À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, effectuera une visite en Chine et tiendra le 12e cycle du dialogue stratégique de haut niveau Chine-Union européenne (UE) du 13 au 15 avril.
À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock effectuera une visite officielle en Chine du 13 au 15 avril. Au cours de cette visite, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang et la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock coprésideront le sixième cycle du dialogue stratégique Chine-Allemagne sur la diplomatie et la sécurité.
Agence de Presse Xinhua : Vous venez d’annoncer que le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell se rendra en Chine. Comment la Chine voit-elle les relations actuelles entre la Chine et l’UE ? Quelles sont les attentes de la Chine à l’égard du dialogue ?
Wang Wenbin : Cette année marque le 20e anniversaire de l’établissement du partenariat stratégique global Chine-UE. Ces dernières semaines, la Chine et l’UE ont de nombreux échanges de haut niveau. Le dialogue et la coopération entre elles se reprennent dans tous les domaines. Et les relations entre la Chine et l’UE se sont développées de manière positive. La Chine salue la visite du haut représentant Josep Borrell et sa tenue du dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE avec le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang. Cela aidera les deux parties à mieux mettre en œuvre le consensus important atteint par les dirigeants des deux parties et à donner un nouvel élan au développement des relations Chine-UE ainsi qu’à la paix, à la stabilité et à la prospérité dans le monde.
Dans un monde incertain, instable et confronté à des défis globaux, la communauté internationale ne pourra mieux les relever qu’en travaillant ensemble. La Chine et l’Europe sont deux forces majeures, deux grands marchés et deux grandes civilisations dans un monde multipolaire. Les relations Chine-UE ont une influence et une importance mondiales. La Chine et l’UE doivent rester attachées à leur partenariat stratégique global, intensifier la communication et la coordination stratégiques, renforcer la confiance mutuelle, se concentrer sur la coopération, surmonter les obstacles et travailler ensemble pour relever les défis mondiaux.
AFP : Premièrement, pouvez-vous confirmer les informations selon lesquelles la Chine prévoit d’imposer une zone d’exclusion aérienne au nord de Taïwan du 16 au 18 avril ? Deuxièmement, Taïwan a accusé les équipages de pêche chinois d’avoir coupé à plusieurs reprises les câbles sous-marins de l’île. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Wang Wenbin : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné.
TASS : Lors de la visite du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang en Ouzbékistan, en plus de sa participation à la quatrième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan, envisage-t-il de s’entretenir en tête-à-tête avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ?
Wang Wenbin : Nous avons publié des informations selon lesquelles le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang assistera à la quatrième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan en Ouzbékistan et visitera l’Ouzbékistan. En ce qui concerne votre question, la Chine et la Russie sont des partenaires stratégiques globaux de coordination dans la nouvelle ère. Les deux ministres des Affaires étrangères entretiennent des échanges étroits par divers moyens.
CRI : La Chine vient d’annoncer que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock se rendra en Chine. Comment la Chine perçoit-elle les relations actuelles entre la Chine et l’Allemagne ? Quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?
Wang Wenbin : La Chine et l’Allemagne sont des partenaires stratégiques tous azimuts. L’année dernière, nos deux pays ont célébré le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Au cours des cinq dernières décennies environ, guidées par le principe du respect mutuel, de la confiance réciproque et du bénéfice partagé, la Chine et l’Allemagne ont bien promu leurs relations bilatérales, et ont continué d’approfondir et d’étendre leur coopération pratique dans tous les domaines. Cela a été une source de stabilité pour les relations Chine-UE, a donné des éléments réguliers et positifs à leur développement, et a contribué à la paix et à la prospérité dans le monde.
Au cours de la visite, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock coprésideront le sixième cycle du dialogue stratégique Chine-Allemagne sur la diplomatie et la sécurité. Ils auront une communication complète et approfondie sur les relations de la Chine avec l’Allemagne et l’UE, ainsi que sur les questions sensibles aux niveaux international et régional. La Chine estime que dans les circonstances internationales actuelles, le dialogue stratégique entre les ministres des Affaires étrangères chinois et allemand aidera les deux pays à mettre en pratique le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays, à améliorer la communication stratégique, à consolider la confiance mutuelle stratégique, à approfondir la coopération stratégique et à continuer d’ajouter de nouvelles dimensions au partenariat stratégique tous azimuts Chine-Allemagne et à répondre conjointement aux défis mondiaux.
CCTV : Nous avons noté que le ministère des Affaires étrangères a publié aujourd’hui sur son site Internet La position de la Chine sur la question afghane. Pourriez-vous nous faire part des considérations de la Chine ?
Wang Wenbin : L’Afghanistan est un voisin important à l’ouest de la Chine. Depuis que l’Afghanistan a connu un changement fondamental en août 2021, la Chine continue à suivre les cinq principes de la coexistence pacifique et a poursuivi une diplomatie de voisinage fondée sur l’amitié, la sincérité, le bénéfice mutuel et l’inclusion. Nous maintenons des contacts et des échanges avec le gouvernement intérimaire de l’Afghanistan dans un esprit d’égalité et de respect. Nous avons pris des mesures concrètes pour aider l’Afghanistan à atténuer les difficultés économiques et les problèmes de subsistance, et nous nous engageons dans une coordination multilatérale intensive sur l’Afghanistan, notamment en facilitant les trois réunions des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan. Ces efforts jouent un rôle positif et constructif dans la réalisation d’une transition stable de la situation en Afghanistan.
L’Afghanistan a connu de nombreuses difficultés et épreuves. Alors qu’il reste encore beaucoup à faire dans le pays, l’Afghanistan se trouve dans une période cruciale de passage de la turbulence à la stabilisation. Afin de présenter de manière systématique la politique et les propositions de la Chine, de dégager un consensus et une synergie entre les pays de la région et de la communauté internationale, et d’ailleurs pour stabiliser et aider l’Afghanistan, la Chine a publié un document sur sa position sur la question afghane. Ce document couvre 11 aspects, dont l’adhésion à la politique fondamentale des « trois respects » et des « trois jamais », les soutiens à la gouvernance modérée et prudente de l’Afghanistan, à sa reconstruction pacifique, à sa lutte résolue et vigoureuse contre le terrorisme, le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale dans la lutte contre le terrorisme, l’exhortation envers les États-Unis à assumer effectivement leurs engagements et leurs responsabilités à l’égard de l’Afghanistan, le renforcement de la coordination multilatérale sur le dossier afghan, l’aide à la résolution des problèmes humanitaires et de réfugiés de l’Afghanistan, ainsi que le soutien aux efforts de lutte de l’Afghanistan contre les stupéfiants.
La quatrième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan se tiendra demain à Samarkand, en Ouzbékistan. La Chine est prête à renforcer la coordination et la coopération avec les pays voisins de l’Afghanistan et la communauté internationale afin d’aider l’Afghanistan à s’engager rapidement sur la voie de la stabilité et du développement et de réaliser conjointement une sécurité, une prospérité et un progrès durables dans la région.
Shenzhen TV : Le 11 avril, l’Alliance chinoise de l’industrie de la cybersécurité a publié un rapport révélant plus de dix cas, dans lesquels les agences de renseignement américaines ont lancé des cyberattaques, procédé à la surveillance et à l’espionnage d’Internet, et divulgué et fait proliférer des armes et des outils de cyberattaque depuis 2010. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous avons pris note du rapport concerné. Le rapport fournit un compte rendu systématique de l’histoire, des cas typiques de cyberattaques menées par les départements concernés du gouvernement américain et de leur impact négatif sur la cybersécurité mondiale, et il contient une liste complète de révélations choquantes. J’aimerais partager avec vous quelques cas tirés du rapport et j’espère que cela vous donnera une idée plus précise de la manière dont les États-Unis mettent en péril la cybersécurité mondiale.
Cas 1 : En 2010, on a découvert que les États-Unis avaient utilisé le virus Stuxnet pour attaquer les installations nucléaires iraniennes. C’est la première fois dans l’histoire qu’un gouvernement lance des cyberattaques contre des infrastructures clés d’autres pays, ouvrant ainsi la boîte de Pandore de la cyberguerre interétatique. En 2022, le commandement américain du cyberespace a annoncé que l’objectif de la force cybernétique américaine était de « dominer » le cyberespace.
Cas 2 : Le ransomware WannaCry qui a touché la plupart des pays et causé les pertes les plus importantes dans le monde en 2017 était le résultat d’une fuite de cyberarmes de l’Agence nationale de sécurité américaine. Ironiquement, en 2021, les États-Unis ont joué la comédie en lançant une initiative internationale de lutte contre les ransomwares avec des dizaines de pays.
Cas 3 : En 2013, le « PRISM » a révélé comment les États-Unis pratiquaient le cyberespionnage dans le monde entier, y compris à l’encontre de la Chine. Les États-Unis ont même demandé à neuf géants internationaux de l’Internet, dont Microsoft, Yahoo, Google et Apple, de coopérer avec le gouvernement américain pour surveiller secrètement les informations. Le programme a même envahi les équipements réseau de plusieurs pays, dont l’Allemagne et la Corée du Sud. Par contre, depuis 2018, les États-Unis citent la sécurité numérique comme excuse pour réprimer les entreprises chinoises sans fournir aucune preuve, et ils ont même contraint leurs alliés, qui étaient également victimes de l’espionnage américain, à rejoindre le gang.
Cas 4 : En 2013, les médias ont révélé que l’Institut national des normes et de la technologie (NIST) des États-Unis utilisait ses normes de cryptographie pour installer des portes dérobées, ce qui a étendu les cibles des attaques de la chaîne d’approvisionnement des produits informatiques aux normes informatiques. Le 30 mars 2023, le plus haut diplomate américain a déclaré lors du « Sommet pour la démocratie » que les États-Unis travailleraient avec leurs alliés pour établir les règles et les normes nécessaires afin que les technologies soient développées de manière à être conforme aux soi-disant « valeurs et intérêts démocratiques ».
Cas 5 : En 2015, les médias ont révélé le projet CAMBERDADA du gouvernement américain, qui vise à s’immiscer, à diviser et à réprimer les fournisseurs étrangers de cybersécurité et à les forcer à se soumettre à l’intimidation des États-Unis. En conséquence, très peu de fournisseurs mondiaux de cybersécurité choisissent désormais de divulguer les cas de cyberattaques menées par les États-Unis, et certains fournisseurs américains de cybersécurité sont même devenus complices de la campagne de fausses informations du gouvernement américain visant d’autres pays.
Ces cas montrent une fois de plus que les États-Unis sont à l’origine de la cyberguerre, qu’ils sont les plus grands diffuseurs de cyberarmes avancées et qu’ils sont les plus grands cyber-voleurs au monde. Le soi-disant « propre réseau » et la technologie conforme aux soi-disant « valeurs et intérêts démocratiques » ne sont qu’un prétexte pour mener sans scrupule des cyber-vols et des cyber-attaques et assurer leur suprématie. Les États-Unis imposent des normes élevées à d’autres pays, tandis qu’ils ont toujours des normes faibles pour eux-mêmes. Il s’agit là d’une politique à l’américaine de deux poids, deux mesures.
Nous tenons à souligner que la préservation de la cybersécurité est une responsabilité partagée par tous les pays. Le cyberespace n’est pas un champ de bataille ou un terrain de lutte, et il ne doit pas non plus être utilisé comme un outil pour diviser la communauté internationale ou pour contenir et réprimer d’autres pays. Il est dans l’intérêt commun de la communauté internationale de mettre fin aux actes sans foi ni loi des États-Unis qu’est le cyber-vol, et de révéler leur hypocrisie en matière de cybersécurité.
Kyodo News : Dans La position de la Chine sur la question afghane, la Chine reconnaît-elle le gouvernement intérimaire afghan ?
Wang Wenbin : Nous avons publié le document La position de la Chine sur la question afghane sur le site web du ministère des Affaires étrangères et vous pouvez le consulter pour plus de détails. Quant à la question de savoir si la Chine reconnaît le gouvernement intérimaire afghan, nous avons déjà exprimé notre position et vous pouvez vous y référer également.
PTI : Pouvez-vous confirmer que la position constante de la Chine est qu’il devrait y avoir un gouvernement inclusif en Afghanistan et que les Talibans devraient faciliter cela ? Par ailleurs, en ce qui concerne l’éducation des filles, ainsi que les emplois pour les femmes, il s’agit d’un appel mondial, y compris de la part des Nations Unies, soutenu par la Chine dans le passé. Compte tenu des années écoulées, comment la Chine envisage-t-elle aujourd’hui ces questions ?
Wang Wenbin : Notre position sur vos deux questions est cohérente. Nous soutenons le gouvernement afghan dans l’adoption de politiques modérées, prudentes et inclusives. Nous avons également noté que le gouvernement intérimaire afghan a souligné à plusieurs reprises qu’il respecterait et protégerait les droits et les intérêts des femmes et qu’il avait mis en œuvre les lois concernées. La Chine espère que ces politiques déclarées seront mises en œuvre et que le gouvernement intérimaire afghan résoudra rapidement les questions concernées en consultant les parties concernées.
The Paper : Le ministère russe de la Défense a révélé lors d’une réunion d’information que les États-Unis ont repris leurs activités militaro-biologiques en Ukraine. Bien que les États-Unis aient changé le nom du programme concerné, la partie russe estime que les activités en question visent essentiellement à développer des armes biologiques. La Douma d’État russe a adopté le rapport d’enquête sur les questions liées aux activités militaro-biologiques des États-Unis. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous avons pris note des rapports concernés. Les États-Unis mènent plus d’activités militaro-biologiques que tout autre pays dans le monde. Ils sont également le seul pays à avoir refusé toute vérification en la matière. Cette situation suscite depuis longtemps de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Malheureusement, les États-Unis n’ont pas encore fourni d’éclaircissements significatifs. La seule chose que le monde a entendue de la part des États-Unis, ce sont des slogans vides de sens. En plus, les États-Unis sont le seul pays qui continue à s’opposer aux négociations multilatérales destinées à l’établissement d’un mécanisme de vérification, ce qui ferme fondamentalement la porte à la résolution de la question du respect de la Convention d’interdiction des armes biologiques (CIAB). Les États-Unis font même tout ce qu’ils peuvent pour contrecarrer les négociations sur une convention internationale visant à lutter contre les actes de terrorisme chimique et biologique, une initiative qui bénéficierait apparemment à l’ensemble de l’humanité.
Lorsqu’il s’agit de sécurité internationale, les États-Unis font toujours grand cas du respect des règles et exigent des vérifications de la part des autres pays. Pourquoi, en ce qui concerne la sécurité biologique en particulier, les États-Unis sont-ils restés muets sur leur propre problème du respect des règles ? Y a-t-il un « secret » que les États-Unis essaient de cacher ? La communauté internationale n’acceptera pas que les États-Unis fassent deux poids deux mesures et ne restera non plus les bras croisés à regarder les États-Unis se mettre à l’écart de la loi sur les questions de paix et de sécurité internationales.
La Chine soutient la communauté internationale dans l’adoption d’une attitude sérieuse et juste et dans la poursuite de l’examen du respect par les États-Unis de la convention sur les armes biologiques, de manière à préserver véritablement l’autorité et l’efficacité de la CIAB. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à s’acquitter sérieusement de leurs obligations internationales, à clarifier de manière exhaustive leurs activités militaro-biologiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays, à se soumettre à des vérifications et à cesser de contrecarrer les efforts internationaux visant à renforcer le système de gouvernance et le cadre juridique en matière de sécurité biologique.
Bloomberg : Le gouverneur de la banque centrale du Sri Lanka a déclaré à Bloomberg qu’il s’attendait à ce que la Chine soutienne les efforts du pays pour restructurer sa dette. La Chine envisage-t-elle de négocier bilatéralement sur la dette du Sri Lanka ou de participer aux négociations du comité des créanciers du Sri Lanka ? Quelles formes spécifiques de l’allègement de la dette la Chine est-elle disposée à fournir ?
Wang Wenbin : Je vous recommande de consulter les services compétents pour les détails des négociations. En tant que créancier bilatéral officiel, la Banque d’exportation et d’importation de Chine a clairement indiqué dans ses documents de soutien financier remis au ministère des Finances sri-lankais qu’elle prolongerait l’échéance de la dette du Sri Lanka en 2022 et 2023 et que le Sri Lanka n’aurait pas à rembourser le principal ni les intérêts dus des prêts de la Banque au cours de la période susmentionnée, afin d’aider le Sri Lanka à alléger la pression du remboursement de la dette à court terme ; entre-temps, la Banque souhaite avoir des consultations amicales avec le Sri Lanka concernant le traitement de la dette à moyen et à long terme au cours de cette période ; et la Banque fera tout son possible pour contribuer à la viabilité de la dette du Sri Lanka.
Je voudrais également réitérer que nous continuons à soutenir les institutions financières chinoises dans l’élaboration active du traitement de la dette. Nous travaillerons avec les pays et les institutions financières internationales concernés pour jouer ensemble un rôle positif en aidant le Sri Lanka à gérer la situation, à alléger le fardeau de sa dette et à parvenir à un développement durable. Dans le même temps, nous appelons les créanciers commerciaux et multilatéraux à participer à la restructuration de la dette du Sri Lanka sur la base d’un partage équitable du fardeau.
Dragon TV : Selon les médias américains, des documents confidentiels de l’Armée américaine ont récemment circulé sur les réseaux sociaux. Ces documents divulgués indiquent que le gouvernement américain est profondément impliqué dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine et qu’il continue à espionner ses alliés. Ce n’est pas la première fois que de tels scandales sont révélés. L’ancien analyste de l’Agence centrale de renseignement américaine (CIA) Ray McGovern a récemment déclaré lors d’une interview que les soi-disant alliés des États-Unis n’étaient en fait que des vassaux des États-Unis. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Wang Wenbin : Nous avons noté que de nombreux médias avaient souligné que ces documents militaires américains divulgués montraient clairement l’implication profonde des États-Unis dans la crise ukrainienne. Ils montrent également une fois de plus que les États-Unis utilisent depuis longtemps leur avance technologique pour voler des secrets, surveiller et écouter les pays du monde entier, y compris leurs alliés, sans discernement. Les États-Unis doivent s’en expliquer devant la communauté internationale.
Le plus haut diplomate américain a déclaré lors du soi-disant « Sommet pour la démocratie » que les États-Unis travailleraient avec leurs alliés pour s’assurer que les développements technologiques sont conformes aux valeurs et aux intérêts démocratiques, mais les faits montrent clairement que les valeurs démocratiques revendiquées par les États-Unis ne sont rien de plus qu’un prétexte et un outil utilisés par les États-Unis à rechercher des gains égoïstes.
AFP : Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est engagé hier à soutenir les Philippines contre toute intimidation ou coercition, y compris en mer de Chine méridionale. La Chine avait déclaré que les exercices militaires américano-philippins en cours ne devaient pas interférer dans la dispute de la mer de Chine méridionale. Quelle est la réponse de la Chine aux remarques d’Antony Blinken ?
Wang Wenbin : Nous avons noté que le 11 avril, les Philippines et les États-Unis avaient tenu le dialogue ministériel 2+2 et avaient publié une déclaration conjointe, qui appelle la Chine à se conformer à la « sentence arbitrale » de 2016 sur la mer de Chine méridionale. La déclaration mentionne également que les deux parties encourageront le déploiement rapide de nouvelles bases militaires américaines aux Philippines et que les États-Unis fourniront un soutien financier à cette fin. Nous avons également noté que le président philippin Ferdinand Marcos a déclaré que la réaction de la Chine à l’égard de l’accord militaire élargi n’était pas surprenante.
Je tiens tout d’abord à souligner que la Chine est très préoccupée par la déclaration commune des États-Unis et des Philippines et qu’elle en est vivement mécontente.
La Chine exerce une souveraineté incontestable sur les îles de la mer de Chine méridionale et les eaux adjacentes. La déclaration commune des États-Unis et des Philippines dénature et discrédite les activités légitimes et légales d’application du droit maritime menées par la partie chinoise, et porte même de fausses accusations à l’encontre de la Chine. Nous nous y opposons fermement. La soi-disant « sentence arbitrale » sur la mer de Chine méridionale viole gravement les lois internationales, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Elle est illégale, nulle et non avenue. La position de la Chine, qui consiste à ne pas l’accepter ni la reconnaître, est claire et ferme. Nous sommes prêts à travailler avec les pays concernés pour régler les différends maritimes de manière appropriée par la négociation et la consultation, tout en préservant résolument notre territoire, notre souveraineté et nos droits et intérêts maritimes.
En ce qui concerne les nouveaux sites de bases militaires auxquels les Philippines donnent accès aux États-Unis, nous avons exposé la position de la Chine à plusieurs reprises. Un proverbe chinois dit que les faits sont plus éloquents que les mots. À en juger par l’emplacement des nouvelles bases militaires, l’intention derrière ces sites est plus qu’évidente. Les États-Unis et les Philippines viennent d’ajouter une note de bas de page à leur intention, en soulignant dans la déclaration commune qu’ils soutiendront le déploiement rapide des quatre nouveaux sites. Il semble que la Chine n’ait plus besoin de fournir d’analyse ou d’interprétation supplémentaire à ce sujet. Il n’y a donc pas lieu d’être surpris par la réponse de la Chine.
La Chine préconise toujours que l’Asie-Pacifique est le foyer des pays de la région. La paix et la stabilité de notre région reposent sur la confiance mutuelle, la solidarité et la coopération, et elles exigent que nous, en tant que membres de cette région, prenions fermement notre sécurité en main. Nous souhaitons rappeler une fois de plus au pays concerné de la région que se plier à des forces extérieures à la région n’apportera pas une plus grande sécurité, mais provoquera des tensions, mettra en péril la paix et la stabilité régionales et finira par se retourner contre lui-même.
PTI : Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva est en visite en Chine. Compte tenu du fait que le Brésil est également un partenaire actif des BRICS, la Chine et le Brésil vont-ils discuter du développement futur de la coopération entre les BRICS ?
Wang Wenbin : Nous avons publié des informations sur la visite d’État du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva en Chine, et nous vous avons fait part des attentes de la Chine quant aux résultats de cette visite. En ce qui concerne les détails de la visite du président Luiz Inácio Lula da Silva en Chine, nous publierons des communiqués de presse en temps voulu. Veuillez les suivre.
La position de la Chine sur la coopération des BRICS est cohérente. Nous sommes prêts à travailler avec les pays concernés pour faire progresser la coopération des BRICS sur la base du respect mutuel et de l’égalité, et à apporter notre contribution positive à la paix et au développement mondiaux, ainsi qu’à la solidarité et à la coopération entre les pays en développement.
AFP : Le président français Emmanuel Macron continue à recevoir des critiques pour avoir dit que l’Europe ne devrait suivre ni les États-Unis ni la Chine lorsqu’il s’agit de la question de Taïwan. L’ancien président américain Donald Trump a accusé hier Emmanuel Macron de se plier aux exigences de la Chine. Vous avez déjà fait part de la position de la Chine sur la question de Taïwan. Pouvez-vous commenter les remarques du président Macron et la controverse qu’elles ont suscitée ?
Wang Wenbin : En tant que journaliste de l’AFP, vous vous intéressez particulièrement à la visite d’État du président Emmanuel Macron en Chine, ce qui me semble compréhensible. Il n’y a pas longtemps, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite fructueuse en Chine, au cours de laquelle les deux parties sont parvenues à d’importants accords communs. Cette visite a donné un nouvel élan aux coopérations Chine-France et Chine-UE.
Il n’est pas surprenant que le point de vue du président Macron, selon lequel l’Europe devrait développer une plus grande autonomie stratégique et éviter de s’empêtrer dans une confrontation de blocs, ait suscité quelques critiques, en particulier de la part des États-Unis. Nous tenons à indiquer que certains pays ne veulent pas voir que d’autres pays deviennent indépendants et autonomes, et veulent toujours contraindre les autres pays à se soumettre à leur volonté. Mais la vérité est que l’autonomie stratégique permettra de gagner plus de respect et d’amis, alors que la coercition et la pression ne feront qu’engendrer plus de résistance et d’opposition.
AFP : Le ministère des Affaires étrangères du Honduras a déclaré avoir rencontré des responsables chinois pour élaborer des accords économiques bilatéraux. Pouvez-vous nous donner des détails sur cette rencontre et sur les éventuels accords ?
Wang Wenbin : Vous pouvez consulter notre réponse précédente aux questions concernées. Je voudrais réitérer que nous saluons la décision du gouvernement hondurien d’établir et de développer des relations avec la Chine sur la base du principe d’une seule Chine. Nous sommes prêts à faire progresser la coopération avec le Honduras dans tous les domaines sur la base du respect mutuel, de l’égalité, du bénéfice mutuel et du développement commun, afin de stimuler le développement socio-économique du Honduras et d’apporter davantage de bénéfices aux deux peuples.