Le 27 septembre 2024, heure locale, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre chinois des Affaires étrangères, a participé à la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question du Moyen-Orient, au siège des Nations Unies à New York, et y a prononcé un discours.
Le conflit palestino-israélien actuel dure depuis plus de 300 jours et nuits, entraînant une crise humanitaire sans précédent et des tragédies de guerre épouvantables, a déclaré Wang Yi. Du Liban à la Syrie, et du Yémen à l’Iran, les conflits continuent de se propager, avec l’enchevêtrement des points chauds régionaux et une nette augmentation de l’intensité des conflits. La situation au Moyen-Orient est ainsi inquiétante. Tant que le Moyen-Orient ne rétablira pas la stabilité, il n’y aura pas de paix dans le monde. Face à ces difficultés et défis, la communauté internationale ne peut pas se mettre à l’écart et le Conseil de sécurité ne doit pas rester inactif.
Wang Yi a présenté la proposition chinoise en quatre points :
Premièrement, les guerres et les conflits ne doivent pas se poursuivre et un cessez-le-feu complet doit être instauré immédiatement. Tant que la guerre se prolongera un jour de plus, davantage de civils seront tués et des familles seront brisées ; tant que le conflit s’étendra plus loin, davantage de crises se propageront et de la haine sera générée. La communauté internationale doit œuvrer de toute urgence en faveur d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait complet des troupes. Les parties prenantes au conflit doivent appliquer intégralement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et s’abstenir de toute nouvelle action risquée susceptible d’aggraver les tensions. Les pays qui exercent une influence significative sur les parties prenantes doivent adopter une attitude sincère et responsable afin de jouer un rôle plus constructif dans l’arrêt des combats et dans la gestion efficace et la prévention du débordement de la crise. La souveraineté du Liban doit être maintenue et la sécurité du peuple libanais doit être protégée.
Deuxièmement, il ne faut pas s’écarter du principe selon lequel « la Palestine doit être administrée par les Palestiniens », et des efforts conjoints doivent être déployés pour faire progresser la gouvernance d’après-guerre. Gaza était autrefois un carrefour des diverses civilisations, mais aujourd’hui, cette ville a été ravagée par la guerre, avec des ruines et de la dévastation partout. Il faut s’en tenir au principe selon lequel « la Palestine doit être dirigée, contrôlée et administrée par les Palestiniens », pour faire progresser de manière intégrée la gouvernance d’après-guerre à Gaza. Il est nécessaire d’encourager toutes les factions palestiniennes à mettre en œuvre la « Déclaration de Beijing sur la fin de la division et le renforcement de l’unité nationale palestinienne » et d’aider l’Autorité nationale palestinienne à renforcer son autorité et sa capacité de gouvernance, à assurer une juridiction effective sur tous les territoires palestiniens et à mener à bien des affaires concrètes sur la gouvernance en plaçant le peuple palestinien au centre. La Chine appelle à l’organisation d’une conférence sur la reconstruction d’après-guerre et préconise la participation active de la communauté internationale, des pays de la région et des organisations régionales.
Troisièmement, la justice et l’équité ne doivent pas être absentes. La « solution à deux États » doit être mise en œuvre dès que possible. La semaine dernière, la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale a adopté à une écrasante majorité la première résolution proposée par la Palestine, appelant à la fin immédiate de l’occupation illégale par Israël des territoires palestiniens, ce qui revêt une importance historique considérable. Les résolutions des Nations Unies ne peuvent devenir lettre morte, et le rêve du peuple palestinien d’établir son propre État ne peut faire l’objet d’un veto répété. Les parties concernées doivent immédiatement et pleinement mettre en œuvre les exigences de la résolution de l’Assemblée générale et remplir les obligations internationales qui leur incombent. Le Conseil de sécurité devrait soutenir l’adhésion à part entière de la Palestine aux Nations Unies et déployer de nouveaux efforts pour mettre en œuvre la « solution à deux États ». La Chine soutient la tenue d’une conférence internationale de paix plus large, faisant davantage autorité et plus efficace, afin de formuler un calendrier et une feuille de route pour la mise en œuvre de la « solution à deux États », et de parvenir finalement à la coexistence pacifique entre l’État de Palestine et l’État d’Israël, ainsi qu’à la coexistence harmonieuse entre les peuples arabe et juif.
Quatrièmement, le soutien international ne doit pas être absent et la paix et la stabilité au Moyen-Orient doivent être maintenues. Le Moyen-Orient, qui a été autrefois le « berceau des civilisations » dans l’histoire de l’humanité, ne doit en aucun cas devenir le « creuset de la discorde » de notre époque. La communauté internationale devrait, en respectant pleinement les volontés des pays du Moyen-Orient, les aider à appliquer leur propre sagesse pour résoudre les points chauds et les questions difficiles dans la région. Il est nécessaire de promouvoir la construction d’une architecture de sécurité au Moyen-Orient qui soit adaptée aux réalités historiques de la région et qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties, sur la base des principes du respect mutuel, de l’équité et de la justice. Il faut soutenir l’accomplissement effectif des mandats de maintien de la paix des Nations Unies, afin de calmer la situation et de promouvoir un développement pacifique. Il est nécessaire d’intensifier l’aide humanitaire, de garantir un accès effectif aux fournitures humanitaires et de soutenir le rôle important et continu de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Des efforts doivent être déployés pour aider les pays du Moyen-Orient, en particulier ceux qui sont touchés par des conflits, à parvenir à un développement durable, consolidant ainsi la pierre angulaire d’une paix durable. Il faut résister aux pressions et aux ingérences extérieures afin de libérer le Moyen-Orient de l’ombre des conflits et des confrontations.
Wang Yi a souligné qu’en tant que partenaire stratégique des pays du Moyen-Orient, la Chine avait toujours été un bâtisseur de paix, un promoteur de la stabilité et un contributeur au développement du Moyen-Orient. La Chine ne s’est jamais ingérée dans les affaires intérieures des pays du Moyen-Orient, n’a jamais revendiqué de sphères d’influence dans la région et n’a jamais exploité les points chauds pour des intérêts géopolitiques égoïstes. Tout ce que fait la Chine vise à rétablir la paix et la stabilité au Moyen-Orient, à aider les pays du Moyen-Orient à parvenir à la stabilité et à la prospérité et à aider les peuples du Moyen-Orient à mener une vie heureuse. La Chine est prête à travailler avec tous les pays épris de paix et de justice, y compris les pays arabes et islamiques, pour déployer des efforts inlassables visant à parvenir à une cessation rapide des hostilités, à empêcher le débordement des conflits, à mettre en œuvre la « solution à deux États » et à promouvoir la paix au Moyen-Orient.