où la crise financière internationale cause de grosses difficultés aux pays à faibles revenus.
À l'heure actuelle, il y a urgence à construire et à améliorer un partenariat global pour le développement basé sur l'égalité, le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant, et à mettre en œuvre effectivement le Consensus de Monterrey pour assurer la réalisation des OMD conformément au calendrier prévu. Selon la Chine, il convient de déployer des efforts prioritairement dans les cinq domaines suivants : Premièrement, accroître les ressources et renforcer les institutions du développement ; Deuxièmement, s'agissant des pays développés, remplir leur engagement de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l'aide publique au développement, et poursuivre les efforts d'annulation de dettes et d'ouverture de marché à l'égard des pays en développement ; Troisièmement, réduire les incidences de la crise financière sur les pays en développement, notamment les PMA, et les aider effectivement à préserver la stabilité financière et la croissance économique ; Quatrièmement, endiguer le protectionnisme commercial et faire avancer les négociations du Cycle de Doha pour le développement, afin d'atteindre au plus vite les objectifs prévus ; Cinquièmement, créer un environnement extérieur favorable au développement des pays en développement et s'opposer au recours arbitraire à l'embargo économique, commercial et financier contre ces pays.
8. Négociations du Cycle de Doha
Il est dans l'intérêt de toutes les parties de préserver et de continuer à faire avancer les négociations du Cycle de Doha, car cela contribuera à consolider le système commercial multilatéral, à contenir le protectionnisme commercial et à assurer la reprise et la croissance durable de l'économie mondiale.
La Chine œuvre toujours à l'établissement d'un système commercial multilatéral juste, rationnel et non discriminatoire, et participe de manière active et constructive aux négociations du Cycle de Doha. Nous appelons les différentes parties à faire preuve de suffisamment de volonté politique pour faire avancer effectivement les négociations et préserver la crédibilité du système commercial multilatéral. Ouverte à toute initiative permettant de faire progresser les négociations, la Chine insiste sur l'impératif de préserver les acquis des dix ans de négociations du Cycle de Doha, de s'en tenir aux objectifs du développement, de tenir pleinement compte des intérêts et préoccupations des pays en développement, notamment des PMA, et de parvenir à un accord global.
9. Réforme du système financier international
La crise financière internationale a révélé au grand jour les défaillances et les insuffisances de l'actuel système de gouvernance économique mondiale. Renforcer la gouvernance économique mondiale pour établir un cadre institutionnel favorable au développement durable, sain et régulier de l'économie mondiale correspond aux intérêts communs de la communauté internationale. Toutes les parties s'accordent à estimer qu'une réforme est nécessaire pour établir un système financier international équitable, juste, inclusif et ordonné.
Pour la Chine, il faut perfectionner le système de la gouvernance financière internationale, poursuivre la réforme des institutions financières internationales, renforcer leur rôle en matière de développement et de réduction de la pauvreté et accroître le droit à la parole et la représentation des pays émergents et des pays en développement ; il faut améliorer le système de la régulation financière internationale, renforcer la surveillance sur les économies développées dotées de places financières importantes et leurs politiques macroéconomiques, accroître la supervision sur les mouvements de capitaux transnationaux, les marchés dérivés de matières premières et les agences de notation, et élaborer des règles comptables unifiées au niveau international ; enfin, il faut perfectionner le système monétaire international, améliorer le mécanisme de régulation de l'émission des monnaies de réserve, maintenir une stabilité relative des taux de change des principales monnaies de réserve, étudier la mise en place d'un système international de monnaies de réserve caractérisé par la stabilité des cours, une offre ordonnée et une masse monétaire régulable et renforcer la capacité des pays en développement de lutter contre les risques financiers.
10. Environnement et développement durable (Rio+20)
La Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra en 2012 à Rio de Janeiro, offrira une occasion importante pour la promotion de la coopération internationale en matière de développement durable. La Chine soutient la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et entend œuvrer avec toutes les parties afin de permettre à la Conférence d'évaluer de manière globale les progrès enregistrés au cours de ces 20 dernières années et le chemin qui reste à faire dans le domaine du développement durable, de réaffirmer les engagements politiques existants, d'élaborer des plans d'action concrets, de coordonner la mise en œuvre des différents engagements, et de faire ainsi avancer effectivement le processus international de développement durable.
Pour que la Conférence aboutisse aux résultats susmentionnés, il faut s'en tenir : premièrement, au principe et à l'objectif de développement durable et adopter une approche intégrée en tenant compte de l'ensemble des facteurs économiques, sociaux et environnementaux ; deuxièmement, aux principes fixés par la Conférence sur l'environnement et le développement de 1992 à Rio de Janeiro, y compris celui des « responsabilités communes mais différenciées » ; troisièmement, au principe de diversification des modes de développement, principe qui permet de respecter le droit autonome de chaque pays dans le domaine du développement durable et d'assurer des marges de manœuvre suffisantes en matière de mesures politiques ; quatrièmement, au principe de consensus. Il importe pour la Conférence de privilégier les actions et les consensus. Il y a lieu d'écouter les avis des pays en développement pour rechercher des terrains d'entente par-delà les divergences et élargir les consensus.
Concernant l'économie verte : réduire la pauvreté doit être la priorité des pays en développement dans le développement de l'économie verte. La communauté internationale doit prendre des mesures effectives pour combattre fermement le recours au protectionnisme commercial sous prétexte de développement de l'économie verte et la pratique de conditionner l'assistance extérieure au développement de l'économie verte. Les pays développés doivent agir en premier pour, d'une part, changer les modes de consommation insoutenables, et d'autre part, aider activement les pays en développement à développer leur économie à travers l'octroi de fonds, le transfert de technologies, le renforcement des capacités, l'élargissement de l'accès au marché, etc.
Concernant les cadres institutionnels du développement durable : les cadres institutionnels concernés doivent permettre de renforcer le pilier de développement de l'ONU, de concilier le développement économique, le progrès social et la protection de l'environnement, de régler les problèmes des pays en développement tels que le manque de capitaux et de technologies et l'insuffisance du développement des capacités. Il convient de faire jouer pleinement le rôle directeur central de l'ONU et de renforcer ses capacités de pilotage politique et d'action globale pour coordonner et orienter les institutions concernées, les mécanismes multilatéraux et les mécanismes des traités de la communauté internationale dans une action concertée et promouvoir ensemble le développement durable.
V. CONTRÔLE DES ARMEMENTS, DÉSARMEMENT ET NON-PROLIFÉRATION
La Chine accorde depuis toujours une haute attention et son appui aux efforts internationaux en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération, et préconise l'interdiction complète et la destruction totale des armements nucléaires, chimiques et biologiques ainsi que d'autres types d'armes de destruction massive (ADM).
La Chine s'oppose fermement à la prolifération des ADM et de leurs vecteurs et honore scrupuleusement et strictement ses obligations internationales et ses engagements concernés. Pour atteindre les objectifs en la matière, les pays du monde doivent œuvrer à créer un environnement sécuritaire international et régional où priment la coopération et la confiance mutuelle pour éliminer les motivations de la prolifération des ADM, veiller à régler les problèmes de la prolifération par voies politique et diplomatique, sauvegarder et renforcer effectivement le système international de non-prolifération, traiter de manière équilibrée les rapports entre la non-prolifération et l'utilisation pacifique des sciences et technologies et rejeter les doubles critères à cet égard. La Chine est prête à renforcer ses échanges et sa coopération avec les différentes parties concernées pour promouvoir ensemble le processus international de non-prolifération.
La Chine plaide depuis toujours pour l'interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires. Elle poursuit fermement une stratégie nucléaire d'autodéfense, observe fidèlement son engagement de ne jamais utiliser en premier les armes nucléaires à aucun moment et en aucune circonstance ainsi que son engagement inconditionnel de ne pas employer ni menacer d'employer les armes nucléaires contre les pays et régions sans armes nucléaires. La Chine a toujours fait preuve d'une très grande retenue concernant l'envergure et le développement de ses armes nucléaires. Elle n'a jamais déployé d'armes nucléaires hors de ses frontières, ni participé à la course aux armements nucléaires sous quelque forme que ce soit, et elle continuera à maintenir ses forces nucléaires au minimum nécessaire à sa sécurité nationale.
La Chine soutient fermement le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et œuvre activement à son entrée en vigueur dans les meilleurs délais. Elle donne son appui pour que la Conférence du Désarmement parvienne au plus tôt à un accord sur un plan de travail global et équilibré, lance sans tarder des négociations sur le Traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires et commence les discussions de fond sur les sujets comme la prévention de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique et la garantie de sécurité pour les pays sans armes nucléaires. Pendant sa présidence tournante de la Conférence du Désarmement cette année, la Chine a déployé des efforts actifs pour pousser les différentes parties à réduire leurs divergences et à procéder à un travail de fond.
La Chine estime toujours que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) constitue la pierre angulaire du régime international de non-prolifération. Elle salue les résultats positifs obtenus par la Conférence d'examen du TNP de 2010 et appelle les parties à œuvrer ensemble pour mettre en œuvre effectivement le document final de la conférence. Dans le contexte actuel, les différentes parties doivent continuer à préserver et à renforcer l'universalité, l'autorité et l'efficacité du TNP pour lui faire jouer un rôle croissant dans la prévention de la prolifération nucléaire, la promotion du désarmement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
Très attachée à la question de la sécurité nucléaire, la Chine s'oppose au terrorisme nucléaire, soutient le renforcement de la coopération internationale en la matière et salue les progrès enregistrés par le Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire. Elle est prête à travailler ensemble avec les différentes parties pour que le Sommet de Séoul sur la sécurité nucléaire en 2012 aboutisse à des résultats positifs.
La Chine estime que l'utilisation de l'énergie nucléaire doit avoir comme préalable la sécurité. Elle soutient les efforts de la communauté internationale pour adopter des mesures effectives en vue du renforcement de la sécurité de l'énergie nucléaire, et mener activement la coopération internationale afin de promouvoir le développement sain et durable de l'énergie nucléaire.
La Chine soutient les buts et objectifs de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CIAB), s'acquitte de façon complète et stricte des obligations découlant de ces deux conventions et se prononce pour le renforcement continu de leur universalité. Elle appelle les différentes parties à régler adéquatement le problème de dépassement du délai imparti à la destruction des armes chimiques pour préserver l'autorité et la crédibilité de la CIAC. Elle exhorte dans le même temps les pays détenteurs des armes chimiques et ceux qui en ont abandonné dans le passé à redoubler d'efforts pour achever la destruction dans les meilleurs délais. La Chine participera à la 7e Conférence d'examen de la CIAB avec une attitude active et constructive et entend apporter sa part de contribution au renforcement sur tous les plans de l'efficacité de cette Convention.
La Chine préconise depuis toujours l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique, et s'oppose à la militarisation de l'Espace et à la course aux armements dans l'Espace. Elle estime que la communauté internationale doit négocier et élaborer au plus tôt un nouveau traité international pour éliminer à la racine les menaces de sécurité extra-atmosphériques. La Chine attache une grande importance au rôle positif des «Mesures de transparence et de confiance» (TCBM) dans la préservation de la sécurité extra-atmosphérique et préconise le principe dit « apprendre auprès de tous dans le respect de la différence et se compléter mutuellement » pour faire avancer le processus de prévention de la course aux armements dans l'Espace et le processus des TCBM. Elle participera d'une manière constructive aux travaux du groupe d'experts gouvernementaux des Nations Unies sur les TCBM.
La Chine estime que la sécurité de l'information est un défi commun pour la communauté internationale et que seul le renforcement de la coopération internationale permet d'y faire face efficacement. L'ONU doit jouer un rôle central dans ce processus. Élaborer des règles internationales concernées aide à favoriser des comportements responsables des différents pays dans l'espace informatique, et jette une base favorable au renforcement de la coopération internationale.
La Chine, qui accorde une grande importance à la transparence militaire, travaille au renforcement de sa confiance mutuelle sur le plan militaire avec les autres pays du monde. En 2007, la Chine a adhéré au système des Nations Unies pour l'établissement des rapports normalisés sur les dépenses militaires et réintégré le Registre des armes classiques des Nations Unies. Avec une attitude constructive, elle a également pris une part active au travail du groupe d'experts gouvernementaux des Nations Unies sur la transparence des dépenses militaires.
La Chine, très attachée à la question humanitaire dans le domaine du contrôle des armements, œuvre activement au renforcement de l'universalité et de l'efficacité de la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles. Elle a participé avec une attitude constructive aux négociations du groupe d'experts gouvernementaux de la Convention sur les armes à sous-munitions et pris une part active à l'assistance internationale en matière de déminage pour aider les pays concernés à éliminer les dangers des mines. La Chine participe activement au processus du Traité sur le commerce des armes et soutient l'adoption par la communauté internationale des mesures nécessaires pour régulariser adéquatement le commerce des armes et pour prévenir et combattre le transfert, le trafic et le transport illégaux des armes conventionnelles. Elle soutient les efforts internationaux visant à combattre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, en appliquant consciencieusement le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects et l'Instrument international d'identification et de traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre illicites.
VI. QUESTION DES DROITS DE L'HOMME
Les gouvernements des différents pays du monde ont tous l'obligation de promouvoir et de protéger les droits de l'homme conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, tout en tenant compte de leurs réalités nationales. La communauté internationale doit respecter l'indivisibilité des différents droits de l'homme et accorder la même importance à la réalisation des deux catégories de droits de l'homme, à savoir les droits économiques, sociaux et culturels d'une part, et les droits civils et politiques d'autre part, tout en veillant à celle du droit au développement. Étant donné la diversité des réalités nationales, les pays adoptent de différents approches et modes sur la question des droits de l'homme. Il ne convient pas d'imposer le même mode de promotion et de protection des droits de l'homme.
La Chine, plaidant activement pour la coopération internationale en matière de droits de l'homme, préconise le dialogue et les échanges constructifs sur la question des droits de l'homme pour approfondir la connaissance mutuelle et échanger les expériences sur la base de l'égalité et du respect mutuel. Elle s'oppose à la politisation de la question des droits de l'homme et à la pratique deux poids deux mesures.
La Chine a toujours participé d'une manière active et constructive aux travaux du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU. La 65e session de l'Assemblée générale de l'ONU a déjà adopté une résolution sur la révision du Conseil des Droits de l'Homme. La Chine entend œuvrer ensemble avec les différentes parties pour appliquer consciencieusement les dispositions de la résolution et pousser le Conseil des Droits de l'Homme à s'en tenir aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et à traiter les dossiers des droits de l'homme de façon plus juste, plus objective et non sélective.
VII. QUESTIONS SOCIALES
1. Criminalité transnationale
Avec le développement de la mondialisation économique, la criminalité transnationale organisée (production et trafic de drogue, traite des êtres humains, blanchiment d'argent…) se répand sans cesse et se lie aux actes terroristes. Elle porte une grave atteinte au développement économique et à l'ordre social des différents pays et pose un défi pour la paix et la stabilité régionales.
Renforcer la coopération internationale, prévenir et combattre la criminalité transnationale organisée, telle est une nécessité commune et un consensus de la communauté internationale, et aussi une responsabilité irrécusable pour tous les pays du monde. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre la corruption sont des fruits importants dans la lutte de la communauté internationale contre la criminalité transnationale. Conformément aux buts et à l'esprit de ces Conventions, les membres de la communauté internationale doivent renforcer, sur la base du respect mutuel, leur coopération notamment dans les domaines de l'assistance judiciaire et de l'extradition.
La Chine attache une grande importance et participe activement à la coopération internationale contre la criminalité transnationale organisée. Elle a successivement ratifié la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre la corruption. Elle entretient une bonne coopération avec les institutions onusiennes comme l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale ainsi que les autres organisations internationales et régionales concernées, et mène activement une coopération policière et judiciaire bilatérale avec les pays concernés. La Chine entend continuer à renforcer sa coopération avec la communauté internationale pour œuvrer ensemble à la lutte contre la criminalité transnationale organisée.
2. VIH/Sida
Grave menace pour la santé humaine, le sida est désormais un enjeu de développement socio-économique pour les différents pays. La lutte contre le VIH/sida constitue non seulement une tâche pressante pour la communauté internationale, mais aussi un volet important de la réalisation des OMD.
La communauté internationale, notamment les pays développés, doivent accorder aux pays en développement des assistances encore plus importantes pour le renforcement de leurs capacités en matière de lutte contre le VIH/sida. Il convient que l'ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que d'autres institutions internationales renforcent leur coordination afin d'aider davantage les pays en développement dans leur lutte contre le VIH/sida.
Le gouvernement chinois a pris une série de mesures pour lutter contre le VIH/sida. Il s'est efforcé d'augmenter le niveau de protection des droits des malades du sida et de sensibiliser la société à la solidarité vis-à-vis des séropositifs et des malades du sida. Participant activement à la coopération internationale pour la lutte contre le VIH/sida, la Chine entend continuer à apporter sa contribution, de concert avec la communauté internationale, pour combattre ce fléau.
3. Sécurité de la santé publique
La question de la santé publique touche à la santé et à la sécurité de la vie des différents peuples. Il est de la responsabilité de l'ensemble de la communauté internationale d'assurer la sécurité de la santé publique à l'échelle mondiale. Les gouvernements des différents pays devront renforcer sans cesse leurs capacités dans le secteur de la santé publique afin de bien assurer la santé de leurs peuples et de promouvoir un développement socio-économique équilibré et durable.
Fidèle au principe de la primauté de l'homme et très attaché au développement des capacités de santé publique, le gouvernement chinois mène actuellement une profonde réforme du système de santé chinois. La Chine entend renforcer les échanges d'informations, d'expériences et de technologies et approfondir la coopération avec les différents pays et les organisations internationales concernées, et œuvrer ensemble avec eux pour mieux répondre aux défis planétaires de santé publique et promouvoir la santé physique et mentale des peuples.
4. Lutte anti-corruption
Le problème de la corruption est devenu un phénomène transnational qui pèse sur la politique, l'économie et la société de tous les pays du monde, et seule une coopération internationale pleine et entière permet de contrôler et de punir efficacement la corruption. La Convention des Nations Unies contre la corruption, instrument juridique contre la corruption à l'échelle mondiale, reflète la volonté et la détermination communes de la communauté internationale de combattre la corruption, et revêt une signification importante et positive pour la promotion des actions nationales contre la corruption et le renforcement de la coopération anti-corruption à l'échelle internationale. Il faut considérer et faire valoir pleinement le rôle de canal principal de la Convention dans la lutte internationale contre la corruption, et nul autre mécanisme ou cadre anti-corruption établi à l'échelle internationale ne peut remplacer, affaiblir ou changer les principes et mécanismes définis par la Convention.
La Chine attache une grande importance à la coopération contre la corruption. Elle a pris une part active à tout le processus de négociations sur la Convention des Nations Unies contre la corruption, ainsi qu'au processus d'établissement des mécanismes concernés, apportant ainsi une contribution de poids à l'établissement et au fonctionnement du système international de lutte contre la corruption. En tant qu'État contractant de la Convention, la Chine s'acquittera entièrement et sérieusement des obligations prévues par celle-ci, contribuera au rôle efficace des mécanismes concernés et renforcera sa coopération effective avec les différents pays et organisations internationales sur la base du respect mutuel de la souveraineté, de l'égalité et des bénéfices réciproques.
VIII. FINANCES DE L'ONU
Tous les États membres de l'ONU doivent, dans l'esprit de la Charte des Nations Unies et conformément au principe de la capacité de paiement défini par la résolution pertinente de l'Assemblée générale, continuer à remplir scrupuleusement leurs obligations financières en s'acquittant ponctuellement, totalement et inconditionnellement de leurs contributions et de leurs parts de contribution aux frais des opérations de maintien de la paix pour assurer une base financière solide et stable à l'Organisation.
L'utilisation des ressources de l'ONU doit se faire selon le principe dit « lier les ressources aux programmes ». Il faut améliorer encore plus le rendement de l'utilisation des ressources en tenant pleinement compte des préoccupations et des demandes légitimes des pays en développement. Les États membres sont appelés à renforcer davantage la coordination et la communication entre eux pour augmenter l'efficacité du travail et mieux accompagner le Secrétariat dans la coordination des programmes et la gestion des budgets financiers.
IX. LÉGALITÉ
1. Légalité à l'échelle nationale et internationale
La réalisation de l'État de droit à l'échelle nationale et internationale représente une aspiration de tous les pays du monde. Chaque pays a le droit de choisir, en toute autonomie, le système légal adapté à ses réalités nationales. Les différents pays peuvent s'inspirer et se compléter mutuellement dans le domaine du système légal en vue d'un développement partagé. En ce qui concerne la légalité internationale, il faut préserver l'autorité de la Charte des Nations Unies, observer strictement les principes et les règles du droit international universellement reconnus, en assurer fermement l'application générale, rejeter la pratique deux poids deux mesures et perfectionner sans cesse la législation internationale, afin de promouvoir la démocratisation des relations internationales.
2. Cour internationale de Justice
La Chine soutient le renforcement du rôle de la Cour internationale de Justice dans le règlement pacifique des conflits internationaux et la promotion de l'État de droit à l'échelle internationale. Elle salue l'amélioration continue de ses méthodes de travail et de son efficacité. Elle espère que la Cour jouera un rôle actif dans la préservation d'un ordre international stable et la défense de la justice. Il importe de respecter le droit des différents pays de choisir librement des moyens pacifiques pour régler leurs litiges.
3. Cour pénale internationale
La Chine appuie la création d'un organe judiciaire pénal international indépendant, impartial, efficace et universel comme complément aux systèmes juridiques nationaux pour juger les crimes internationaux les plus graves et promouvoir la paix et la justice dans le monde. La Cour pénale internationale doit remplir sa mission qui est celle de promouvoir la paix et la sécurité mondiales et de préserver le bien-être de toute l'humanité, travailler en coordination et en coopération avec les autres mécanismes internationaux, et se garder de perturber les processus de paix concernés. La Chine continuera à prêter attention au travail de la Cour pénale internationale, et espère que la Cour gagnera largement la confiance et le respect de la communauté internationale par son travail objectif et impartial.
4. Espaces marins et affaires du droit de la mer
La réalisation des océans harmonieux constitue une composante importante de la construction d'un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune. Afin d'établir et de maintenir un ordre maritime international harmonieux, la Chine préconise ce qui suit : Premièrement, l'exploitation rationnelle des océans et leur protection scientifique doivent aller de pair. Tout en travaillant à une exploitation durable des océans pour le bien-être de l'humanité, nous devons renforcer leur protection afin de réaliser l'harmonie entre l'homme et les océans. Deuxièmement, il faut veiller à un partage équitable des intérêts maritimes et de la responsabilité de protection. Il faut surtout tenir compte des réalités nationales et des préoccupations des pays en développement, et notamment celles des PMA et des petits pays insulaires en développement, et attacher une grande importance au développement des capacités des pays en développement. Troisièmement, il convient de maintenir un équilibre entre les droits des États côtiers et l'intérêt général de la communauté internationale. Il importe de délimiter scientifiquement et raisonnablement les limites extérieures des plateaux continentaux au-delà de 200 milles, et de protéger, en garantissant les droits dont jouissent les pays littoraux en vertu du droit international, les fonds marins internationaux, patrimoine commun de l'humanité tout entière. Quatrièmement, il faut préserver l'ordre juridique maritime international basé sur la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. La Convention, fondement important pour régler les nouveaux problèmes et affronter les nouveaux défis dans le domaine maritime, constitue la base juridique sur laquelle repose l'ordre maritime contemporain. La communauté internationale doit agir de telle sorte que l'intégralité et l'autorité de la Convention soient effectivement sauvegardées.
La Chine espère que les différents pays pourront régler pacifiquement, sur la base de la science et du droit et à travers le dialogue d'égal à égal et la coopération, les problèmes, divergences et litiges dans le domaine maritime afin de promouvoir la paix, la sécurité, l'ouverture, la protection efficace et l'exploitation durable des océans et de réaliser le développement partagé, les bénéfices mutuels et le gagnant-gagnant entre les membres de la communauté internationale.