CCTV : Selon un rapport récent publié par le Conseil des affaires États-Unis-Chine, 82 % des entreprises américaines implantées en Chine ont réalisé des bénéfices. Beaucoup d’entre elles affirment que les incertitudes dans les relations sino-américaines et les droits de douane constituent actuellement leurs principales préoccupations, mais considèrent toujours le marché chinois comme essentiel. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Guo Jiakun : Investir en Chine pour un avenir gagnant-gagnant est devenu un consensus général parmi les investisseurs mondiaux. À la fin mars 2025, 1,24 million d’entreprises à capitaux étrangers étaient implantées en Chine, avec un volume d’investissement total de près de 3 000 milliards de dollars. Tout en contribuant à la réforme et à l’ouverture de la Chine, ces entreprises ont généralement trouvé des opportunités de croissance et bénéficié d’un rendement considérable. Les données montrent qu’au premier semestre 2025, le nombre de nouvelles entreprises à capitaux étrangers créées en Chine a enregistré une croissance à deux chiffres. La troisième édition de l’Exposition internationale des chaînes d’approvisionnement de Chine (CISCE) s’est récemment clôturée avec un nombre de pays et de régions participants atteignant 75, contre 55 lors de la première édition. Le nombre d’exposants américains a augmenté de 15 % par rapport à l’édition précédente, et reste en tête du nombre des exposants étrangers. En termes de tailles d’entreprises, plus de 65 % des exposants figuraient au classement Fortune Global 500 ou comptaient parmi les leaders de leur secteur. Les entreprises à capitaux étrangers ont exprimé leur confiance dans les perspectives économiques de la Chine par leurs actions concrètes.
Le gouvernement chinois a récemment pris de nouvelles mesures pour encourager les investissements étrangers, démontrant ainsi sa sincérité et sa détermination à promouvoir une ouverture de haut niveau. Nous invitons les entreprises du monde entier, y compris celles des États-Unis, à participer à la modernisation chinoise, et à jouer un rôle accru et à réaliser de plus grands progrès au cours de leur intégration dans un développement de haute qualité.
Reuters : Le président américain Donald Trump a déclaré que les États-Unis et le Japon avaient conclu un accord commercial. Cet accord prévoit une baisse des droits de douane sur les importations automobiles japonaises et renonce à imposer de nouveaux droits de douane sur d’autres produits importés du Japon. En contrepartie, le Japon fournira aux États-Unis des investissements et des prêts d’un montant total de 550 milliards de dollars. Quelle est la réaction de la Chine à la conclusion de cet accord entre les États-Unis et le Japon ?
Guo Jiakun : La Chine a toujours préconisé que toutes les parties règlent leurs différends économiques et commerciaux par le dialogue et la consultation sur un pied d’égalité, afin de préserver un environnement favorable à la coopération économique et commerciale internationale.
TV Tokyo : Selon certaines informations, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba aurait fait part de son intention de démissionner d’ici la fin du mois d’août. Comment la Chine perçoit-elle cette évolution ? De plus, quel impact cela aura-t-il sur les relations sino-japonaises ?
Guo Jiakun : Il s’agit d’une affaire intérieure du Japon et je n’ai pas de commentaire particulier à faire à ce sujet. La Chine et le Japon sont des voisins proches. Il est dans l’intérêt fondamental des deux pays et de leurs peuples de maintenir le développement sain et stable de leurs relations bilatérales, d’unir leurs efforts pour faire progresser de manière globale les relations stratégiques et mutuellement bénéfiques entre la Chine et le Japon, et de construire des relations bilatérales constructives et stables qui répondent aux exigences de la nouvelle ère.
Bloomberg : Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré qu’il tiendrait le troisième cycle de négociations commerciales avec les représentants chinois à Stockholm la semaine prochaine, dans le but de prolonger la « trêve tarifaire » entre la Chine et les États-Unis et d’élargir le champ des discussions. Il a également indiqué que les négociations pourraient porter sur un éventail plus large de sujets, notamment la poursuite des achats de pétrole russe et iranien par la Chine. Pourriez-vous confirmer les dates des négociations commerciales ? La Chine est-elle disposée à discuter de la question des achats de pétrole russe et iranien ?
Guo Jiakun : Sur les questions économiques et commerciales, la position de la Chine est constante et claire. Nous espérons que les États-Unis travailleront avec la Chine pour mettre en œuvre le consensus important atteint par les deux chefs d’État lors de leur conversation téléphonique, faire jouer le rôle du mécanisme de consultation économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis, et engager un dialogue et une communication sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel, afin de dégager un consensus, de réduire les malentendus, de renforcer la coopération et de promouvoir un développement stable, sain et durable des relations sino-américaines. Pour toute question spécifique, je vous recommande de consulter les services compétents.
Reuters : Le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Quelle est la réaction de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : Nous avons noté que l’UNESCO et plusieurs pays avaient exprimé leurs regrets quant à la décision des États-Unis de se retirer à nouveau de l’organisation. C’est la troisième fois que les États-Unis se retirent de l’UNESCO. Ce pays n’a pas payé ses arriérés depuis longtemps. Ce n’est pas ce qu’un grand pays devrait faire. L’UNESCO a pour objectif de promouvoir la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture, de favoriser la compréhension mutuelle et l’intégration des civilisations, de maintenir la paix dans le monde et de parvenir à un développement commun. La Chine soutient fermement le travail de l’UNESCO. À l’occasion du 80e anniversaire de la création des Nations Unies, nous appelons tous les pays à réaffirmer leur engagement en faveur du multilatéralisme, et à prendre des mesures concrètes pour soutenir le système international centré sur les Nations Unies, l’ordre international fondé sur le droit international ainsi que les normes fondamentales régissant les relations internationales sur la base des buts et principes de la Charte des Nations Unies.
Reuters : À la fin de la semaine dernière, une vaste opération de cyberespionnage visant les logiciels pour serveurs de Microsoft a touché environ 100 organisations. L’identité des auteurs de ces cyberattaques reste à ce jour inconnue, mais Google a déclaré qu’au moins certaines d’entre elles impliquaient un « acteur menaçant lié à la Chine ». Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Guo Jiakun : Je ne suis pas au courant de la situation précise que vous avez mentionnée. La cybersécurité est un défi commun auquel tous les pays sont confrontés, et il convient d’y répondre ensemble par le dialogue et la coopération. La Chine s’est toujours opposée aux activités de piratage informatique et les combat conformément à la loi, tout en s’opposant à ce que la question de la cybersécurité soit utilisée pour diffamer et dénigrer la Chine.
Reuters : L’Inde a déclaré qu’elle reprendrait la délivrance de visas touristiques aux citoyens chinois à partir du 24 juillet de cette année, après cinq ans d’interruption. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Guo Jiakun : Nous avons pris note de cette mesure positive. Faciliter la mobilité de personnes est dans l’intérêt commun de toutes les parties. La Chine est disposée à maintenir la communication et la consultation avec l’Inde afin de continuer à améliorer le niveau de facilitation de la mobilité de personnes entre les deux pays.
Bloomberg : Une question complémentaire sur les accusations de Microsoft. Le ministère des Affaires étrangères estime-t-il que les accusations de Microsoft sont infondées ? La Chine soupçonne-t-elle que ces cyberattaques aient été menées par des pirates informatiques d’autres pays ? La Chine prévoit-elle de prendre des mesures concernant les activités de Microsoft en Chine ?
Guo Jiakun : Je viens de répondre à la question correspondante. Je ne connais pas les détails que vous avez mentionnés. La cybersécurité est un défi commun auquel tous les pays sont confrontés. Toutes les parties concernées doivent unir leurs efforts pour y faire face, plutôt que de se livrer à des accusations mutuelles et à des campagnes de dénigrement sous prétexte de problèmes de cybersécurité.
AFP : L’Iran a tenu mardi une réunion trilatérale avec la Chine et la Russie pour discuter du dossier nucléaire iranien. Pourriez-vous présenter le contenu spécifique des discussions et la position de la Chine ?
Guo Jiakun : La Chine a toujours préconisé le règlement pacifique du dossier nucléaire iranien par des moyens politiques et diplomatiques, et maintenu la communication et la coordination avec toutes les parties concernées. La Chine continuera à jouer un rôle constructif et à œuvrer en faveur de la reprise du dialogue et des négociations entre les parties concernées, afin de parvenir à une solution qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties.
Bloomberg : L’Inde et le Bangladesh ont tous deux exprimé leurs préoccupations concernant le projet hydroélectrique chinois au Xizang. Des organisations non gouvernementales ont également fait part de leurs inquiétudes quant à l’impact potentiel du projet sur la biodiversité et le bien-être des populations. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? La Chine a-t-elle déjà communiqué avec les pays voisins au sujet de la construction du barrage et de ses répercussions en aval ?
Guo Jiakun : La construction du projet hydroélectrique dans le cours inférieur du fleuve Yarlung Zangbo relève entièrement de la souveraineté de la Chine. Ce projet vise à accélérer le développement des énergies propres, à améliorer les conditions de vie des populations locales et à répondre activement au changement climatique. La Chine a toujours fait preuve d’une grande responsabilité dans l’exploitation des fleuves transfrontaliers et possède une riche expérience dans les projets hydroélectriques. La planification, la conception et la construction du projet hydroélectrique dans le cours inférieur du fleuve Yarlung Zangbo respectent rigoureusement les normes industrielles nationales les plus élevées. Ce projet assure une protection écologique intégrale pendant sa construction, évite de toucher à plusieurs zones sensibles sur le plan environnemental et préserve au maximum l’écosystème d’origine.
Une fois achevé, ce projet favorisera la prévention et la réduction des risques de catastrophe tout au long du cours du fleuve Yarlung Zangbo, et n’aura pas d’impact négatif sur les régions situées en aval. La Chine a mené une coopération avec les pays en aval concernés dans les domaines du partage des données hydrologiques, de la prévention des inondations et de la réduction des risques de catastrophe. Nous avons eu des échanges nécessaires avec eux au sujet de ce projet et nous continuerons à renforcer la coopération avec les pays en aval, afin d’apporter des avantages tangibles aux populations du bassin.
AFP : Le département d’État des États-Unis a confirmé qu’un employé du gouvernement américain avait été interdit de quitter la Chine. Pourriez-vous nous donner plus d’informations à ce sujet ?
Guo Jiakun : Je ne dispose d’aucune information précise à communiquer. La Chine est un État de droit et traite les affaires d’entrée et de sortie du territoire conformément à la loi.