AFP : La Chine a publié le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ». Pourquoi la Chine n’a-t-elle pas demandé à la Russie de retirer ses troupes dans ce document de position ?
Wang Wenbin : Concernant le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise en Ukraine » publié aujourd’hui, je tiens à vous le présenter. Le président Xi Jinping a mis en avant « quatre nécessités », « quatre points communs » et « trois points de réflexion », qui définissent l’approche fondamentale de la Chine sur la question ukrainienne. Nous adoptons toujours une position objective et juste sur la question ukrainienne, travaillons activement à la promotion des pourparlers de paix et jouons un rôle constructif pour promouvoir la résolution de la crise.
Alors que le premier anniversaire de l’escalade complète de la crise ukrainienne approche, nous avons formulé et publié la position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne afin de présenter de manière exhaustive et systématique la position et les propositions fondamentales de la Chine. Le document couvre 12 aspects, à savoir le respect de la souveraineté de tous les pays, l’abandon de la mentalité de guerre froide, le cessez-le-feu, la reprise des pourparlers de paix, la résolution de la crise humanitaire, la protection des civils et des prisonniers de guerre, la sécurité des centrales nucléaires, la réduction des risques stratégiques, la facilitation des exportations de céréales, l’arrêt des sanctions unilatérales, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement et la promotion de la reconstruction d’après-guerre.
En ce qui concerne votre question, la question ukrainienne s’inscrit dans un contexte historique complexe. Sur cette question, la Chine a toujours défendu une position objective et juste, encouragé activement les pourparlers de paix et déterminé notre position sur le fond de la question elle-même. Nous nous tenons fermement du côté de la paix et du dialogue, c’est-à-dire du bon côté de l’histoire.
Conformément au document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise en Ukraine », la Chine est prête à travailler avec la communauté internationale et à continuer à apporter sa propre contribution à la promotion d’un règlement politique de la crise en Ukraine.
RIA Novosti : Aujourd’hui, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié la « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ». Le document indique que la communauté internationale doit créer les conditions et fournir une plateforme pour la reprise des négociations. La Chine est-elle prête à fournir une plateforme de négociations entre la Russie et l’Ukraine ?
Wang Wenbin : Nous avons toujours maintenu que tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La Chine espère s’appuyer sur le document de la position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne, travailler avec la communauté internationale et jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise ukrainienne.
Bloomberg : Vous venez de dire que la Chine souhaite collaborer avec la communauté internationale par le biais du document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne », alors quelles mesures la Chine prendra-t-elle ? Par ailleurs, les diplomates et certains experts que nous avons interviewés ont rejeté le document de la position. Quelle est votre réponse à ce sujet ?
Wang Wenbin : Comme je l’ai présenté, la Chine espère s’appuyer sur le document de la position, travailler avec la communauté internationale et apporter notre contribution au règlement politique de la crise ukrainienne.
Quant aux commentaires que vous avez mentionnés, je pense que les faits donneront la réponse. Après l’éclatement de la crise ukrainienne, le président Xi Jinping a mis en avant « quatre nécessités », « quatre points communs », « trois points de réflexion », qui indiquent la bonne voie à suivre pour promouvoir le règlement politique de la crise ukrainienne. La Chine a également proposé une initiative en six points sur la situation humanitaire en Ukraine. Aujourd’hui, nous avons publié le document de la position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne. Tout cela témoigne de l’engagement de la Chine à promouvoir les pourparlers de paix. Il est important que les personnes concernées réfléchissent à ce qu’elles ont fait pour le règlement politique de la crise ukrainienne au lieu de faire des commentaires infondés. Qui exactement s’est engagé à rechercher la paix ? Qui a créé et aggravé les tensions et les conflits ?
CGTN : Jeffrey Sachs, professeur à l’Université de Columbia, a récemment envoyé une lettre à certains membres du Conseil de sécurité des Nations Unies au sujet des enquêtes sur l’explosion des gazoducs Nord Stream. Il a souligné que la complexité de la destruction suggère que de multiples parties pourraient avoir participé au sabotage pour atteindre un dessein inavouable. La question essentielle est de découvrir la vérité. Le Danemark, l’Allemagne et la Suède ont mené des enquêtes nationales, qui sont utiles mais pas encore suffisantes. Une enquête mandatée par le Conseil de sécurité permettra de s’assurer que les conclusions sont impartiales, objectives et crédibles. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Les gazoducs Nord Stream sont des infrastructures transfrontalières majeures et des artères de transport d’énergie. Les explosions ont eu un impact négatif majeur sur le marché mondial de l’énergie et l’environnement écologique. Une enquête objective, impartiale et professionnelle sur les explosions est pressante et les responsables doivent être tenus de rendre des comptes.
Des enquêtes nationales sont en cours au Danemark et en Allemagne, deux pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et en Suède, qui cherche à adhérer à l’OTAN. Et pourtant, comme l’a fait remarquer le professeur Sachs, la destruction peut avoir été effectuée par un ou plusieurs membres de l’OTAN. Certains commentaires ont indiqué que les soi-disant enquêtes nationales menées par les pays de l’OTAN ne sont pas différentes de l’enquête menée par soi-même, ce qui serait naturellement peu crédible pour le monde entier.
La Chine soutient les Nations Unies en tant qu’organisation internationale la plus autorisée et la plus représentative, dans son rôle actif et constructif pour mener une enquête internationale et assurer la sécurité des infrastructures transfrontalières. Nous soutenons le Conseil de sécurité dans ses discussions à ce sujet. Nous demandons instamment aux États-Unis de donner des explications crédibles dès que possible sur la révélation selon laquelle les États-Unis étaient les auteurs de l’explosion des gazoducs Nord Stream, et de répondre de manière crédible aux questions et aux préoccupations de la communauté internationale.
Global Times : L’ambassadeur américain en Chine Nicholas Burns a déclaré sur Twitter qu’un rapport sur les États-Unis publié par la partie chinoise est une propagande grossière et indigne d’une grande puissance. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Le rapport publié par l’Agence de Presse Xinhua ne contient que des faits évidents sur l’hégémonisme américain. Au vu du tweet de l’ambassadeur Burns, il semble que les États-Unis ne soient pas habitués à entendre la vérité et qu’ils soient réticents à reconnaître leurs problèmes, au point de rejeter toute critique comme de la propagande. Nous aimerions dire à l’ambassadeur américain que la diplomatie hégémonique et coercitive est vraiment indigne d’une grande puissance. Le travail d’un ambassadeur américain consiste à rapporter la vérité et les faits à Washington D.C.. Ce que les États-Unis doivent faire, c’est renoncer à leur hégémonie et rechercher une coexistence pacifique et une coopération gagnant-gagnant avec les autres pays sur la base du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
CCTV : Nous avons noté que les autorités américaines compétentes mènent une analyse et une enquête sur le dirigeable sans pilote en provenance de Chine. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous avons clairement indiqué à plusieurs reprises que le dirigeable civil chinois sans pilote qui a dérivé au-dessus des États-Unis était un événement purement inattendu et involontaire causé par un cas de force majeure. Sans aucune preuve, les États-Unis ont qualifié à tort le dirigeable de « ballon espion » et l’ont abattu par un recours abusif à la force. Il s’agit d’une violation flagrante de la Convention de Chicago et de multiples principes fondamentaux du droit international.
La collecte et l’analyse des débris du dirigeable abattu ont totalement été effectuées par les États-Unis à huis clos. La partie chinoise a explicitement demandé à la partie américaine, par le biais du canal de la protection consulaire, de tenir la Chine informée de l’évolution de la situation. Pourtant, les États-Unis ont refusé de donner leur réponse. Comme beaucoup d’autres, la Chine ne peut que s’interroger sérieusement sur l’indépendance, l’ouverture et la transparence de cette soi-disant enquête. Existe-t-il de la crédibilité dans une telle enquête ?
La position américaine sur le dirigeable était déjà prédéterminée. La façon dont ils gèrent l’incident a été entièrement prise en otage par la politique intérieure et conçue pour servir la stratégie visant à contenir et à réprimer la Chine. Tout comme le président Joe Biden a ordonné d’abattre le dirigeable par la force le 1er février, on se demande si les conclusions de la soi-disant enquête n’ont pas été aussi préétablies. Il est fort probable que les conclusions n’iront pas au-delà de la désinformation et des allégations infondées émanant des États-Unis depuis plusieurs semaines. Quelle valeur peut avoir un tel rapport, sinon celle d’être utilisé pour des attaques calomnieuses contre la Chine ?
CCTV : L’animateur radio américain Garland Nixon a tweeté la semaine dernière que le président Joe Biden avait averti que les États-Unis avaient un « plan pour détruire Taïwan ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Je suis également curieux de savoir quel est le plan de destruction de Taïwan des États-Unis. Les États-Unis doivent fournir une explication claire.
Taïwan fait partie de la Chine. Nous défendrons fermement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine.
AFP : Nous avons noté que le document de la « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne » n’identifiait pas l’agresseur dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Considérant que la Chine a toujours déclaré adopter une attitude et une position objectives, quel camp pense-t-elle avoir déclenché et maintenu la guerre ?
Wang Wenbin : Nous avons répondu à des questions similaires à de nombreuses reprises. En fait, j’ai réitéré la position de la Chine au début de la conférence de presse d’aujourd’hui. Notre position est claire. Nous sommes du côté de la paix et du dialogue, et du bon côté de l’histoire. Nous nous sommes engagés à promouvoir les pourparlers de paix et à apporter notre contribution à la recherche d’un règlement politique de la crise ukrainienne.
China Daily : Selon les rapports, le tribunal de district américain du district sud de New York a rejeté la tentative des familles des victimes du 11 septembre de retirer l’argent des fonds gelés de la banque centrale afghane. Le gouvernement intérimaire afghan s’est félicité de cette décision et a demandé aux États-Unis de restituer sans condition les actifs de la banque centrale afghane. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous avons pris note des rapports concernés. La décision de la cour américaine a une fois de plus mis en évidence le caractère déraisonnable et grotesque du gel des avoirs des banques centrales d’autres pays. C’est un acte illégal qui s’apparente à du banditisme. Nous parlons ici de l’argent qui sauve la vie des Afghans, qui devrait être utilisé de manière indépendante par l’Afghanistan et pour l’amélioration des moyens de subsistance de la population, la paix et la reconstruction dès que possible. Plus longtemps l’Afghanistan se verra refuser l’accès à cet argent, plus longtemps les États-Unis seront interrogés sur leur moralité et leur conscience. Les gens continueront à demander pourquoi les États-Unis s’opposent au peuple afghan.
Nous demandons aux États-Unis de réfléchir à leur action, de restituer immédiatement les avoirs de la banque centrale afghane et de lever les sanctions unilatérales contre l’Afghanistan. Ils doivent s’acquitter de sa responsabilité première en matière de reconstruction pacifique de l’Afghanistan par des actions concrètes et rendre compte au monde de manière responsable.
Reuters : Lors d’un briefing tenu plus tôt dans la journée, un diplomate de l’ambassade d’Ukraine en Chine a déclaré qu’il était regrettable qu’à ce jour de ne pas avoir vu aucun signe indiquant que la Chine soit prête à organiser des entretiens entre le président Volodymyr Zelensky et le président Xi Jinping. La Chine est-elle prête à organiser un appel ou une rencontre entre les présidents chinois et ukrainien cette année ?
Wang Wenbin : Nous avons maintenu une communication fluide avec toutes les parties concernées, y compris l’Ukraine.
The Paper : Cette année marque le 10e anniversaire de la proposition de l’Initiative « la Ceinture et la Route » (BRI). Nous avons noté que la Chine a souligné l’importance de construire une route de la soie verte et a obtenu des résultats notables à cet égard. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Wang Wenbin : « La Ceinture et la Route » ouvre la voie non seulement à la prospérité économique mais aussi au développement vert. Cette année marque le 10e anniversaire de l’Initiative « La Ceinture et la Route » mise en avant par le président Xi Jinping. Au cours de la dernière décennie, la Chine a pris des mesures concrètes pour partager sa sagesse, sa technologie et ses propositions dans le domaine du développement vert. Grâce à ces efforts, l’écologie est devenue une caractéristique plus notable de la construction conjointe de haute qualité de « la Ceinture et la Route », et les pays partenaires de la coopération de « la Ceinture et la Route » ainsi que leurs habitants partagent les résultats du développement écologique.
En tant que grand pays responsable, la Chine a toujours adhéré au concept du développement vert. La Chine a travaillé avec toutes les parties pour améliorer le mécanisme de coopération de « la Ceinture et la Route » en matière de développement vert. Nous avons signé plus de 50 documents de coopération sur l’écologie et la protection de l’environnement avec les pays et les organisations internationales concernés, et nous avons lancé le partenariat de « la Ceinture et la Route » sur le développement vert avec 28 pays partenaires. Un grand nombre de projets de coopération verte et pratique ont été lancés dans les pays partenaires de « la Ceinture et la Route ». Des éoliennes dans les Zhanatas du Kazakhstan au chemin de fer Mombasa-Nairobi sur le plateau d’Afrique de l’Est, les infrastructures construites selon le concept respectueux de l’environnement ont apporté des avantages écologiques aux pays situés le long de « la Ceinture et la Route ». Nous avons formé 3 000 personnes de plus de 120 pays dans le cadre du programme des envoyés de la Route de la soie verte.
Nous continuerons à jouer un rôle majeur dans la construction de la Route de la Soie verte, et nous sommes prêts à travailler avec la communauté internationale pour construire une planète où règne l’harmonie entre l’homme et la nature et celle entre l’économie et l’environnement, et où tous les pays peuvent se développer et prospérer ensemble.
China News Service : Nous avons noté que l’utilisation effective des capitaux étrangers en Chine a atteint 127,69 milliards de yuans en janvier 2023, soit une hausse de 14,5 % en glissement annuel. En plus de la croissance régulière du volume, la structure des investissements étrangers ne cesse de s’améliorer. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Wang Wenbin : Ces chiffres marquent un bon départ pour les investissements étrangers en Chine cette année. Les chiffres montrent que la Chine reste un marché prometteur pour les entreprises étrangères et une référence économique pour le monde.
La Chine dispose depuis longtemps d’une force, tant du côté de la demande que de l’offre, générée par son méga-marché et son système industriel complet, ce qui constitue un grand attrait pour les investisseurs étrangers. Depuis que la réponse de la Chine à l’épidémie de COVID-19 est entrée dans une nouvelle phase, la vie et le travail en Chine sont revenus à la normale à un rythme plus rapide, et la dynamique interne de croissance économique s’est renforcée. Des organisations internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et des agences d’investissement ont haussé leurs prévisions de croissance économique pour la Chine. Nous sommes convaincus qu’avec la reprise de l’économie chinoise, les entreprises étrangères bénéficieront d’un environnement encore plus favorable aux investissements et aux activités. Lors de la Conférence centrale sur l’économie qui s’est tenue récemment, la Chine s’est engagée à renforcer des efforts pour attirer et utiliser les capitaux étrangers comme étant l’une des cinq tâches prioritaires en 2023, à promouvoir une ouverture de haut niveau et à améliorer la qualité et le niveau de la coopération en matière de commerce et d’investissement. Cela a envoyé un signal positif aux investisseurs étrangers. En 2023, l’édition 2022 du Catalogue des industries encouragées pour les investissements étrangers est entrée en vigueur. L’investissement étranger sera encouragé dans davantage de domaines, le seuil de l’investissement étranger sera de plus en plus baissé, et l’environnement de développement ne fera que s’améliorer. Selon les dernières données du Conseil chinois pour la promotion du commerce international, 98,2% des entreprises à capitaux étrangers et des associations commerciales étrangères interrogées ont exprimé leur confiance dans les perspectives économiques de la Chine cette année et leur volonté de continuer à investir en Chine et à partager les dividendes du développement de la Chine. Cela montre bien que le marché chinois et les entreprises étrangères continueront d’être attirés l’un par l’autre.
À l’avenir, la modernisation de la Chine créera davantage de possibilités de développement, notre engagement en faveur de l’ouverture se traduira par des politiques plus favorables et l’amélioration de l’économie revigorera le marché. Ces perspectives signifient que les entreprises étrangères peuvent obtenir davantage de bons résultats en Chine. Nous souhaitons la bienvenue à davantage d’investisseurs étrangers sur le marché chinois pour qu’ils partagent les dividendes de l’économie chinoise et contribuent encore davantage à la reprise économique mondiale.
Phoenix TV : Aujourd’hui marque le premier anniversaire du déclenchement de la crise ukrainienne. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Pouvez-vous nous donner plus de détails sur la position de la Chine sur la question ukrainienne ?
Wang Wenbin : La crise ukrainienne s’est produite en Europe, mais son impact s’est répandu dans le monde entier. Le président Xi Jinping a mis en avant « quatre nécessités », « quatre points communs » et « trois points de réflexion ». Il a noté avec perspicacité que les conflits et les guerres ne font pas de gagnant, qu’il n’y a pas de solution simple à un problème complexe et que la confrontation entre les grands pays doit être évitée. Cela indique la bonne voie à suivre pour la désescalade des tensions et le règlement politique de la crise. La partie chinoise a publié aujourd’hui le document de la position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne, qui explique la position fondamentale de la Chine de manière complète et systématique.
Cette crise, la plus importante en Europe suite à la Seconde Guerre mondiale, nous a permis de tirer de nombreuses leçons :
S’accrocher à la mentalité de la guerre froide conduit à l’antagonisme et à la confrontation. La fin de la guerre froide, il y a plus de trois décennies, ne signifie pas la fin de la pensée à somme nulle et de la mentalité de la guerre froide. Le mur de Berlin a été détruit, mais la barrière de l’idéologie et les préjugés fondés sur les valeurs sont toujours là. Si cette mentalité de guerre froide perdure et n’est pas abandonnée, elle conduira inévitablement aux confrontations et aux crises.
Attiser la confrontation entre les blocs conduit au conflit et à la guerre. En tant que produit de la guerre froide, l’OTAN continue d’exister malgré la fin de la guerre froide, et cherche même constamment à dépasser sa zone de défense traditionnelle et son champ d’action pour attiser les tensions et créer des troubles en Asie-Pacifique. Ayant semé des troubles en Europe, L’OTAN doit réfléchir sur elle-même et ne doit pas chercher à semer le chaos en Asie-Pacifique ou dans le monde.
L’application du principe du « deux poids, deux mesures » entraînera certainement ses propres conséquences. Les États-Unis soulignent la nécessité de respecter la souveraineté de l’Ukraine, mais ce sont précisément eux qui ont violé de manière flagrante la souveraineté d’autres pays, qui ont fait du battage sur la question de Taïwan et qui se sont ingérés de manière flagrante dans les affaires intérieures de la Chine. Cette politique de deux poids deux mesures a été généralement rejetée et combattue par la communauté internationale.
La Chine se tient fermement du côté de la paix, du dialogue et du bon côté de l’histoire. Nous resterons engagés dans la promotion des pourparlers de paix et travaillerons avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif et apporter notre propre contribution au règlement politique de la crise ukrainienne.
Reuters : La Chine participera-t-elle en distanciel à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Bangalore, en Inde ?
Wang Wenbin : Nous publierons des informations concernées en temps voulu. Veuillez les suivre.
Agence de Presse Xinhua : Nous avons noté que la modernisation de la Chine a attiré l’attention de la communauté internationale. Récemment, le chef du bureau de Washington de l’Executive Intelligence Review William Jones a noté qu’il est bien mieux pour les pays en développement de s’inspirer de la modernisation chinoise que de copier la modernisation de l’Occident. Certains érudits occidentaux ont qualifié la modernisation chinoise de version 3.0. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Quelle est la signification de la modernisation chinoise pour le développement mondial ?
Wang Wenbin : Depuis la fondation de la République populaire de Chine, et en particulier depuis que la Chine a entamé la réforme et l’ouverture, nous avons accompli en quelques décennies l’industrialisation qui a pris plusieurs siècles aux pays développés occidentaux. La Chine a réalisé le double miracle d’un développement économique rapide et d’une stabilité sociale à long terme, ce qui a stimulé le mouvement de modernisation mondiale. La modernisation chinoise contient des éléments communs traduits dans le processus de modernisation de tous les pays, mais elle se caractérise davantage par des traits propres à l’excellente culture traditionnelle chinoise et à la situation chinoise. Il s’agit de la modernisation d’une population immense, de la modernisation de la prospérité commune pour tous, de la modernisation de l’avancement matériel et culturel-éthique, de la modernisation de l’harmonie entre l’humanité et la nature et de la modernisation du développement pacifique. La modernisation chinoise offre une nouvelle vision différente de la modernisation occidentale et crée une nouvelle forme de civilisation humaine.
La modernisation de la Chine stimule non seulement le développement du pays, mais contribue également à la prospérité mondiale. Jusqu’à présent, pas plus de 30 pays, dont la population totale est inférieure à un milliard d’habitants, ont atteint l’industrialisation. Dans ce contexte, la modernisation de la Chine, un pays qui compte plus de 1,4 milliard d’habitants, changera la situation de la modernisation mondiale. La vision du monde, les valeurs et les perspectives uniques sur l’histoire, la civilisation, la démocratie et l’écologie dans la modernisation chinoise et cette grande pratique elle-même constituent une innovation théorique et pratique majeure dans la modernisation du monde. La modernisation chinoise brise le mythe selon lequel la modernisation est synonyme d’occidentalisation et offre à l’humanité un nouveau choix pour parvenir à la modernisation. Elle montre au monde que les pays sont capables d’explorer indépendamment les voies de la modernisation conforme à leurs conditions nationales et de réaliser un développement par bonds. La modernisation de la Chine a attiré l’attention de la communauté internationale. Des experts et des érudits de nombreux pays ont noté que la modernisation chinoise est une entreprise pionnière dans le développement de la société humaine et un véritable miracle dans l’histoire du développement humain. Ils ont apprécié les réalisations de la Chine en matière de modernisation et le soutien qu’elle apporte aux autres pays en développement dans leur modernisation en partageant l’expérience chinoise.
La modernisation chinoise est un bien commun à tous. Nous n’exportons pas et ne demandons pas aux autres pays de copier le mode de fonctionnement chinois. En attendant, nous sommes prêts à partager notre expérience de développement. Nous sommes convaincus que le succès de la voie chinoise vers la modernisation apportera davantage de perspectives pour relever les défis mondiaux auxquels l’humanité est confrontée et offrira de nouveaux choix et de nouvelles opportunités aux pays du monde pour réaliser la modernisation.