Ministère des Affaires Étrangères
République Populaire de Chine

Intervention de M. Yang Jiechi, ministre chinois des affaires étrangères, à la séance thématique consacrée à l'adaptatioin, tenue dans le cadtre de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les Changements Climatiques

2007-09-24 00:00

Monsieur le Président,
Chers Collègues,

Les changements climatiques constituent, pour le développement, un problème majeur qui touche aux intérêts vitaux de chaque pays et au bien-être de chaque peuple, et qui affecte le développement économique mondial et la prospérité commune des différents Etats. Au sein de la communauté internationale, les uns et les autres doivent, partant d'une vision aussi large que lointaine et compte tenu des intérêts stratégiques et globaux, coopérer pleinement pour relever ensemble le défi des changements climatiques.

L'ONU joue un rôle irremplaçable dans le domaine des changements climatiques. Comme la présente Réunion de haut niveau sur les changements climatiques le montre, la communauté internationale soutient l'ONU, pour qu'elle continue de remplir son rôle directeur en ce domaine et d'orienter les efforts déployés à travers le monde en vue d'y faire face.

Monsieur le Président,

Cette Réunion de haut niveau doit, par voie de discussions amples et démocratiques, recueillir les opinions des différentes parties pour en dégager le consensus. La partie chinoise espère qu'elle donnera des résultats positifs dans les domaines suivants :

Adhérer fermement au principe de « responsabilités communes mais différenciées ». Les pays développés doivent atteindre l'objectif fixé dans le Protocole de Kyoto, en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, aider les pays en développement à accroître leur capacité d'affronter les changements climatiques et continuer, au-delà de 2012, à réduire en premier leurs émissions. Les pays en développement doivent aussi, compte tenu de leurs réalités nationales et dans la mesure du possible, prendre des mesures actives visant à contrôler énergiquement le rythme de l'augmentation de leurs émissions.

Maintenir le cadre fondamental défini par la Convention. La Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a joué un rôle dirigeant dans la coopération sur le climat, doit rester un cadre fondamental pour la coopération internationale de l'avenir. La Chine est favorable au développement d'une coopération substantielle menée dans le cadre d'autres initiatives et mécanismes concernés, appelés à servir de compléments utiles au cadre de la Convention.

Promouvoir de manière équilibrée la coopération internationale dans le domaine des changements climatiques. L'atténuation des effets, l'adaptation, le financement et la technologie, moyens majeurs de la riposte aux changements climatiques, doivent retenir chacun la même attention. Il importe de renforcer l'aide financière et le transfert technologique aux pays en développement. Dans ce processus, il ne convient pas de mettre l'accent uniquement sur le mécanisme du marché et encore moins de compter là-dessus pour l'ensemble des tâches à accomplir en vue de faire face aux changements climatiques.

Monsieur le Président,

L'adaptation aux changements climatiques, question qui préoccupe le plus les pays en développement, constitue un volet important dans la riposte aux changements climatiques. La Chine préconise une coopération concrète et un renforcement plus vigoureux des capacités des différents pays en la matière. À cet effet, elle tient à souligner les points suivants :

1. Envisager les choses à long terme et promouvoir le développement durable. Les différents pays doivent considérer l'adaptation aux changements climatiques comme un élément important dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement et l'incorporer dans la stratégie nationale du développement économique et social. La communauté internationale, surtout les pays développés, doivent, dans un esprit de partenariat en vue d'un développement commun et suivant les principes de la Convention, aider les pays en développement à accroître leurs capacités d'adaptation et de riposte aux calamités climatiques.

2. Augmenter les investissements et fournir suffisamment de fonds d'adaptation. Il faut démarrer aussi rapidement que possible le Fonds d'Adaptation du Protocole de Kyoto et le rendre accessible à tous les pays en développement. Il y a lieu d'améliorer encore davantage le fonctionnement au niveau mondial des fonds de protection de l'environnement et des mécanismes du développement propre, afin que les pays en développement puissent en profiter plus facilement. Il importe aussi de diversifier les sources des fonds d'adaptation pour apporter des soutiens financiers nouveaux et supplémentaires aux pays en développement dans leurs efforts d'adaptation aux changements climatiques.

3. Renforcer, grâce à la science et à la technologie, la coopération et le transfert technologiques. La communauté internationale doit envisager activement l'établissement d'un dispositif efficace de vulgarisation technologique, en réduire le coût et renforcer les échanges d'informations ainsi que le transfert et le partage de technologies, de sorte que les pays en développement puissent réellement acquérir et utiliser des technologies respectueuses de l'environnement. Il convient de réduire fortement les barrières commerciales et technologiques, tout en intensifiant la coopération internationale dans les domaines de la recherche-développement et de l'innovation technologique.

Monsieur le Président,

La Chine est un pays en développement gravement touché par les effets négatifs des changements climatiques. Ayant introduit la protection de l'environnement dans la politique fondamentale de l'Etat, et adopté le concept du développement scientifique comme l'idée maîtresse de l'administration, le gouvernement chinois a créé au niveau national un groupe dirigeant chargé de faire face aux changements climatiques, promulgué une série de lois et règlements et élaboré un programme national pour la riposte aux changements climatiques.

Pour lutter contre les changements climatiques, la Chine a pris un train de mesures politiques et obtenu à cet égard des résultas positifs.

―De 1991 à 2005, la Chine a économisé au total quelque 800 millions de tonnes équivalent charbon (TEC), ce qui représente une réduction des émissions de bioxyde de carbone (CO2) de 1,8 milliard de tonnes.

―La proportion du charbon dans la structure de la consommation d'énergie non-renouvelable en Chine est descendue à 69,1% en 2005 contre 76,2% en 1990.

―De 1980 à 2005, les opérations de reboisement et l'entretien des forêts en Chine ont permis d'absorber respectivement 3,06 milliards de tonnes et 1,62 milliard de tonnes de CO2, tandis que la lutte contre la déforestation a réduit de 430 millions de tonnes les émissions de CO2.

―Grâce à la politique du planning familial appliquée depuis les années 70 du siècle dernier, les naissances ont diminué de plus de 300 millions de personnes en Chine, ce qui équivaut à une réduction annuelle des émissions de CO2 de 1,2 milliard de tonnes.

―Selon son XIe programme quinquennal, la Chine prévoit de baisser de 20% son intensité énergétique en 2010 par rapport à fin 2005 et de 10% son volume total des émissions de polluants principaux, tout en augmentant son taux de couverture forestière, qui passera de 18,2% à 20%.

Pour affronter les changements climatiques, la Chine renforce sans cesse sa capacité d'adaptation dans les domaines de l'agriculture, de l'écosystème naturel et des ressources d'eau, en vue de prévenir les calamités naturelles et de réduire les dommages causés par les intempéries catastrophiques.

―La Chine œuvrera à créer 24 millions d'hectares de steppes de qualité améliorée et à réaménager 52 millions d'hectares de steppes dégradées, désertifiées ou alcalinisées.

―La Chine travaillera à assurer la protection efficace d'environ 90% du système écologique des forêts typiques ainsi que des faune et flore sauvages importantes de l'Etat, à étendre à 16% du territoire du pays la superficie des parcs naturels nationaux et à réaménager 22 millions d'hectares de terres désertifiées.

Les efforts déployés par la Chine s'inscrivent dans la riposte mondiale aux changements climatiques. Conformément à la Convention et au Protocole, la Chine assumera les responsabilités et les obligations internationales qui lui incombent suivant le principe de « responsabilités communes mais différenciées », et elle apportera une plus grande contribution à la coopération internationale dans le domaine des changements climatiques. Par ailleurs, elle entend continuer autant que possible d'aider l'Afrique et les petits pays insulaires en développement à accroître leurs capacités d'adaptation aux changements climatiques. Récemment, lors de la conférence de l'APEC, elle a lancé une initiative sur le « réseau de reconstitution et de gestion durable des forêts en Asie-Pacifique ». Elle souhaite mettre en œuvre cette initiative avec les différentes parties, en vue de contribuer aux efforts engagés dans la région Asie-Pacifique pour affronter les changements climatiques.

La Chine est disposée à travailler ensemble avec la communauté internationale pour promouvoir la construction d'un monde jouissant d'un développement harmonieux, propre et durable.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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